Switch

Malgré de nombreuses plaintes de la part des utilisateurs, l’entreprise nippone n’a pas modifié la conception de ses manettes pour Switch, dénonce l’association française. 

Les défaillances des Joy-Con, notamment le « Joy-Con Drift », sont en effet connues depuis quelques temps déjà. Alors que le président de Nintendo, Shuntaro Furukawa, s’en est excusé en juillet 2020, la firme s’était également engagée à remplacer les manettes défectueuses des utilisateurs français suite à une première intervention de l’UFC-Que Choisir

Les dysfonctionnements persistent

« Pourtant, les signalements ont continué d’affluer auprès de l’association. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 65 % des consommateurs victimes ont constaté cette panne moins d’un an après l’achat des manettes », affirme l’association dans son communiqué. Or cette panne est particulièrement agaçante pour les joueurs, puisqu’elle provoque des mouvements inopinés en plein jeu. 

Par ailleurs, l’association a remarqué que le problème se produisait pour des personnes de tous âges, ainsi que pour des personnes jouant moins de cinq heures par semaine, écartant ainsi un potentiel problème de dextérité des joueurs touchés par le dysfonctionnement. « 25 % des consommateurs ont même vu la panne survenir dans les six mois suivant l’achat, malgré la faible utilisation de la console », explique l’UFC-Que Choisir.  

Pour mieux comprendre l’origine de la panne, l’association a demandé une expertise en laboratoire sur plusieurs manettes défectueuses, certaines récentes et d’autres non. Les experts ont relevé deux dysfonctionnements importants : « Une usure prématurée des circuits imprimés », ainsi qu’un « défaut d’étanchéité qui entraîne une quantité inquiétante de débris et poussières au sein du joystick, dont l’origine paraît être à la fois interne et externe ». 

Des preuves que Nintendo pratique l’obsolescence programmée, selon l’association

L’UFC-Que Choisir estime que Nintendo a refusé d’agir en toute connaissance de cause, alors que de nombreux consommateurs ont fait part de leur expérience négative avec le produit. « La nature de la panne, sa fréquence d’apparition auprès des joueurs, la durée de vie limitée de ces produits, et l’inertie de Nintendo pourtant informée du dysfonctionnement […] sont autant de caractéristiques qui indiquent que Nintendo s’adonne à des pratiques d’obsolescence programmée », note l’association, qui a par conséquent décidé de porter plainte contre le géant nippon auprès du Procureur de la République de Nanterre. 

Elle exige notamment que Nintendo repense la fabrication de ses manettes, et invite les joueurs touchés à exiger une réparation gratuite de la part de la firme.