Nintendo est de plus en plus mis dans l'embarras à cause des problèmes de Joy-Con Drift qui touchent ses Switch. Cette fois, c'est l'UFC-Que Choisir en France qui passe à l'action contre le constructeur nippon.
L'association de défense des consommateurs fait savoir, ce mardi 5 novembre 2019, la mise en demeure Nintendo pour régler le problème du Joy-Con Drift. L'UFC-Que Choisir exige que le fabricant prenne en charge la réparation ou l'échange des accessoires défectueux.
Le SAV de Nintendo mis en cause
Alors que la Nintendo Switch cartonne en termes de ventes, la console souffre d'un important défaut qui ternit son image. En effet, un problème de joysticks provoque des mouvements fantômes, faisant par exemple avancer un personnage ou naviguer dans un menu sans que le joueur ne touche à rien : c'est ce que l'on a appelé le Joy-Con Drift, dont son victimes de nombreux consommateurs dans le monde entier.L'UFC-Que Choisir dénonce plusieurs manquements de Nintendo en France à cet égard. Tout d'abord, l'association lui reproche de continuer à vendre ses Switch (même la nouvelle Switch Lite est concernée) en connaissant le fort risque que les Joy-Con souffrent du problème après seulement quelques mois d'utilisation. Elle met aussi en cause le SAV du groupe, qui n'est selon elle pas à la hauteur de l'enjeu.
Et pour cause : quand un client constate qu'il est victime du Joy-Con Drift, le revendeur auprès duquel la console a été acquise le redirige naturellement vers le service après-vente de Nintendo France. C'est la que l'utilisateur rencontre la première difficulté : le SAV de Nintendo France ne prend en charge la réparation ou le remplacement des Joy-Con seulement pendant l'année suivant l'achat de l'appareil. Or, cela est illégal : en Europe, la garantie constructeur d'un produit neuf est fixée à deux ans par défaut. Ici, après 12 mois, Nintendo facture 45 euros la réparation d'un Joy-Con.
Et si un consommateur qui a envoyé l'appareil au SAV refuse de payer ce prix, il doit s'acquitter de 15 euros de frais de retour pour récupérer l'objet.
Une plainte collective aux États-Unis
Face à l'absence de bonne volonté de la part de Nintendo en France, l'UFC-Que Choisir a donc choisi de passer à l'attaque. Une mise en demeure a été adressée à la filiale hexagonale, l'incitant « à prendre en charge la réparation des consoles Nintendo Switch et Joy-Con présentant les dysfonctionnements évoqués » et à « rembourser les consommateurs ayant avancé les frais de réparation ». Sans réponse jugée convenable de Nintendo dans les 15 jours, l'association brandit la menace d'une action en justice. Elle a d'ailleurs publié un formulaire pour recueillir de nouveaux témoignages d'utilisateurs.Cette décision de l'UFC-Que Choisir fait suite au dépôt d'une class action aux États-Unis il y a plusieurs mois de cela. Nintendo avait alors été forcé de réagir pour éviter un procès.
Outre-Atlantique, Nintendo prend désormais les réparations en charge gratuitement, même hors garantie, en cas de Joy-Con Drift. Bientôt un service similaire en France ?
Source : UFC-Que Choisir