Soufyane Benhammouda pour Clubic
Soufyane Benhammouda pour Clubic

Présenté en 2014, le Lexus NX est rapidement devenu l’un des best-sellers de la marque en Europe, mais il lui manquait une motorisation hybride rechargeable à la hauteur de son standing. C’est désormais chose faite avec le nouveau 450h+.

Lancé en 2014, le Lexus NX a permis à la marque de s’incruster dans le bouillonnant segment des SUV compacts premium. Pour se faire une place, il a fait le choix, comme les autres modèles de la marque, d’un style exotique et d’une motorisation uniquement hybride. En quelques années de carrière seulement, il est devenu le troisième véhicule le plus vendu par la marque en Europe après les berlines IS et SUV RX, introduites sur le marché en 1999 et 2000 respectivement. Ca remonte.

Mais s’il ne manque pas d’intérêt, le Lexus NX perdait du terrain face à la concurrence allemande (ou même française, avec le DS 7 Crossback e-Tense) qui a fait le choix des motorisations hybrides rechargeables, plus chères certes, mais offrant un éventail de cadeaux fiscaux pour la clientèle majoritairement professionnelle. Pour sa nouvelle génération, le Lexus NX se met au niveau et déploie la version rechargeable.

Essai-Lexus-NX-450h+

Une évolution dans la continuité

Le nouveau Lexus NX se présente avant tout sous une toute nouvelle robe, qui ne tranche pas foncièrement avec la précédente mouture du SUV japonais. Le style évolue dans la continuité mais, si les coups de crayons énergiques sont toujours présents, le dessin se montre désormais plus doux. C’est notamment le cas au niveau des optiques avant, désormais d’un seul bloc. A l’arrière, les évolutions sont moins sensibles, mais le SUV s’affirme avec notamment un bandeau lumineux à la mode.  

Il n’y a que de profil qu’on pourrait se faire surprendre et confondre le nouveau NX avec une version lourdement restylée, reprenant le coup de crayon de la récente IS qui boude encore l’Europe. Et c’est d’autant plus vrai au chapitre des dimensions, puisque le SUV n’avoue que 2 cm de plus sur la longueur, pour atteindre les 4,66 m. L’empattement est un peu plus généreux avec 3 cm de plus (2,69 m) mais ne change pas radicalement l’habitabilité à bord.

Une ergonomie bien mieux pensée

En revanche, l’habitacle cache de nombreuses nouveautés. A commencer par l’atmosphère intérieure, qui grimpe d’un cran en matière de technologies embarquées et améliore nettement l’ergonomie perfectible de la précédente génération. La pièce maîtresse n’est autre que le nouvel écran tactile central à peine orienté vers le conducteur, qui grimpe sur les finitions hautes à 14", et qui aspire tous les boutons dispersés sur la console centrale. 

Seul regret : les graphismes qui n’atteignent pas le niveau de certains concurrents allemands pour ne citer qu’eux. C’est notamment le cas pour la navigation, finalement basique dans sa présentation ou les quelques menus d’informations concernant le système hybride. En revanche, on apprécie la définition de la caméra de recul et l’affichage aérien en situation de manœuvre, qui permet de voir (par rapide extrapolation des images) ce qui se passe sous la voiture. 

Aussi lumineux et doté d’une bonne définition, l'écran rassemble sans surprise la plupart des fonctions liées au véhicule. Seules les commandes de la température et du volume restent physiques pour ne pas céder au tout tactile. Mais le Lexus NX inaugure aussi une nouvelle commande vocale « Hey Lexus » pour piloter certaines fonctions. En revanche, le dispositif ne s’est pas montré aussi rapide que nous l’espérions - voire, dans de rares cas, complètement sourd.

Des équipements complexes à l'usage

Pour compléter le chapitre des commandes, Lexus a installé des pavés tactiles sur le volant afin de commander les aides à la conduites ou le système d’infodivertissement. Et pour ne pas quitter la route des yeux, les touches sélectionnées sont affichées en surbrillance sur l’affichage tête-haute. Un choix nécessaire pour garder un certain niveau de concentration et s’y retrouver au milieu de ces touches qui changent de fonction. Car chaque pavé embarque deux menus différents, ce qui ne facilite pas la prise en main, même après plusieurs kilomètres passés derrière le volant du SUV. Mais gageons que les utilisateurs y trouveront leurs repères au fil du temps, à condition de trouver le bon angle avec les lunettes polarisantes qui effacent parfois l’affichage.

Entre autres nouveautés, Lexus inaugure des poignées de porte qui s’ouvrent en cliquant sur le bouton. Un système nécessaire pour être combiné au Safe Exit Assist, qui condamne l’ouverture de la portière si un obstacle est détecté. Là encore, la pratique s'est montrée assez éloignée du confort théorique puisque l’ouverture des portes a toujours été complexe et demandait de cliquer plusieurs fois sur la commande pour pouvoir sortir de la voiture. Même constat avec le rétroviseur central par caméra, qui bénéficie d’une très bonne définition mais est toujours troublant en conduite, comme tous les systèmes de ce genre.

A noter que le Lexus NX peut aussi bénéficier d’un système audio Mark Levinson de haut vol avec 17 haut-parleurs. Mais il faudra faire le choix de la version hybride simple 350h, puisque le système n’est pas disponible avec la motorisation hybride rechargeable pour des raisons…de poids. En revanche, Lexus promet de faire les efforts nécessaires pour l’installer dans le NX 450h+ plus tard.

Lexus NX hybride : performances

Mais la plus grande nouveauté pour cette nouvelle génération de Lexus NX n’est autre que l’apparition d’une motorisation hybride rechargeable nécessaire dans cette catégorie. Reposant sur la plateforme TNGA-K du groupe japonais et partagée avec le Toyota RAV4 hybride rechargeable (ou le Suzuki Across, à ne pas oublier), le NX reprend ainsi la même configuration mécanique que cousin. Elle se compose d’un moteur essence 2,5 l de 190 ch et de deux moteurs électriques pour un total de 236 ch (184 ch à l’avant et 54 ch à l’arrière).

Avec un ramage à la hauteur du plumage, le NX 450h+ se permet même d’annoncer une poignée de chevaux en plus avec une puissance combinée de 309 ch, soit 3 ch de mieux que sur les deux autres SUV hybrides rechargeables. Mais Lexus annonce aussi une gestion revue selon les standards de la marque afin d'offrir plus de répondant à l’ensemble mécanique. 

Difficile toutefois de s’en rendre compte en roulant, en raison d’un poids plus élevé et, surtout, d’un fonctionnement qui privilégie toujours la douceur - on parle ici de la transmission à train épicycloïdal à l’emballement caractéristique lors des fortes accélérations. Mais tempérons notre propos, puisque son comportement a sensiblement été amélioré, tout comme ses vocalises, désormais mieux contenues et moins dérangeantes avec le coffre du moteur 2,5 l.

Le bon point réside dans sa capacité à garder suffisamment de puissance sous le pied, même lorsque la batterie est épuisée, grâce à un socle d’énergie suffisant et un système hybride qui recharge automatiquement la batterie lorsque c’est possible. Preuve en est avec ses accélérations, dont un 80-120 km/h que nous avons chronométré en 4,7 s. C'est à peine plus que le Suzuki Across essayé en début d’année, qui bénéficie d’un poids plus mesuré. 

Pas sportif certes, le Lexus NX 450h+ devrait toutefois satisfaire les habitués de conduite enjouée grâce à sa batterie installée dans le plancher - ce qui a l’avantage de profiter au volume de coffre de 545 l, plutôt confortable pour un hybride rechargeable. Mais pour réellement tirer les bénéfices de ses réglages il faudra sélectionner la finition haut de gamme F-Sport qui apporte l’amortissement piloté, apte à se jouer de toutes les déformations de la chaussée pour préserver le confort et la stabilité. Dommage que ce système ne soit disponible en série qu’avec la moins élégante des finitions au chapitre cosmétique (question de goût), et pas même proposé en option sur les niveaux inférieurs.

Lexus NX hybride : consommation

Le Lexus NX hybride rechargeable reprend sans surprise la gestion hybride du RAV4. Il propose donc un mode hybride et un mode Auto, qui alterne en toute autonomie entre les fonctionnements hybride et 100% électrique. Un paramétrage qui n’arrange guère les consommations en temps normal, mais qui a l’avantage de se montrer toujours efficace même lorsque la batterie est à son plus bas niveau. Lexus refuse cependant de communiquer sur la capacité restante lorsque le mode électrique n’est plus activable, mais nous imaginons assez facilement qu’elle doit être équivalente sinon supérieure au 1,5 kWh de la batterie du NX 350h.

Mais avec un moteur thermique à cycle Atkinson au rendement record de 41%, les consommations ne sont jamais explosives dans ce cas, étant habituellement le pire des scénarios pour un hybride rechargeable. Nous avons ainsi relevé 6,2 l/100 km en moyenne avec une conduite tout à fait normale et 7,5 l/100 km sur autoroute - des consommations parfaitement similaires à celles du NX 350h essayé sur le même terrain le même jour.

Lexus NX hybride : autonomie et recharge

Le Lexus NX 450h+ embarque la même batterie que le RAV4 d’une capacité totale de 18,1 kWh. Sur la brochure, le SUV annonce une autonomie comprise entre 69 et 76 km en cycle mixte, voire jusqu’à 98 km en ville. Dans le premier cas de figure (sans mettre les roues sur les voies rapides toutefois), nous avons pu parcourir 62 km avant d’épuiser les capacités du mode EV, soit l’une des meilleures autonomies constatées à bord d’un SUV compact premium. Et si la puissance totale n’est toujours pas communiquée dans ce mode de fonctionnement, elle apparaît suffisante pour évoluer en milieu urbain ou extra-urbain.

Avec une telle batterie, le NX fait confiance à un chargeur de 6,6 kW en courant alternatif pour faire le plein. L’immobilisation réclame près de 9h50 sur une prise domestique et 2h45 sur une borne capable de délivrer cette puissance.

Fiche technique Lexus NX 450h+

Lexus NX hybride : prix

Bourré de qualités routières, technologiques et mécaniques, le Lexus NX 450h+ fait payer cher son standing et sa technologie hybride rechargeable avec un ticket d’entrée fixé à 61 490 €. Mais cela reste toujours un peu plus abordable que la concurrence allemande et à peine plus élevé que le prix de base du DS 7 Crossback e-Tense, avec lequel il partage une recherche poussée de la définition premium.

Tout en haut de la gamme se trouve la version F-Sport Executive de notre essai, hautement recommandable grâce à sa suspension pilotée bien plus convaincante. Son prix de 71 990 € a de quoi faire grincer les dents, mais l’écart tarifaire de seulement 4 000 € avec le modèle 350h équivalent donne tout l’avantage au 450h+, qui affiche les mêmes consommations, et profite d’un mode électrique redoutable.

  • Lexus NX450h+ Luxe 4wd : 61 490 €
  • Lexus NX450h+ Executive 4wd : 69 990 €
  • Lexus NX450h+ F-Sport Executive 4wd : 71 990 €

Avis Lexus NX 450h+ : faut-il craquer pour ce SUV hybride rechargeable ?

Si son style évolue dans la continuité et s’apparente à un restylage, le Lexus NX est bel et bien nouveau, et c’est à l’intérieur que l’on s’en aperçoit le plus avec une présentation léchée et un véritable bon en avant au chapitre technologique. On pourrait cependant regretter quelques pirouettes ergonomiques finalement peu pratiques à l’usage, mettant un peu plus en lumière les limites du tout tactile.

Mais ces quelques griefs sont rapidement oubliés au fil des kilomètres, où les occupants profiteront surtout d’une douceur de fonctionnement et d’une insonorisation parfaitement étudiées. De plus, si les utilisateurs ne jouent pas le jeu de la recharge (ce qui serait dommage compte tenu de l'autonomie proposée), ils n'auront pas de surprise au chapitre des consommations en évoluant avec la batterie à plat.

Surtout, le NX se met à niveau au chapitre des motorisations en inaugurant la version hybride rechargeable hautement nécessaire dans ce segment avant tout lorgné par les professionnels. Et Lexus le sait, puisqu’elle vise un objectif de 70 % de ventes réalisées en hybride rechargeable et aux sociétés.