Avec une autonomie qui dépasse les 100 km en utilisation mixte et un bon confort d’utilisation, ce CPx est un scooter électrique qui propose enfin des arguments qui tiennent la route dans le cadre d'une utilisation périurbaine… à quelques exceptions près.
Les scooters électriques ont le vent en poupe et le succès de ces engins ne devrait pas s'essouffler de sitôt. Si les rues de la capitale ont vu débarquer en force les scooters (et les trottinettes) électriques en équivalent 50 cm3, les propriétaires de scooters et motos thermiques 125 cm3 pourraient être motivés à sauter le pas par la mise en place sur stationnement payant dans les rues de Paris. Si les équivalents 50 cm3 contraignent leur propriétaire à un champ d’action limité à la ville, les équivalents 125 ouvrent la voie à une plus large autonomie, un meilleur confort et des performances à la hausse. C’est en tout cas la promesse qui est faite par le Super Soco CPx, que nous testons aujourd'hui.
Rappelons que ce type d’engin est accessible aux détenteurs du permis B et qu’une formation de 7 h est nécessaire, sauf si vous étiez déjà utilisateur d’un modèle équivalent par le passé.
Prix et coût d’utilisation : pensez à évaluer votre amortissement
Avant de faire le tour du propriétaire et partager nos impressions au guidon de ce scooter, abordons d’entrée de jeu le sujet qui fâche : le prix. Avant bonus écologique, ce CPx est commercialisé 3 890€ avec une seule batterie, ou 5 590€ avec deux batteries. Deux configurations qui offrent respectivement (en théorie) 70 et 140 km d'autonomie en mode 3. Comptez jusqu'à plus de 200 km en mode 1 (limitation à 45 km/h), toujours avec deux batteries. Sur le marché du scooter comme de la voiture, les engins électriques sont plus chers, et ce CPx dans sa version la mieux équipée est plus cher qu’un Honda Forza 125 (une référence à nos yeux) dont le prix public est de 5 300€. Néanmoins, nous vous invitons à faire vos comptes et à évaluer l’amortissement des véhicules, incluant le prix de l’essence et le coût de l’entretien du modèle thermique. En tout cas, d'après Super Soco, le coût d’utilisation du CPx serait de 30 cts/100 km.
Design et ergonomie
Le CPx affiche un look conventionnel de scooter et ne laisse pas transparaître son caractère électrique du premier coup d'œil. Ses dimensions sont assez classiques (2,02 x 0,79 x 1,44 m, avec un empattement de 1,36 m) pour un modèle qui se vise une utilisation périurbaine, sans souffrir de l’embonpoint d’un modèle GT.
Comprenez qu’il est assez grand pour offrir un bon niveau de confort, et assez compact pour être maniable dans une circulation dense, malgré un angle de braquage qui ne fait pas partie des meilleurs en son genre. Avec notre mètre soixante quinze, la hauteur de selle de 76 cm nous permet de poser les pieds à plat sur le sol.
La selle est par ailleurs très confortable, car elle est assez large et le rembourrage est de qualité. A noter toutefois qu’elle n’offre pas de relief pour vous caler à l’arrière : la selle passager pourrait donc bien poser quelques problèmes.
En effet, cette seconde assise est installée dans la stricte continuité de la selle avant. Par conséquent, à moins d’être bien plus grand que le pilote, le passager arrière ne devrait pas avoir une bonne visibilité vers l’avant. Il lui faudra toujours se déporter sur le côté, peut-être même parfois de manière un peu excessive. Dommage, car rien ne contraignait le constructeur à opter pour une telle conception.
Plus en détail, le CPx essaie de chasser l'ennui avec des lignes parfois racées. Cela se traduit par des carters aux lignes marquées, ainsi qu’un bloc optique à LED dont la conception n’est pas pour nous déplaire. Super Soco intègre naturellement une bulle, mais elle n'est pas très haute et est très verticale. De ce fait, lors de la conduite le flux d'air se fait aisément entendre, et il aussi perceptible dans le casque - surtout si vous êtes grand. Avec notre mètre soixante-quinze, si nous n'avons pas été particulièrement gênés, nous avons parfois eu l'impression d'être à la limite de l'efficacité de cette bulle.
On apprécie sur ce CPx le choix des éclairages LED pour le phare, le feu de stop et les clignotants. C'est parfait tant pour la longévité que pour la lisibilité, qui s'est révélée très bonne lors de notre test. C'est tout à côté du rétroviseur que l'inscription « electric tech » marque l'appartenance du véhicule à la famille des engins électriques.
Cela, mais aussi la présence du moteur 4 000 W intégré dans la roue arrière. Celui-ci délivre un couple max annoncé de 171 Nm et une vitesse de pointe de 90 km/h. Une donnée assez classique chez Super Soco pour les équivalents 125 cm3.
Nous n'avons rien à reprocher aux rétroviseurs, à la fois élégants et bien positionnés. Un rapide coup d'œil suffit à opérer ses contrôles avant les manœuvres avec une bonne visibilité.
Comme une grande majorité de ces concurrents, le CPx propose plusieurs modes de conduite. S'ajoute à cela une marche arrière qui vous assiste dans les manœuvres de parking, par exemple.
Ce scooter offre une particularité : il dispose de trois béquilles. Une centrale et deux latérales, disposées donc à gauche et à droite. Certes, autant d'équipements ajoutent du poids, mais cela peut se révéler très pratique au quotidien.
L'absence de rangement pourrait être en revanche très pénalisante. Le coffre est occupé par les batteries, et le seul compartiment disponible n'est autre que ce vide-poche pouvant accueillir un smartphone relié au port USB pour refaire le plein.
On trouve aussi un crochet, ce qui sécurisera l'emport d'un sac qu'on posera entre ses jambes sur le plancher du scooter. Super Soco intègre au CPx le même compteur numérique que nous avons déjà testé et approuvé à l'occasion du test de la moto 50 cm3 TS Street Hunter. Celui-ci dispense un affichage complet avec la vitesse (naturellement), le mode de conduite sélectionné, la jauge de puissance du moteur ainsi que celle de la ou des batterie(s).
La partie supérieure gauche indique le kilométrage total du scooter et l'autonomie restante estimée en fonction du niveau de charge. Celle-ci s'ajuste naturellement en temps réel, et si la météo est clémente, les estimations sont plutôt fiables. Mais l'endurance baisse avec le froid : il faudra en tenir compte avant de vous lancer dans vos déplacements, car l'électronique ne le fera pas pour vous.
Ci-dessus, on peut lire que les autonomies estimées lorsque les deux batteries sont pleines sont de 280, 180 et 140 km selon les différents modes. Sachez également les vitesses maximales respectives pour les modes 1, 2 et 3 sont de 45, 65 et 90 km/h. A vrai dire, nous avons régulièrement pu atteindre les 100 km/h lorsque les batteries étaient pleinement chargées (ou presque) en mode 3.
Enfin, tout comme la TS Street Hunter (et la TC Max d'ailleurs), ce scooter CPx profite d'un système de démarrage main libres. Une pression sur le bouton adéquat de la télécommande permet de désactiver le coup-circuit et de démarrer l'engin. Vous pouvez également utiliser la clé, ou presser sur le barillet qui fait aussi office de bouton de démarrage. La clé, quant à elle, permet de bloquer la direction, mais aussi ouvrir le compartiment des batteries.
Au guidon du Super Soco CPx
Si vous cherchez un scooter électrique qui vous en mettra plein la vue par ses accélérations, ce modèle de Super Soco n'est pas vraiment celui qu'il vous faut. Sans être ennuyeux, il délivre comme les autres engins de la marque des accélérations plutôt douces et linéaires. Pas de quoi grimper aux arbres donc, mais il est néanmoins tout à fait possible de se faire plaisir, d'une certaine manière.
Cet équivalent 125 ne démérite pas et atteint rapidement la vitesse maximale annoncée de 90 km/h. A vrai dire, il va même légèrement au-delà en taquinant facilement les 95 km/h. A cette allure sur autoroute, cet engin procure confiance et ne souffre ni de sa masse, ni de la prise au vent qui pourrait le faire dériver. D'ailleurs, avec 135 kg dans sa version (ajoutez 19 kg avec la seconde batterie), ce modèle est finalement aussi lourd qu'un modèle thermique équivalent.
On apprécie aussi son agilité, en ville comme sur les tracés plus sinueux et dynamiques de certains réseaux secondaires. Le freinage est efficace et facile à doser. Pourtant, sur notre modèle d'essai, les plaquettes sont à peine rodées. Pas de problème pour autant à signaler sur ce double système à disques : 180 mm à l'arrière et 240 mm à l'avant. A noter que le CPx est monté en pneumatiques 110/80-14 à l'avant et 100/80-16 à l'arrière. Nos recommandations restent d'être vigilant sur les premières centaines de kilomètre, afin de roder au mieux ces boudins de marque Cordial.
Il faut toutefois s'accommoder d'une suspension un peu ferme à l'arrière, car la présence du moteur dans la roue n'aide pas à filtrer les défauts de la route. Heureusement, la selle est assez large et rembourrée pour améliorer le confort et limiter la casse.
Autonomie et recharge : forces et faiblesses
Comme toujours, l'autonomie de ce scooter dépendra de votre poids, du relief des routes empruntées, de votre façon de conduire ainsi que de la météo. Selon notre protocole de test, le CPx tient ses promesses avec une autonomie moyenne mesurée à environ 80 km sur un cycle mixte et en mode 3. Comptez le double avec la seconde batterie, et plus du double si vous évoluez essentiellement en ville.
Des valeurs très proches des données annoncées par le constructeur ont été relevées par des températures supérieures à 16 °C. Une fois les batteries à plat il faudra passer par la recharge, soit en ôtant la ou les batterie(s) de leur emplacement, soit en passant par la prise de charge accessible sous la selle.
Là encore, on regrette que le constructeur n'ait pas fait le nécessaire pour créer un chargeur sécurisé qu'on pourrait exploiter pour recharger son scooter sur les bornes publiques. En l'état, n'importe qui pourra décrocher la chose de votre moto et ne vous laisser que le cordon d'alimentation.
Il faudra en tout cas compter 3h40 environ pour refaire le plein de chacune de ces batteries de 2,7 kWh nominal (2,58 kWh utiles), grâce à un chargeur rapide de 70,5V et 15A maximum.