On l’attendait depuis des années, elle est enfin là. Quoi donc ? La première liseuse électronique à écran couleur bien sûr ! La Vivlio Color débarque enfin dans les rayonnages français, apportant dans ses bagages une dalle E-Ink capable de gérer la couleur. Va-t-on assister à un bouleversement du marché ? Ou est-on simplement face à un simple phénomène de mode qui sera vite relégué aux oubliettes ? Voici notre avis.
- L’écran couleur très attractif...
- Logiciel très complet...
- Design tout en légèreté...
- Portail de synchronisation My Vivlio
- Connectique plus que complète
- ...mais pas forcément pertinent en 6’’
- ...mais avec quelques bugs
- ...mais assez fragile
- Pas étanche
- Éclairage frontal basique
Avant de rentrer dans le vif du sujet, quelques petits éclaircissements s’imposent. Techniquement, la liseuse de Vivlio n’est pas la première à bénéficier d’un écran couleur. Quelques liseuses électroniques chinoises traînent déjà sur le terrain depuis des mois, mais restent cantonnées à l’Asie. C’est Pocketbook qui va initier le phénomène des écrans E-Ink colorés sous nos latitudes en fin d’année 2020.
Vivlio – anciennement TEA – travaille depuis des années avec les appareils de la marque suisse. La société lyonnaise utilise en effet le matériel Pocketbook mais adapte le logiciel à sa sauce pour ensuite distribuer le tout sur le sol français. La Vivlio Color est ainsi la première liseuse couleur à arriver officiellement dans nos contrées. Nul doute qu’elle sera suivie par d’autres, Pocketbook ayant déjà un modèle de 8’’ dans ses cartons.
Écran couleur oblige, la Vivlio Color se montre un peu plus onéreuse que ses concurrentes plus classiques. Elle est ainsi commercialisée officiellement à 189€ dans les enseignes Cultura. Pour l’instant, on ne la trouve pas encore chez Décitre ou Les Furets du Nord, ni même Boulanger. La situation devrait néanmoins changer dans quelques semaines avec une plus large disponibilité.
Voyons maintenant ce que la belle a à nous offrir !
Vivlio Color : fiche technique
Commençons par décortiquer les spécifications techniques de la Vivlio Color. La nouvelle venue ressemble fortement à la Touch HD Plus lancée en 2018, que ce soit d’un point de vue esthétique ou matériel. C’est plutôt une bonne nouvelle, cette dernière reste l’une des meilleures liseuses du marché malgré son âge.
La petite nouvelle se dote des caractéristiques suivantes :
- Écran : 6’’ E-Ink Kaleido – 1072 x 1448 px / 357 x 483 px – 16 niveaux de gris – 4096 couleurs - éclairage frontal
- Processeur : dual-core 1 GHz – 1 Go RAM
- Stockage interne : 16 Go
- Port micro-SD : oui, jusqu’à 32 Go
- Port micro-USB
- Connectivité : Wifi 802.11 b/g/n – Bluetooth
- 16 polices dont 3 pour la dyslexie – Synthèse vocale
- Batterie 1900 mAh
- Dimensions : 161.3 x 108.8 x 8 mm – 160 grammes
Sur le papier, tout ceci semble vraiment pas mal. La Vivlio Color double la quantité de RAM par rapport à la Touch HD Plus. Elle apporte aussi un port micro-SD, ce qui était un gros manque sur son ancêtre. Même la batterie fait un bond en avant, passant à 1900 mAh au lieu de 1500 mAh précédemment. Tout ça avec juste une petite augmentation de poids de 5 grammes. Peu importe, la Vivlio Color reste l’une des liseuses les plus légères à l’heure actuelle.
Bien entendu, la plus grosse nouveauté reste l’écran couleur. Celui-ci semble avoir un fonctionnement un peu particulier. Lorsqu’il affiche du noir et blanc, la résolution est de 300 ppi, soit ce qui se fait de mieux sur le marché de la lecture électronique. Par contre, la résolution baisse à 100 ppi lors de l’affichage de couleurs. Au passage, on perd aussi l’éclairage SmartLight qui permettait de gérer la température de couleur des LED. L’écran Kaleido limite visiblement l’éclairage frontal à du blanc. Ce n’est pas bien grave, mais on sent que la technologie E-Ink colorée en est à ses débuts. Il va donc falloir faire quelques compromis…
Design et finitions
Il est temps d’ouvrir la boite renfermant la Vivlio Color. L’emballage est en carton recyclé, un petit point sympa qui fait plaisir à l’heure du réchauffement climatique et du gaspillage à tout va.
Dans le paquet, on trouve bien entendu la liseuse mais aussi son câble micro-USB, un guide de démarrage rapide et un adaptateur micro-USB vers Jack 3.5 mm femelle. Hé oui, la Color gère aussi la musique, mais j’y reviendrais en temps voulu. Pour l’instant, concentrons-nous sur la machine.
Visuellement, la Vivlio Color ressemble comme deux gouttes d’eau à la Touch HD Plus, si ce n’est que la coque est argentée au lieu d’être dorée. Dans tous les cas, ça change du classique noir ou blanc proposé par la plupart des concurrents.
La prise en main est toujours aussi agréable. Avec seulement 160 grammes sur la balance, la Vivlio Color permet de lire pendant des heures sans ressentir de fatigue. Ajoutez à ça une rangée de boutons sous l’écran tactile et vous avez une liseuse très bien pensée, capable de convenir à tous les goûts. Attention quand même, je vous recommande vivement l’achat d’une housse. Les plastiques sont en effet assez fins. De plus, la machine n’est plus protégée contre l’eau comme c’était le cas avec la Touch HD Plus. Les machines de Pocketbook/Vivlio sont plus fragiles que la moyenne, faites donc bien attention à protéger votre Color si vous souhaitez la conserver plusieurs années. Personnellement, ma Touch HD Plus fonctionne toujours parfaitement depuis trois ans, mais autant être prudent…
Reprenons ce tour d’horizon du design. Malgré les plastiques qui semblent assez fragiles, les finitions sont excellentes, un cran au-dessus des anciennes générations de la marque lyonnaise. J’aurais toutefois apprécié voir un port USB-C au lieu du micro-USB. Une remarque valable pour la plupart des constructeurs de liseuses qui semblent se borner à vivre au début des années 2000 !
La bonne nouvelle, c’est qu’on profite maintenant d’un port micro-SD. Il vient compléter le stockage déjà bien fourni de l'appareil. Vous pouvez ainsi ajouter une carte avec 32 Go de données. L’idée est bien entendu de profiter de l’écran couleur au maximum avec des fichiers plus volumineux que d’habitude.
La Vivlio Color est incontestablement une belle réussite sur le plan esthétique. Les finitions sont impeccables, la machine très légère et bien pensée. Il faudra juste lui adjoindre une protection adéquate afin de limiter les risques de casse.
Écran
Passons maintenant à la grosse nouveauté apportée par la Vivlio Color : son écran tactile Kaleido. Il est le premier de sa catégorie à ajouter la couleur sur une dalle à encre électronique. Mais comme toute nouvelle technologie, il souffre de quelques limitations…
Déjà, il a un rendu plus sombre que les dalles classiques en niveaux de gris. Vous pouvez le constater sur la photo ci-dessous, l’écran de la Color est bien moins vif que celui de la Touch HD Plus. Ce n’est pas vraiment gênant, on s’y fait vite mais il faut parfois activer l’éclairage frontal pour lire en tout confort même en plein jour.
C’est surtout au niveau de la résolution que la technologie Kaleido pêche pas mal. La moindre parcelle de couleur s’affiche avec une résolution de 100 ppi seulement, ce qui fait ressortir les pixels. Par contre, pas de problème quand on lit un texte en noir et blanc, on profite dans ce cas d’une résolution plus classique de 300 ppi. Fait intéressant : la dalle mixe les deux affichages sans problème. Donc si vous sur lisez du texte avec de la couleur, seule cette partie sera en basse résolution, le reste s’affichant avec 300 ppi.
Ce mélange se révèle assez surprenant les premières heures, puis la magie commence à opérer. On se prend à redécouvrir nos couvertures préférées avec de la couleur. Vivlio intègre d’ailleurs cinq e-books gratuits dans la machine afin de tester les capacités du nouvel écran. Les passionnés de mangas prendront plaisir à les voir colorisés. Certes, on est loin des capacités d’une dalle AMOLED, le rendu final est assez terne avec seulement 4096 couleurs. Mais ça reste sympa !
Une question se pose quand même : la couleur a-t-elle vraiment un intérêt sur les liseuses, du moins au format 6’’ ? J’avoue que j’ai du mal à y répondre. Passé l’effet « Wahou ! », on se rend assez vite compte que le petit écran n’est pas adapté aux livres en couleur qui sont généralement en grand format. Sur les mangas, c’est chouette, mais ce sont des productions qui ne proposent que quelques pages colorées, le reste étant en noir et blanc. Lire des PDF au format A4 ? L’écran est trop petit pour ça. Des comics ou des BD ? Mission impossible. Au final, le problème ne vient pas de la technologie Kaleido en elle-même, mais bien de la taille de la dalle. En 6’’, on se cantonne en général à des romans qui ne font pas usage de couleurs, si ce n’est sur leur couverture…
Malgré tout, on sent bien que Vivlio passe un sacré cap avec sa liseuse. Le marché de la lecture électronique est en plein boom avec en tête de peloton la société lyonnaise. Il ne reste donc plus qu'à attendre la sortie du format 8" pour savoir si les BD seront plus exploitables sur un tel écran
Logiciel
Aussi surprenant que cela paraisse, ce n’est pas l’écran couleur qui m’a fait la plus forte impression lors de la prise en main de la Vivlio Color, mais le logiciel. La marque lyonnaise a revu pas mal de choses depuis la précédente génération, faisant souffler un véritable vent de fraîcheur sur ses liseuses !
Pour tout vous dire, je ne m’attendais pas à un tel ravalement de façade. En trois ans, ma Touch HD Plus n’a en effet reçu qu’une seule mise à jour. Plutôt léger quand on sait que même Bookeen a fait au moins trois updates de la Diva HD en quelques mois…
Quelle ne fût pas ma surprise lors du premier allumage de la Color. L’interface met plus en avant les livres achetés et ceux en cours de lecture. Le tiroir du bas tire sa révérence, laissant maintenant la place à cinq boutons au lieu de trois. On profite ainsi d’un accès plus rapide aux principales fonctions de la liseuse. On note aussi un léger remaniement des icônes qui donne un look plus moderne à l’ensemble.
Gardez quand même à l’esprit que la Vivlio Color reste une machine plus complexe à prendre en main que ses homologues de chez Amazon, Kobo et compagnie. Tout comme la Touch HD Plus, la belle propose de nombreuses applications en marge de la lecture. On trouve en vrac un lecteur d’audio-books, une calculatrice, un navigateur, une application de coloriage et plusieurs petits jeux. On est plus proche de la tablette que du simple e-reader !
Dans l’absolu, je doute que la plupart des personnes utilisent toutes ces applications. Mais ça reste quand même sympa d’avoir quelques options quand on sort en voyage et qu’on n’a pas de smartphone sous la main. Je pense par exemple au lecteur de musique, bien pratique quand la liseuse est connectée à des écouteurs Bluetooth et dotée d’une carte micro-SD bourrée d’albums MP3. Certes, ça ne remplace pas un bon baladeur audiophile mais ça permet de varier les usages tout en ayant de quoi lire en même temps.
My Vivlio
Avoir une nouvelle interface, c’est déjà pas mal. Mais ce n’est pas ce qui fait le plus gros interêt de la Vivlio Color. La plus grosse nouveauté réside en effet dans My Vivlio, un service sur lequel travaille la société lyonnaise depuis pas mal de temps.
Il y a quelques années, les liseuses TEA n’étaient pas dotées de synchronisation. Certes, vous pouviez sauvegarder vos e-books sur Dropbox ou les envoyer par mail sur la machine via Sync-to-Pocketbook, mais ça n’allait pas plus loin. Impossible de sauvegarder votre progression de lecture pour continuer plus tard sur une autre machine. En bref, c’était assez limité face à des géants comme Kobo et Amazon qui offrent ce type de synchro depuis belle lurette.
My Vivlio vient combler cet énorme fossé. Dorénavant, tous vos achats sont automatiquement stockés sur ce portail. Achetez un livre sur votre PC, il sera visible quelques minutes après sur la Color ou l’application smartphone Vivlio. L’inverse est aussi valable : achetez un bouquin numérique sur votre e-reader et il sera automatiquement stocké sur My Vivlio pour être lu plus tard sur d’autres supports.
Ce service qui unifie enfin l’éco-système Vivlio devrait d’ailleurs être déployé prochainement sur les anciens modèles de la marque, du moins sur la Touch HD Plus, les Touch Lux 4 et 5 ainsi que la InkPad 3. Donc si vous migrez depuis une de ces liseuses vers la Color, vous devriez retrouver tous vos achats ainsi que votre progression dans chaque livre. Attention toutefois, la synchronisation ne prend pas en charge les notes et marque-pages. J’imagine néanmoins que ce sera possible dans un futur plus ou moins proche, du moins je l’espère.
Malgré ce gros pas en avant, je suis parfois tombé sur de petits couacs. Étrangement, l’un de mes livres se synchronisait mal. L’application mobile se bornait à avancer ma lecture d’un chapitre par rapport à ce qu’il y avait sur ma liseuse de test. Par exemple, j’arrêtais la lecture au chapitre 16 et en la reprenant sur l’application mobile Vivlio, je tombais sur le chapitre 17. Le plus bizarre, c’est que ça ne le fait pas sur d’autres ouvrages provenant de la même librairie…
Dans le même ordre d’idée, la synchronisation de la progression ne semble pas fonctionner quand on utilise le lecteur Vivlio sur un navigateur web de PC ou tablette. Vu la jeunesse du portail My Vivlio, je ne peux que lui souhaiter de s’améliorer dans les prochains mois. On sent bien qu’il y a eu un gros travail derrière, il ne reste qu’à peaufiner les détails pour un fonctionnement optimal.
Avant de passer à la suite, je tiens aussi à vous parler des bibliothèques. Comme vous le savez, la plupart des marques de liseuses n’utilisent qu’un seul magasin qui leur est propre : les Kindle ont Amazon, les Kobo utilisent la bibliothèque Kobo, Bookeen a le Bookeen Store…
Vivlio fait un peu figure de vilain petit canard. En effet, la marque lyonnaise travaille en partenariat avec plusieurs enseignes comme Cultura, Décitre et les Furets du Nord. Si vous achetez votre liseuse chez Cultura, vous aurez accès aux livres commercialisés par Cultura. Achetez chez Décitre et votre liseuse embarquera la bibliothèque de cette enseigne et ainsi de suite. Un fonctionnement atypique mais fort agréable car il laisse plus de liberté dans le choix de sa crèmerie.
Ce qui est encore plus sympa, c’est que le portail My Vivlio fonctionne à l’identique quelle que soit la bibliothèque choisie. Il suffit de connecter votre compte client et le service de synchronisation se chargera de récupérer tous vos achats. Il n’y a qu’une seule limitation pour le moment : Cultura ne permet de stocker que 5 Go sur le Cloud. Si on ne lit que des EPUB, ce n’est pas vraiment un problème. En revanche, ça devient plus difficile quand on veut stocker des PDF de plusieurs centaines de Mo…
Je dois aussi avouer que j’aimerai voir à l’avenir une fusion des diverses bibliothèques existantes au sein de My Vivlio. Il serait vraiment génial de pouvoir regrouper tous les achats qu’on fait chez Décitre, Cultura et compagnie sur un seul et même compte plutôt que de devoir gérer chaque magasin séparément comme c’est le cas aujourd’hui. Bon, là j’avoue que je chipote, mais ça resterait quand même une option assez unique dans le milieu de la lecture numérique. Vivlio, si vous passez par là, vous savez ce qu’il vous reste à faire !
Bugs
Avant de continuer, je vous propose de faire un petit point sur les côtés négatifs du logiciel. Il y a malheureusement quelques ombres au tableau. Durant mes essais, j’ai été confronté à plusieurs bugs. La plupart ne sont heureusement pas rédhibitoires et n’entachent pas le plaisir de la lecture. Mais ils sont suffisamment nombreux pour ne pas passer inaperçus…
Le premier concerne l’affichage de la bibliothèque. Si on télécharge un gros fichier et qu’entre temps on modifie le mode d’affichage – par exemple en passant du mode vignette au mode liste – et qu’on revient sur le menu principal de la Color, le changement de mode n’est pas conservé.
Autre petit couac : lors de l’annotation des fichiers EPUB, le numéro de page ne s’enregistre pas correctement. La liseuse se borne à afficher « 0 » ou des chiffres totalement incohérents.
Plus embêtant : le Wi-Fi se coupe parfois en plein téléchargement. Il passe dans une sorte de veille, ne prenant pas toujours en compte ce qu’on fait sur la machine. J’avais déjà repéré ce comportement sur les précédents modèles de la marque.
Dans l’absolu, ce ne sont pas des bugs très gênants. Mais j’espère bien que Vivlio fera le nécessaire pour poncer son logiciel dans les semaines qui viennent, histoire de le mettre au niveau de la concurrence…
Lecture
Passons maintenant à la partie qui nous intéresse le plus. Malgré son écran couleur, c’est bien dans la lecture de romans qu’excelle la Vivlio Color. Vous verrez d’ailleurs que la couleur peut apporter de nouveaux usages.
Jetons d’abord un œil aux différents formats numériques pris en charge par la Vivlio Color. En un mot comme en cent : vous ne trouverez pas plus complet sur le marché, à moins de vous orienter vers des modèles exotiques sous Android. Et encore…
Du classique EPUB au PDF en passant par le CBR/CBZ, la Vivlio Color est capable de lire tout type de fichier numérique. Elle prend d’ailleurs en charge le DRM Adobe, mais aussi le DRM CARE. Mais ce qui me plaît le plus, c’est qu’il est maintenant possible de lire les œuvres au format EPUB Fixed Layout ou « EPUB enrichi » dans la langue de Molière. La Vivlio Color est la seule liseuse du marché à proposer un tel support à ma connaissance, ce qui pour ma part m’a évité de sombres conversions sous Calibre pour pouvoir profiter de ma bibliothèque de mangas !
Maintenant que les présentations sont faites, ouvrons donc un bon bouquin de SF et voyons comment se débrouille la belle. Vu le niveau des précédentes productions de la marque, je n’ai pas trop de craintes quant à la qualité du lecteur embarqué.
À l’image du reste, l’interface de lecture se révèle très complète. Il est ainsi possible de choisir l’espacement interlignes, la taille des marges et de la police. D’ailleurs, on a droit à 16 polices différentes dont 3 consacrées aux dyslexiques. Bien entendu, on a aussi le réglage pour le gras ou l’italique. Pour finir, on dispose d’un compteur de pages. Petite nouveauté, ce dernier peut maintenant indiquer le nombre de feuilles à tourner avant la fin d’un chapitre.
Au final, il ne manque qu’un timer pour nous indiquer le temps de lecteur restant dans le livre ou le chapitre en cours. Vivlio est l’une des rares marques à ne pas en proposer, Bookeen s’y étant mis il y a peu avec sa Diva HD.
En dehors de ce petit manque, c’est très complet. Au besoin, vous pouvez même rajouter des polices tierces à télécharger sur le web. Quant au dictionnaire, c’est le Nouveau Littré qui est privilégié. Il est secondé par plus d’une dizaine de dicos consacrés à la traduction en diverses langues. Là aussi, Vivlio fait fort en proposant un arsenal littéraire bien large !
Ça ne vous suffit pas ? Dans ce cas, sachez que vous pouvez maintenant prendre des annotations en couleur et même dessiner manuellement sur l’écran avec le doigt. Les adeptes de l’annotation devraient apprécier les quelques nouveautés apportées par l’écran couleur. Ajoutez à ça le classique marque-page et vous avez une liseuse plus que complète, capable de couvrir tous les usages ou presque. En dehors des liseuses exotiques munies de stylet, difficile de faire mieux que la Vivlio Color en termes d’annotations et de commentaires des textes.
Livres audio
Lire des romans, c’est déjà bien sympa. Les écouter, c’est encore plus fun. C’est pour ça que Vivlio met à notre disposition un lecteur audio. Celui-ci ne lit que le format MP3 mais se montre suffisamment complet pour tout amateur d’audio-book qui se respecte. Il est ainsi doté de quelques fonctions utiles comme un sélecteur de vitesse – de 0.5x à 2x – ou un égaliseur 10 bandes. Branchez vos écouteurs préférés via Bluetooth ou via l’adaptateur micro-USB vers Jack fourni et à vous les joies de l’audio sur votre liseuse !
Vivlio n’oublie pas non plus les malvoyants en mettant à leur disposition une synthèse vocale. Plusieurs voix sont disponibles en diverses langues. Si besoin vous pouvez en télécharger d’autres directement depuis l’interface de lecture. Le rendu est certes assez robotique, mais reste largement suffisant pour comprendre le contenu dicté. Une fois de plus, la Vivlio Color surprend par sa richesse et son ouverture.
Performances
Avoir une liseuse bien étoffée, c’est chouette. Encore faut-il qu’elle soit agréable à utiliser au quotidien. Vivlio l’a bien compris en augmentant les performances de son dernier modèle par rapport aux précédentes générations. L’emport de 1 Go de RAM contre 512 Mo sur la Touch HD Plus se ressent immédiatement. Les livres s’ouvrent plus vite, la liseuse démarre plus rapidement, le navigateur est plus réactif. En bref : c’est plus rapide qu’avant.
Malgré tout, on sent bien que la Vivlio Color a du mal à assumer toutes les tâches qui lui sont dévolues. Les Kindle et compagnie n’ont certes pas de lecteur audio ou même de navigateur, mais elles sont plus véloces que la Color. Pas de beaucoup, mais suffisamment pour sentir la différence au quotidien.
Dès qu’on pousse un peu la Color dans ses retranchements, elle a du mal à s’en sortir. Téléchargez un livre assez costaud et vous aurez du mal à naviguer dans la bibliothèque en même temps. Mon modèle de test n’a jamais planté, mais j’ai eu plus d’un gros freeze durant mes essais. Dans l’absolu, il ne faut pas y aller trop fort. Faites une chose à la fois et tout roulera comme une lettre à la poste. Enchaînez les tâches et ça se gâtera très vite…
Malgré ce constat, la Vivlio Color reste une bonne liseuse si on tient compte de tout ce qu’elle offre. C’est la seule du marché – hormis les modèles exotiques d’import – qui possède un véritable navigateur web fonctionnel. La seule avec un lecteur de musique aussi complet. La seule qui permet de jouer aux échecs contre une IA ou un ami. Difficile de lui reprocher quelques ralentissements quand on essaie de faire fonctionner tout ça en même temps !
Autonomie
Avant de passer à la conclusion de ce test, voyons ce dont est capable notre liseuse couleur en terme d’endurance. Sachant qu’elle possède une batterie plus costaude que la Touch HD Plus, on peut s’attendre à une belle autonomie. La marque lyonnaise annonce ainsi plusieurs semaines d’usage. Ce veut dire un peu tout et rien…
Durant mes essais, j’ai pas mal poussé la belle dans ses retranchements, téléchargeant avec avidité tous mes mangas au format EPUB enrichi. En laissant le Wi-Fi allumé, la luminosité à 20% environ et sans rien toucher d’autre, la batterie tient… une petite journée seulement. Ouch !
Il s’agit toutefois d’un cas extrême. Sans télécharger des centaines de Mo à la pelle, vous aurez une durée de vie bien plus décente, même avec le Wi-Fi activé. Les 1900 mAh de la Color sont en mesure d’assurer environ trois semaines d’usage. C’est tout à fait dans la moyenne actuelle, même si on reste légèrement en dessous de ce qu’offre Amazon, leader incontesté dans le domaine de l’autonomie.
Vivlio Color : le verdict de Clubic
Pas de doutes à avoir : la Vivlio Color marque le début d’une nouvelle ère pour les liseuses électroniques. Les écrans E-ink en couleur vont très certainement exploser dans les mois à venir. En attendant, comme tout premier modèle d’une nouvelle génération, la Vivlio Color écope de quelques défauts.
S’il n’est pas parfait, l’écran coloré est surtout loin d’être utile sur un si petit format. En dehors des annotations, il est difficile de l’exploiter correctement. Le 6’’ est trop petit pour les mangas, comics ou bandes dessinées. Même chose pour les PDF, souvent de style A4. En dehors de l’aspect esthétique, la couleur ne semble donc pas vraiment avoir d’intérêt sur les petites liseuses. On attend cependant avec impatience de voir ce que cela pourra donner sur des machines de 8 ou 10’’.
Si on excepte l’écran couleur, la Vivlio Color reste quand même l’une des meilleures liseuses du marché. Bourrée de fonctionnalités, la belle reprend tout ce qui fait le succès de la Touch HD Plus et l’améliore. L’arrivée du service de synchronisation My Vivlio est sans conteste un gros point fort de cette nouvelle offre, de même que le support du DRM CARE et du format EPUB enrichi. La nouvelle interface, plus claire, joue aussi en faveur de la nouvelle génération.
Il ne manque plus à Vivlio qu’à corriger les bugs qui traînent et à étendre la diffusion de la Color à d’autres enseignes que Cultura. Si vous avez un budget assez conséquent et que vous voulez une machine qui va un peu plus loin que la classique lecture, alors on ne peut que vous recommander la Vivlio Color. En revanche, si l’écran couleur n’est pas votre priorité, autant vous rabattre sur la Touch HD Plus - ou même la Touch Lux 5 - plus classique dans son approche mais plus abordable et bientôt dotée de la nouvelle interface lancée sur la Color.
- L’écran couleur très attractif...
- Logiciel très complet...
- Design tout en légèreté...
- Portail de synchronisation My Vivlio
- Connectique plus que complète
- ...mais pas forcément pertinent en 6’’
- ...mais avec quelques bugs
- ...mais assez fragile
- Pas étanche
- Éclairage frontal basique