Donald Trump

Trop investi dans Truth, le clone conservateur de Twitter, Donald Trump ne veut pas quitter la plateforme de peur de voir un projet qui lui est intimement lié s'effondrer.

Elon Musk n'a jamais fait mystère de son opinion sur la suspension du compte Twitter de Trump après l'invasion du Capitole en janvier 2021. Le pourfendeur de la « censure des réseaux sociaux » s'est en effet prononcé, avant d'avoir finalisé le rachat du réseau social, en faveur de la restitution à l'ancien président de son compte. Le républicain, qui y comptait pas loin de 100 millions d'abonnés, n'est pas intéressé.

Truth Social, copie d'extrême droite et sans imagination de Twitter

Il faut dire que, dès la suspension de son compte, Donald Trump s'est rapidement trouvé une solution de rechange : Truth Social. Cette plateforme créée par quelques-uns de ses partisans promet une liberté d'expression totale et pas de modération. Une promesse alléchante pour l'ancien président et ses fans, qui accusent régulièrement les réseaux sociaux mainstream de censure et de n'être que des relais de propagande du parti démocrate.

Aujourd'hui, le modeste succès de la plateforme - qui a tout de même réussi à prendre quelque temps la tête du classement des apps les plus téléchargées à son lancement sur le Play Store - est largement imputable à la présence du probable candidat à la présidence de 2024. Il s'agit en effet de la seule plateforme sociale sur laquelle il a un compte. Il ne peut d'ailleurs pas développer sa présence sur les autres réseaux sociaux d'extrême droite comme Gettr ou Parler depuis qu'il a signé un accord de non-concurrence avec Truth. Accord intéressant pour lui, puisqu'il a récupéré 90 % de l'entreprise en échange. Il a d'ailleurs déjà expliqué que s'il se présentait en 2024, aucune annonce ne sera faite hors de Truth.

Un pari qui pourrait coûter très cher à Donald Trump

Quoi qu'ils puissent déclarer, les conservateurs américains ne doivent pas se sentir si mal sur Twitter et Instagram. C'est en tout cas ce que laissent penser les chiffres de Truth : Trump y compte 20 fois moins d'abonnés que sur son ancien profil Twitter. Et la plateforme réunit péniblement 1,7 million de visiteurs uniques mensuels (un site comme Clubic fait mieux) soit littéralement 100 fois moins que le réseau social de Musk.

Ce n'est pas le seul problème de la plateforme, qui est structurellement déficitaire à cause, notamment, de la réticence des annonceurs à s'afficher aux côtés de contenus violents ou discriminants. Un détail qu'aurait dû noter Elon Musk avant de se plaindre du départ des annonceurs de Twitter.

Malgré le rapport de force, qui semble clairement pencher en faveur de Twitter, et la volonté affichée de son nouveau patron de lui rendre ses accès, Donald Trump n'en démord pas : il reste uniquement sur Truth. Selon ses proches, l'explication derrière ce choix serait à chercher dans l'investissement total qu'il a consenti envers son réseau social. Ce dernier étant désormais clairement lié à son image de marque, il ne peut accepter de le laisser couler. Ce ne serait pourtant pas la première fois qu'il conduit une entreprise dans le mur.