Google Maps est devenu un véritable réflexe pour nos déplacements. Trouver un itinéraire, planifier une visite, consulter des horaires d'ouverture ou les informations de contact d'une entreprise... Quantité d'informations utiles sont affichées dans l'application. Mais si la consultation de ces données est gratuite pour l'utilisateur, la présence de cartes Google Maps sur un site a un coût pour les organisations.
Dans un long billet publié sur Medium, Christian Quest, porte-parole d'OpenStreetMap France, dénonce les changements à venir au niveau de la grille tarifaire du service, et pointe du doigt l'important dumping auquel semble se livrer Google.
Une hausse des prix de 1400% dès le 11 juin
Actuellement (et depuis 2015), une société dispose d'un affichage gratuit de ses « cartes » dans la limite de 25 000 par jour. 1 000 appels de l'API supplémentaires se monnaient 0,50 dollars. Un tarif raisonnable, qui est loin d'impacter tous les utilisateurs du service.Mais selon les informations relayées par Christian Quest, à compter du 11 juin 2018, les tarifs vont subir une hausse de 1 400%. Pire, les conditions d'application de cette grille tarifaire se voient remaniées en profondeur, s'assurant d'y assujettir un maximum d'entreprises.
D'ici un mois, quiconque dépassera les 28 000 affichages mensuels (et non plus 25 000 journaliers, comme jusqu'à présent) devra mettre la main au portefeuille pour continuer d'afficher des cartes sur sur son site. Et on sera désormais loin des 50 centimes, puisque le prix à payer pour 1 000 affichages supplémentaires passera à 7 dollars.
Google, dealer de données
Christian Quest n'hésite pas à comparer Google à un dealer de crack, qui offre les premières doses, mais fait grimper les prix lorsque le client est devenu accro. « Les doses gratuites seront donc réduites de 96%... et celles payantes vont augmenter de 1 400%...rien que ça ! », ajoute l'auteur dans son billet.Un dumping extrêmement agressif qui pourrait avoir d'énormes conséquences pour des sociétés entrant dans les nouvelles cases dessinées par Google. Si les multinationales ne devraient guère souffrir outre mesure de cette dépense imprévue, il n'en est rien pour des milliers de start-ups qui doivent prévoir la moindre dépense pour rester sur les rails.
La brutalité du changement annoncé par le géant fait frémir, et remet en question notre rapport à la gratuité, que nous avons fâcheusement tendance à prendre pour acquise.