Véritable mythe sur roues né en 1948, le Land Rover Defender ouvre une nouvelle page de son histoire avec une première version branchée. Sans renier ses origines de tout-terrain de l’extrême, il se dote de tous les attributs de l’ère moderne tant au niveau de sa motorisation, que de son design, et de ses technologies. Après plus de 70 ans de succès, le nouveau Defender fait-il toujours honneur à sa réputation ?
Face aux nouvelles normes environnementales, Land Rover a annoncé mettre définitivement fin à la production de son baroudeur légendaire à partir du mois de janvier 2016. À l’occasion du 70e anniversaire de la marque en 2018, le Defender ressort toutefois dans une série spéciale baptisée Works 8 et limité à 150 exemplaires. Dans la foulée, la marque a aussi annoncé le retour du Defender dans une toute nouvelle version. Présenté au salon de Francfort de 2019, le rustique 4x4 s’est mué en auto à la pointe de la technologie et du design.
La résurrection d’un mythe
Le nouveau Defender reste toutefois fidèle à l’ADN de son aîné en conservant les mêmes lignes cubiques minimalistes et capacités tout-terrain. Basé sur une nouvelle structure monocoque en aluminium trois fois plus résistante, le 4x4 affiche des dimensions impressionnantes de près de 2 mètres de haut pour 2 mètres de large et 4,76 mètres de long (5 mètres avec la roue arrière). On retrouve certains éléments caractéristiques des modèles d’antan tels que les optiques rondes à l’avant et carrées à l’arrière, les lucarnes de toit latérales, la roue de secours sur la portière arrière ou encore les plaques de protection en métal sur le capot et les rétroviseurs. Plus personnalisable que jamais, cette interprétation moderne du baroudeur est proposée avec quatre packs d’accessoires thématiques (Explorer, Adventure, Country et Urban) et pas moins de 170 accessoires individuels.
Disponible uniquement sur le P400e 110 à empattement long, la motorisation hybride rechargeable associe un quatre cylindres 2.0 l turbo essence de 300 ch à un moteur électrique de 115 kW (143 ch) intégré à la boite automatique à 8 rapports. Au total, le véhicule développe une puissance de 404 chevaux pour un couple de 550 Nm. De quoi laisser sur place tous les modèles thermiques de la gamme à l’exception du récent Defender V8 (525 ch). Résultat, le Defender à batterie expédie le 0 à 100 km/h en seulement 5,6 secondes !
Pour le reste, cette version moderne du Defender peut revendiquer plus que jamais sa vocation de tout-terrain. Car outre ses capacités de franchisseur, il sait être aussi à l’aise en ville que sur autoroute pour peu que l’on adopte le bon mode de conduite entre EV, Hybrid et Save. Dans la jungle urbaine ou en pleine nature, on ne se lasse pas d'utiliser le mode tout électrique EV dont la vivacité des reprises permet de surmonter n’importe quelle situation. Il est possible de rouler jusqu’à 130 km/h dans ce mode, mais le petit moteur électrique de 115 kW a bien du mal à tracter le véhicule au-delà de 70 km/h. Mieux vaut activer le mode Hybrid dès que l’on hausse un peu le rythme pour continuer à profiter de relances énergiques.
En cas de besoin, le mode Save sert à ravitailler la batterie en passant au moteur à essence. Evidemment, ce mode fait grimper la consommation en flèche.
Même s’il n’est pas orienté luxe comme le Range Rover ou le Velar, le nouveau « Def » n’a plus grand-chose à leur envier en termes d’agrément de conduite. Outre une boite auto douce et précise, il survole le bitume grâce à des suspensions pneumatiques qui absorbent très bien les aspérités de la route. Malgré son manque d'aérodynamisme, il maîtrise parfaitement les mouvements de caisse dans les courbes. Le freinage manque en revanche d'un peu de mordant et nécessite une certaine anticipation pour stopper la bête à haut régime.
Land Rover Defender : consommation et autonomie
Si l’on se réfère aux données du constructeur, la version branchée du Defender afficherait une consommation moyenne de 3,3 litres aux 100 km, soit 75 grammes de CO2/km. Lors de notre essai sur un premier parcours mixte de 75 km en zone urbaine et sur voies rapides avec la batterie rechargée, nous avons enregistré une consommation moyenne de 8,9 l/100 km. Une fois la batterie vidée lors d’un second déplacement de 180 km réalisé presque exclusivement sur voie rapide en respectant les limitations de vitesse et avec la climatisation allumée, le compteur affichait cette fois-ci une consommation de 11,7 l/100 km. Un score relativement raisonnable pour un engin de 2,6 tonnes, mais qui peut très vite grimper bien plus haut si l'on ne fait pas attention.
Le P400e embarque une grosse batterie de 19,2 kWh logée sous le plancher du coffre. Selon le cycle WLTP, le véhicule assure une autonomie en tout électrique de 43 km. À l’usage dans des conditions normales, nous avons pu réaliser un maximum de 29 km sans dépenser une goutte d’essence. Ce n'est franchement pas énorme, mais il faut reconnaître qu'évoluer sans un bruit avec un tel mastodonte est assez grisant. Cette autonomie reste suffisante pour de petits trajets quotidiens en ville ou pour mettre à l’épreuve ses talents de tout-terrain sur un parcours hors-piste. Compatible avec les bornes rapides (jusqu’à 50 kW), il peut récupérer 80% de sa batterie en 30 minutes. Il faudra en revanche compter 2 heures sur une Wallbox (7 kW) ou entre 7 et 8 heures sur une prise domestique.
À bord du nouveau Land Rover Defender
Land Rover a eu le bon gout de ne pas tomber dans l’ultra luxe du Range Rover ou du Vela en créant un intérieur brut et fonctionnel. La planche de bord et les contreforts de porte sont recouverts de matériaux en plastique et carbone résistants et truffés de grands rangements très pratiques. Comme dans l’habitacle de son ainé, de grosses têtes de vis apparentes ornent les contreportes ainsi que de nombreuses poignées pour que les passagers puissent grimper plus facilement dans l’auto et s’agripper en mode tout-terrain. On apprécie le sol en caoutchouc, qui peut se laver au besoin à grandes eaux après une escapade off-road.
Hormis la sellerie en cuir qui semble un brin trop fragile pour ce type de véhicule, la finition intérieure procure dans l’ensemble une sensation de robustesse. La technologie n'est pas en reste avec une instrumentation 100% numérique entièrement configurable via les commandes au volant et un écran central tactile de 12,3 pouces. Outre une excellente lisibilité, les écrans bénéficient d’une interface graphique fluide et précise. L’ergonomie mériterait quelques améliorations, mais le système offre en plus des services classiques (climatisation, navigation, multimédia…) de nombreuses informations relatives à la conduite, aux technologies tout-terrain ou encore à la consommation énergétique.
De nombreuses prises USB-C et un éclairage d’ambiance LED bien dosé apportent une touche de modernité supplémentaire au 4x4 anglais. Idem pour le rétroviseur numérique intérieur « ClearSight », qui permet de visualiser clairement l'arrière du véhicule via une caméra placée sur le toit.
Avec un empattement XXL de plus de 3,02 mètres et une hauteur sous plafond impressionnante, le P400e offre un confort royal pour le conducteur comme pour les passagers. Il peut accueillir confortablement jusqu'à 6 passagers (3 à l’avant et 3 à l’arrière) : notre modèle d’essai dispose en effet en option d’un troisième siège central escamotable à l’avant (898 €). Ceux qui le souhaitent peuvent également ajouter une troisième rangée de sièges au niveau du coffre de la version 110 pour accueillir 2 passagers supplémentaires. Le volume du coffre à ouverture latérale s’élève quant à lui à 786 litres (contre 972 l sur les versions thermiques) et 1 875 litres en abaissant les sièges arrière.
Le Defender est l’un des rares véhicules à être proposé avec différents types de toits : un toit rétractable en tissu, en couleur contrasté Narvik Black (1 159 €), ou encore un toit ouvrant en verre panoramique comme sur notre modèle d’essai (2 127 €). Le Defender peut transporter jusqu’à 300 kg de charge statique sur son toit via différents portants pour vélos, kayaks, planches de surf ou même une tente. Une petite échelle de toit rétractable est vendue également en option (860 €).
Un aventurier à la pointe de la technologie
S’il y a bien un domaine où le nouveau Def se démarque totalement de son aîné, c’est bien celui des technologies et assistances à la conduite. Nul besoin d’avoir une bonne poigne pour maîtriser l’engin, qui peut se conduire du bout des doigts sans aucune expérience particulière. Il suffit de se laisser porter par les assistances passives et actives de conduite qui adaptent la mécanique du véhicule à faire face à n’importe quelles situations : démarrage sur route à faible adhérence, antipatinage électronique, contrôle dynamique de stabilité et anti-retournement, amortissement adaptatif pour limiter le roulis, assistance de freinage en descente, aide au démarrage en côte, freinage d’urgence, contrôle de freinage en courbe, détecteurs d’obstacles à 360°, alerte franchissement de ligne, régulateur de vitesse avec lecture des panneaux de signalisation, alertes automatiques des zones dangereuses, etc.
Grâce à ces technologies, le nouveau Def fait montre d’une polyvalence extrême et rare sur le marché. Ses capacités tout-terrain figurent parmi les meilleures du marché avec celles du Jeep Wrangler. En mode tout-terrain, il suffit d’activer la suspension à air pour surélever le Defender et bénéficier d’une garde au sol maximale de 291 mm contre 220 mm en mode normal. Résultat : ses capacités de franchissement sont exceptionnelles avec des angles d'attaque, de fuite et ventral respectifs de 38, 40 et 31 degrés. Outre la possibilité de s’attaquer sans sourciller à des dénivelés de 45 degrés, il est capable de franchir des gués de 90 cm.
Les technologies sont là encore à la manœuvre via le fameux système de franchissement Terrain Response 2 de Land Rover. Une fois activé, ce dernier agit sur la réponse du moteur, la boite de vitesse, le différentiel et sur le châssis pour adapter le véhicule à tous les types de terrain qu’il s’agisse de passage à gué, d’ornières, d’herbes, de gravillons, de sable, de neige, ou même de l’eau. Au registre des innovations, le constructeur propose une nouvelle option « ClearSight Ground View » qui permet de visualiser tout ce qui se passe devant le pare-chocs avant et les pneus du véhicule. Une solution idéale pour voir les éventuels obstacles impossibles à voir depuis le poste de conduite en zone urbaine, mais aussi pour évoluer avec prudence sur les terrains les plus extrêmes.
Land Rover Defender : les équipements high-tech
La dotation high-tech du nouveau Defender n’est pas en reste avec le système d’infotainment dernier cri Pivi Pro. Celui-ci dispose de la radio numérique DAB ainsi que d’un système de navigation GPS avec informations trafic en temps réel permettant d’optimiser l’utilisation du moteur électrique d’un point A à un point B. Qu’il soit activé ou non, le système de navigation alerte le conducteur à l’approche d’une zone dangereuse (incidents sur la route, contrôle de police, radars fixes…). Compatible avec Apple CarPlay et Android Auto (sans fil), il donne accès à toutes leurs applications respectives via l’écran central et l’instrumentation.
À l’instar des Tesla, le Defender est doté de la technologie SOTA (Software over the air) lui permettant de recevoir des mises à jour et de nouvelles fonctionnalités à distance. Comme sur le dernier Range Rover, on retrouve un système de son signé par le spécialiste anglais Meridian. Une merveille de précision et de puissance, qui associe un amplificateur à un caisson de basses de 400 Watts et pas moins de 10 haut-parleurs.
Le véhicule est associé à l’application InControl Apps (Android et iOS) offrant de nombreuses commandes à distance pour la climatisation, le verrouillage/déverrouillage des portes, l’activation des phares, des clignotants, du klaxon, etc. Elle fournit de nombreuses informations utiles sur l’état du véhicule et les éventuels problèmes, l’historique des trajets, la position géographique du dernier lieu de stationnement, l’autonomie ou encore les données de conduite. Une version iWatch est aussi disponible.
Land Rover Defender : prix et équipements
- Land Rover Defender 110 : 77 100 €
- Land Rover Defender 110 X-Dynamic : 89 900 €
- Land Rover Defender 110 XS Edition : 85 400 €
- Land Rover Defender X : 110 900 €
Le catalogue d’accessoires de Land Rover a toujours été très bien fourni pour modifier l’aspect extérieur ou intérieur du véhicule ou l’enrichir d’options, des plus classiques aux plus incongrues. Pour le nouveau Defender, la marque est allée encore plus loin en proposant quatre packs destinés à optimiser le 4x4 pour différents usages : les packs « Explorer », « Adventure » et « Country » comprennent des options pour le tout-terrain, et le pack « Urbain » propose des artefacts pour personnaliser l’auto. Ceux qui le souhaitent peuvent personnaliser eux-mêmes leur Defender via le configurateur en ligne du constructeur. Notre modèle d’essai comprend par exemple une barre d’attelage amovible, mais il existe également un crochet d’attelage multi hauteurs. Rappelons que le Defender est capable de tracter plus 3 tonnes.
Différents marchepieds fixes ou déployables électriquement figurent parmi les accessoires utiles pour monter à bord, sans oublier un large choix de jantes avec une douzaine de modèles variant de 18, 19, 20 et 22 pouces (comme sur notre version d’essai). Land Rover propose également des treuils électriques. Comme évoqué précédemment, le véhicule peut accueillir plusieurs systèmes de portage allant de la galerie de toit au porte-équipement fixé sur le côté droit, en passant par les portes vélo ou encore le classique coffre de toit.
Citons également de nombreux accessoires notamment pour les chiens tels que des packs de protection de l’espace de chargement, des rampes d’accès, une écuelle anti-déversement, etc. Au registre des options originales, on trouve un auvent gonflable imperméable déployable à l’arrière du véhicule, un système de rinçage portable, un compresseur d’air ou encore un film de protection pour protéger la peinture des rayures de branches ou de projection de cailloux, par exemple.
Cette personnalisation à l'extrême participe au succès du véhicule, qui s'est écoulé à 853 exemplaires en France en 2021, dont 328 Defender 110 PHEV. Des ventes en augmentation de 42% par rapport à l'année précédente.