Si vous êtes abonné à l'un des nombreux bots plus ou moins humoristiques sur Twitter, vous avez peut-être vu passer récemment un message qui sortait de l'ordinaire, écrit par un humain.
Nombreux sont ceux, en effet, qui n'acceptent pas de se plier au changement de politique décidé par le tout puissant patron du réseau social. Toujours à la recherche de moyens de rendre son acquisition rentable, il a décidé que dès le 9 février prochain, l'utilisation de l'API de Twitter serait payante, et rares sont ceux qui sont prêts à régler la note pour poster des blagues, des citations, ou la même photo en boucle.
Faire des économies…
L'API, qui signifie Application Program Interface, est une interface qui permet de connecter et d'échanger informations et commandes entre deux logiciels et services a priori indépendants l'un de l'autre. C'est l'accès libre à l'API qui permettait jusqu'alors à des développeurs indépendants de créer des bots générant du contenu prévu à l'avance à des horaires donnés, mais aussi l'utilisation d'applications permettant de personnaliser ou de faciliter l'expérience utilisateur, comme Twiterrific ou Tweetcaster.
Concrètement, la politique de Twitter qui entrera en vigueur le 9 février ne supprimera pas cette possibilité, mais la rendra payante, alors qu'elle était jusqu'alors gratuite en dessous d'un certain nombre de requêtes par mois. Sans surprise, rares sont les bots, qu'ils soient humoristiques, utiles, ou tout simplement étranges, qui vont accepter de payer.
… en dégradant le produit
À sa décharge, Elon Musk avait annoncé lors du rachat qu'un de ses objectifs était de débarrasser le site de ses bots. Et beaucoup sont ceux qui ont naïvement cru qu'il parlait des milliers de faux comptes de propagandes ou d'arnaque. Mais non, le milliardaire, dans son entreprise de destruction, a continué à dégrader clairement l'expérience utilisateur en supprimant une possibilité qui était offerte jusqu'alors.
Ce changement de politique n'empêchera pas uniquement les citations de Lenine ou des photos de paniers de fruits d'être postées toutes les heures. En effet, l'API de Twitter était également largement utilisée par des chercheurs universitaires. Elle permettait une récolte de données difficile à acquérir autrement sur des sujets aussi vastes que la diffusion de désinformation, l'effet de campagnes politiques, ou encore l'impact de certaines mesures économiques et sociales.
Mais tout cela ne sera pas en vain : Elon pourra peut-être manger à sa faim et payer son loyer.
Source : Vice