Vous ne connaissez pas la marque Boyue ? C’est normal, elle ne commercialise presque pas ses liseuses en Europe. Pourtant, cette enseigne chinoise possède un certain savoir-faire en matière de lecture électronique. Avec la Likebook P10, elle tente de rendre abordable le format 10’’ absent de nos contrées.
- Excellentes finitions
- Polyvalence d’Android
- Belles performances
- Plus qu’une simple liseuse !
- Connectique anémique
- Définition d’écran un peu faible (mais pas si gênant sur ce type de format)
- Pas de stylet inclus
- Pas de gyroscope
Mise à jour du 19/03/2021 : suite au test, la marque a tenu à préciser différents points.
Contrairement à ce qui est indiqué, il est possible de sauvegarder les notes manuscrites prises sur les fichiers EPUB. Pour ça, il faut sélectionner la note dans le gestionnaire, puis faire un partage et sélectionner la sauvegarde locale. La page annotée est ensuite sauvée à part dans la mémoire de la liseuse. Il est en revanche impossible de sauvegarder l’intégralité d’un EPUB annoté manuellement, contrairement aux PDF.
Concernant le stylet, Boyue nous précise que la durée de vie de la pile est d’environ 3 mois. Le stylet ne consomme de l’énergie que quand il est utilisé.
Dernier point : la connectique. La marque nous a indiqué que le port USB-C fonctionne en OTG, ce qui permet de brancher divers adaptateurs sur la liseuse. Une façon de compenser l’absence de port audio ou micro-SD.
Concernant la commercialisation, la Likebook P10 est disponible sur E-Reader Store ou Aliexpress. Il faudra encore patienter un peu avant qu’elle soit lancée sur Amazon France. Le test sera mis à jour en conséquence dès la disponibilité validée.
Le marché des liseuses est actuellement centré sur les machines dont le format oscille entre 6’’ et 8’’. Les modèles à écran couleur commencent à débarquer, mais restent là aussi sur de petites tailles. Alors vous imaginez bien qu’une liseuse électronique de 10’’ dotée d’Android telle que la Likebook P10 a de quoi intriguer.
Venue d’un marché de niche, la belle prend ses racines dans des productions comme la Remarkable ou la monstrueuse Sony DPT-S1. Ces vénérables liseuses ont marqué leur temps avec leurs grands écrans e-ink hors-normes, mais n’ont au final pas rencontré le succès commercial escompté. Seules quelques marques chinoises pérennisent l’aventure de nos jours…
Nous avons donc mis la main sur la Likebook P10, dernière-née de Boyue. La belle vient remplir le segment vacant entre les modèles Arès et Mimas en nous offrant un écran de 10’’ à tarif contenu : 339$. Ça peut sembler cher, mais pour une liseuse de ce format, c’est très abordable quand on sait que la Mimas coûtait pas loin de 500$ à sa sortie !
Nous avons pu passer quelques jours en compagnie de la belle et la comparer à sa vénérable grande sœur, plus haut de gamme. Les compromis réalisés par Boyue sont-ils les bons ? Le format 10’’ a-t-il vraiment un avenir ? C’est ce que nous allons voir dans ce test complet.
Boyue Likebook P10 : spécifications techniques
Avant de la décortiquer en long, en large et en travers, jetons un œil sur ce que nous offre sur le papier la dernière liseuse de Boyue. Comme évoqué précédemment, la Likebook P10 est un modèle qui ressemble fortement à la Mimas – ou la Alita plus récente - sortie en début d’année 2019.
On est donc sur une liseuse de très grand format, plus proche de la tablette que du classique e-reader de 6’’ ou 8’’. Mais contrairement à la Mimas, la P10 se veut plus orientée vers la lecture numérique que la prise de notes. Un parti pris intéressant car il permet de baisser le prix global tout en offrant l’accès à un grand écran E-Ink taillé pour les BD, comics et magazine.
Voici ce que la belle nous promet sur le papier :
Fiche technique Boyue Likebook P10
Taille de l'écran (en pouces) | 10 |
Poids | 458g |
Mémoire | 64Go |
Autonomie | 7jour(s) |
Taille de l'écran (en pouces) | 10 |
Résolution | 1200 x 1600 px |
Étanchéité | Non |
Poids | 458g |
Mémoire | 64Go |
Équivalence (en e-books) | 60000 |
Lecteur de carte mémoire | Non |
Temps de charge | 2h |
Autonomie | 7jour(s) |
L’ensemble est commercialisé à 339$, soit environ 290€. Sachant qu’on trouvait la Mimas aux alentours de 450€ lors de sa sortie, nul besoin de préciser que la P10 est très attractive financièrement parlant !
On note toutefois quelques concessions de la part du constructeur chinois : plus de micro-SD ni de prise casque, une résolution légèrement moins bonne que sur la Mimas, une batterie de moindre capacité, un seul haut-parleur et un poids un peu plus élevé malgré des dimensions inférieures à l’ainée. La bonne nouvelle, c’est qu’on passe sur un stockage interne de 64 Go – contre 16 Go sur la Mimas – et une version d’Android plus récente.
La partie prise de note est toujours présente, mais il faudra acquérir un stylet séparément. Boyue mise visiblement plus sur la lecture pure que sur l’annotation pour la P10.
Design et finitions
Trêve de bavardage, ouvrons la boîte contenant la précieuse !
Pour ce test, je me suis vu octroyer en supplément la housse de protection dédiée à la P10 et un stylet tactile. La housse est offerte lors de l’achat, contrairement au stylet. Ces deux accessoires seront détaillés plus loin dans ce test. Pour l’instant, concentrons-nous sur la dernière-née de Boyue.
Dès l’ouverture, la belle impressionne. Bon, il faut dire qu’une liseuse de 10’’ fait toujours cet effet, même quand on a l’habitude. Mais pour le coup, on sent bien que Boyue passe un cap en matière de finitions. La P10 est dotée d’une coque en plastique moulée d’un seul bloc. Le dos est maintenant orné de rainures anti-dérapantes, un peu à l’instar de la Kobo Forma pour ne citer qu’elle.
La conception globale de l’appareil fait très propre, c’est clairement plus qualitatif que la Mimas à son époque. Par contre, je regrette un peu la disparition des boutons physiques. La Likebook P10 n’intègre qu’un bouton tactile qui sert de retour arrière dans la navigation. Celui-ci n’est pas personnalisable, c’est bien dommage. Plus dommageable encore est la disparition des boutons de volume. La liseuse est équipée d’un haut-parleur mais il reste assez difficile à contrôler en passant par l’interface elle-même. Bon, là encore, sur une liseuse ce n’est pas bien grave, ce n'est pas le but premier de l'objet.
Jetons un œil du côté de la connectique. Là aussi Boyue fait pas mal de ménage. On perd ainsi le port micro-SD et la prise casque 3.5 mm présents sur la Mimas. Seul le port USB-C reste présent. Rares sont les liseuses dotées d’un port USB-C, la mode étant encore au micro-USB. La perte du connecteur micro-SD est quant à elle compensée par une mémoire interne de 64 Go; de quoi stocker un bon paquet de romans et applications de lecture. En gros, on est sur une connectique de type tablette tactile moderne, très dépouillée.
La liseuse chinoise a quand même la bonne idée d’intégrer le Bluetooth en plus du classique Wi-Fi. Elle peut ainsi faire une bonne plateforme pour l’écoute de livres audio ou tout simplement de musique en streaming. L’engin se veut polyvalent malgré les quelques concessions réalisées par son constructeur.
Écran
Les bonnes impressions ressenties lors du déballage continuent avec l’écran. Avec une diagonale de 10’’ pile, celui-ci attire immédiatement l’œil avec sa conception bord-à-bord. Un film protecteur posé d’usine le protège d’éventuelles rayures tout en assurant un parfait confort de lecture. Boyue soigne la présentation de sa grande liseuse, on a vraiment la sensation d’avoir dans les mains un produit premium.
L’ensemble se confirme d’ailleurs à l’usage. Malgré une résolution de 200 ppi « seulement » la P10 se montre parfaitement taillée pour la lecture numérique. Le rendu est suffisamment précis pour ne pas trop dégrader les petits caractères. Alors bien sûr, l’idéal aurait été d’avoir un écran de 300 ppi. Mais à moins de coller le nez sur la dalle, il y a peu de chances que les pixels vous sautent aux yeux !
Du côté de l’éclairage, ça confine au grand art. Éclairer frontalement une dalle de 10’’ n’est pas une mince affaire, surtout quand il s’agit de proposer un rendu totalement uniforme. La P10 réussit pourtant cet exploit. Une fois les LED allumées, elles éclairent parfaitement l’intégralité de l’écran, sans laisser de grosses zones grises ou même de fuites lumineuses comme on en rencontre sur la plupart des liseuses concurrentes. C’est tout simplement bluffant !
La bonne nouvelle, c’est qu’on profite aussi d’un réglage de la température des couleurs. L’interface propose trois préréglages : Jour, Nuit et Coucher. Vous pouvez bien entendu choisir de personnaliser vous-même les paramètres pour une lecture nocturne adaptée à vos yeux. Bon, je chipote, mais j’aurais juste aimé pouvoir paramétrer la luminosité selon chaque heure du jour comme il est possible de le faire sur les liseuses électroniques de Vivlio. En même temps, seule cette marque propose ça actuellement, donc difficile d’en vouloir à Boyue de ne pas suivre le même chemin. Dans l’absolu, l’écran de cette liseuse est vraiment au top malgré sa définition un peu faible par rapport aux standards actuels.
Logiciel
Il est temps de passer à la partie qui risque de provoquer chez les utilisateurs de la P10 autant de bonheur que de frustration : l’interface. Tout comme ses ancêtres provenant de chez Boyue, la liseuse grand format utilise Android – ici en version 8.1 – comme base mais procède à de gros changements esthétiques afin de simplifier l’utilisation au quotidien.
Je vous propose de commencer par les points positifs. Par chance, ils sont nombreux. Le principal est certainement la présence du Play Store. Grâce à ça, vous pourrez télécharger n’importe quelle application de lecture comme Kindle, Kobo, Aldiko, Decitre et j’en passe. Vous avez le champ libre pour installer ce qui vous plaît, ce qui fait de la P10 l’une des liseuses les plus polyvalentes du marché.
Un autre aspect intéressant réside dans les capacités de personnalisation de la machine. De base, la belle n’embarque que le strict nécessaire pour la lecture numérique. Mais elle reste ouverte à tout ce que vous pourrez lui adjoindre comme des polices, des dictionnaires, des applications… Il va falloir mettre un peu les mains dans le cambouis - en faisant des copier/coller, on a vu pire - mais le jeu en vaut largement la chandelle. Vous pourrez en effet vous tailler une liseuse sur mesure. La P10 ne vous cloisonne pas dans un système bloqué de tous les côtés comme on en trouve sur les Kindle ou les Kobo. De plus, on profite aussi des outils habituels qu’on a sur les smartphones comme un navigateur, un gestionnaire de fichiers, un lecteur de musique, etc.
Le dernier point sympa réside dans la prise de notes. Tout comme la Mimas ou l’Arès, la P10 profite d’un système de bloc-notes relativement complet. Couplé à un stylet tactile, celui-ci permet de créer des notes avec divers fonds. Vous pouvez aussi griffonner sur les PDF ou les livres au format EPUB. Les options se veulent nombreuses. On reste quand même en-dessous du confort d’un iPad, en partie à cause de l’absence de couleurs. Je dirais que ce genre de matériel est idéal en appoint, mais il risque de se révéler limité pour les plus gros addicts à la prise de note.
Voyons maintenant les inconvénients de l’interface Boyue. Le principal est clairement la traduction bancale de l’intégralité du système. Malgré les années, la marque chinoise n’a fait aucun progrès sur ce point, ce qui ne joue pas en sa faveur… Si vous n’êtes pas allergique à la langue de Shakespeare, je vous recommande vivement de basculer le système en anglais, bien mieux géré par la liseuse électronique.
Le second inconvénient est l’absence de gyroscope. Il faut basculer manuellement la position de l’écran lors de la lecture. Passer à l’affichage horizontal demande des manipulations assez lourdes, surtout si on veut profiter du mode double page. Il aurait pourtant suffi d’un simple basculement pour faire la même chose grâce à un bête gyroscope…
Dernier point : le manque d’outils pour la lecture. Comme je le disais plus haut, la P10 est très complète pour peu qu’on prenne le temps de mettre les mains sous le capot. Un néophyte n’aura probablement pas la patience de chercher ses fichiers .DICT sur le net, ni même dégoter des polices supplémentaires pour remplacer les deux polices peu efficaces fournies nativement sur la machine. La Likebook P10 demande une certaine préparation avant de donner son plein potentiel en tant que liseuse Android.
La dernière-née de Boyue reste donc dans la même veine que ses ancêtres. Je la déconseille fortement aux personnes qui n’ont pas d’expérience dans la lecture numérique. C’est une machine qui demande à être apprivoisée durant un petit moment, on est loin des liseuses clé en main comme on en trouve chez la concurrence occidentale. Le jeu en vaut néanmoins la chandelle, permettant par la suite de profiter d’usages presque similaires à ceux d’une tablette tout en profitant du confort de l’écran E-Ink !
Lecture
Jetons maintenant un œil à la partie lecture, puisque c’est quand même le cœur de toute liseuse qui se respecte. À mon grand étonnement, Boyue a bien amélioré son lecteur numérique, gommant le très énervant problème de césure que je rencontre sur mes Mimas et Mars depuis leur sortie. J’ai donc pu profiter au mieux de mes e-books qui ont maintenant un affichage plus adapté à un public européen. Ça semble bête, mais quand les mots sont correctement découpés, ça change radicalement le confort !
Pour le reste, le lecteur de Boyue se montre toujours aussi efficace. Il offre un contrôle très complet des tailles de polices, de l’espacement interlignes, de l’indentation et des marges. Plusieurs pré-réglages sont disponibles pour les plus impatients mais je vous recommande chaudement de passer un peu de temps pour tout calibrer à votre convenance, ça vaut largement le coup.
Au rang des options sympathiques, on trouve la possibilité de tourner les pages automatiquement ou d’utiliser une synthèse vocale. Attention toutefois, vous devrez télécharger des packs de voix adaptés pour en profiter, la liseuse en est dépourvue par défaut.
Encore une fois, la P10 demande de mettre les mains dans le cambouis pour en profiter à fond. Mais contrairement à ses ancêtres, elle est aussi très efficace dès l’ouverture de la boîte et saura convaincre les lecteurs qui n’ont cure de la synthèse vocale ou de la prise de notes.
Si lire des romans sur la P10 est très agréable, c’est bien dans le visionnage de BD, comics, magazines et mangas que la liseuse chinoise excelle. Malgré sa résolution un peu basse, la liseuse asiatique possède une dalle suffisamment grande pour bien afficher les petits caractères. Pas besoin de coller les yeux sur l’écran pour lire un manga, c’est bien plus efficace que sur du 6’’ ou 8’’. On dispose d’ailleurs de plusieurs options pour jouer sur le contraste ou le découpage des PDF. Rares sont les machines à proposer autant de paramètres. Et dans le pire des cas, si le lecteur de Boyue ne vous convient pas, vous pourrez toujours télécharger une autre application depuis le Play store !
Formats supportés
Que vous lisiez des livres au format EPUB, PDF ou même CBZ/CBR, la Likebook P10 sera en mesure de les décoder sans aucun problème de façon native. Du moins si vos fichiers ne sont pas verrouillés par des DRM…
Pour la gestion des DRM, il faudra passer par l’application mobile Adobe afin de déchiffrer vos fichiers ACSM et les télécharger sur la liseuse.
Dans l’absolu, la P10 est capable de tout faire – du point de vue de la lecture numérique – mais il faudra passer par quelques applications tierces selon vos usages, notamment si vous possédez des e-books en format EPUB Fixed Layout.
Prise de notes
Si la Likebook P10 m’a convaincu pour la partie lecture, elle m’a en revanche jeté un petit froid pour la partie prise de notes. La faute en revient partiellement à l’écran et au stylet fourni pour ce test.
Je m’explique : l’application de notes de Boyue permet d’utiliser toute une sélection d’arrière-plans dédiés à la création de planning, listes, etc. Il arrive malheureusement que la résolution assez limitée de l’écran mange parfois l’affichage de lignes. Vous en avez un exemple ci-dessous.
Est-ce que c’est rédhibitoire ? Non, pas à mon sens puisqu’il est toujours possible de prendre des notes, c’est juste un petit détail esthétique qui vient gâcher le confort d’utilisation. Le plus frustrant, c’est qu’il suffit de changer de fond pour faire disparaître ce petit souci d’affichage. Pour ce qui est du stylet, j’y reviendrai plus tard dans ce test.
En dehors du couac d’affichage, la prise de notes est relativement agréable avec la P10 pour peu qu’on opte pour un stylet adapté. Le grand écran offre une belle surface pour écrire en tout confort. Boyue met à notre disposition deux types de mines : stylo et crayon, chacune avec 20 tailles différentes. On constate aussi l’apparition de plusieurs couleurs, ce qui n’est pas particulièrement utile sur ce modèle de liseuse, mais qui laisse imaginer que les futures productions de la marque seront dotées d’écrans colorés.
À l’usage, on trouve aussi quelques options comme le découpage de texte manuscrit ou la conversion de l’écriture manuelle en texte numérique. Bon, si vous écrivez comme un cochon comme moi, le résultat de cette dernière opération risque d’être assez bancal…
Après avoir pris vos notes, vous pourrez les exporter vers Evernote ou Google Drive. De même, il est possible d’exporter un PDF annoté manuellement afin d’en récupérer les pages gribouillées par vos soins. Par contre, impossible de faire pareil avec le format EPUB, c’est dommage. Si vous annotez un fichier EPUB, vos ajouts ne seront visibles que sur la liseuse au sein dudit fichier.
Pour résumer, la Likebook P10 s’en tire honorablement. La prise de notes semble complète. On reste en-dessous du confort d’un iPad ou d’une Galaxy Tab S7, mais l’essentiel est là pour qui cherche à annoter ses lectures ou même créer des fichiers manuscrits de A à Z.
Accessoires
Parlons maintenant des accessoires. La liseuse chinoise est commercialisée avec une coque de protection et peut aussi tirer parti d’un stylet tactile que vous devrez vous procurer séparément. Pour ce test, la marque m’en a fourni un et j’ai aussi utilisé celui de ma Mimas, un modèle capacitif sans batterie, ni pile.
Housse de protection
Commençons par la coque, ou plutôt devrais-je dire la housse car c’est bien de ça qu’il s’agit. Mon ressenti est assez mitigé sur ce modèle…
L’accessoire de protection se colle au dos de la tablette avec un adhésif double-face très résistant. Une fois en place, rien ne bouge. Par contre, j’ai quand même quelques doutes sur la tenue à long terme d’un tel assemblage. Au moins, la liseuse est protégée contre les chocs.
La housse peut fonctionner en temps que stand à deux positions. C’est quasiment inutile puisque la Likebook P10 n’emploie pas de gyroscope contrairement à la Bookeen Notéa. Donc à moins d’utiliser le mode double-page du lecteur de Boyue, vous n’aurez pas vraiment l’occasion de profiter du placement à l’horizontale…
Le point positif de cette protection est qu’elle est magnétisée, ce qui permet d’éteindre ou allumer l’écran automatiquement. Notez qu’il y a aussi un petit élastique positionné sur la tranche de la housse. Il vise à accueillir un stylet. L’assemblage est assez pauvre mais fait le boulot.
Stylet tactile
Si vous avez besoin de prendre des notes, il vous faudra investir dans un stylet tactile compatible avec l’écran E-Ink. La marque m’en a fourni un pour le test, mais il m’a déçu sur pas mal de points…
Premièrement, il fonctionne avec une pile. Rien n’indique la charge restante, vous risquez donc de vous retrouver à sec au mauvais moment.
Niveau gabarit, l’engin est un peu gros et lourd. On est loin du confort du S-Pen ou du stylet capacitif de la Mimas. Mais ce qui m’a le plus déçu, c’est la latence très élevée de cet accessoire. Écrire avec lui est une vraie torture, il y a quasiment une seconde de décalage entre l’appui sur l’écran et l’apparition du tracé…
Dernier point noir : ce stylet n’a pas de gomme intégrée. Ça devient vite lourd de basculer entre mine et gomme depuis l’écran tactile, surtout quand on sait que l’écriture sur l’écran est décalée par rapport au point d’appui de la mine ; et il n'y a aucun moyen de recalibrer cela.
En bref, le stylet actif de Likebook est loin d’être une sinécure pour la prise de notes. Fort heureusement, la liseuse est compatible avec n’importe quel stylet capacitif du marché. J’ai essayé avec le modèle passif de la Mimas – plus léger et doté d’une gomme – ça passe crème. Quitte à investir, je vous recommande donc de privilégier un modèle de marque, ça vous changera la vie. C’est infiniment plus réactif et tellement plus confortable !
Performances
Côté performances, la dernière production de Boyue reste identique à la Mimas. On retrouve donc un SoC Rockchip quad-core cadencé à 1.5 GHz couplé avec 2 Go de RAM. Une configuration risible pour une tablette, mais au top pour une liseuse électronique.
La navigation au sein de l’interface se révèle bien supérieure à celle de n’importe quelle liseuse non-Android. Kobo Forma, Kindle Paperwhite et autres Vivlio Color sont clairement mises à mal par la P10 qui les surpasse sans problème.
Pour plus de punch, vous pouvez activer le mode A2, bien connu des amateurs de liseuses asiatiques. Ce dernier permet d’augmenter la réactivité de l’écran E-Ink au détriment de la qualité de rafraîchissement. Techniquement, vous pouvez même regarder une vidéo YouTube, mais vous verrez de gros artefacts d’arrière-plan peu élégants. Dans l’absolu, vous n’utiliserez pas souvent ce mode à moins de vouloir naviguer sur Internet de façon assidue.
Autonomie
Qui dit système Android dit grosse consommation d’énergie, du moins comparé aux systèmes propriétaires d’Amazon et compagnie. Soyons clairs : vous ne tiendrez pas plusieurs semaines sans recharger la grande liseuse chinoise.
Son accumulateur de 3400 mAh sera néanmoins suffisant pour tenir une bonne semaine de lecture à raison de deux ou trois heures d’activité par jour, WiFi activé. On profite d’une meilleure endurance que n’importe quelle tablette, même deux ou trois fois plus chère. L’écran E-Ink - même de grande taille – fait toujours autant de prouesses en matière d’autonomie !
Pour la recharge, n’attendez pas de chiffres mirobolants. Ici, pas de recharge rapide à 60W ou plus, il faut se contenter du minimum syndical. Comptez deux bonnes heures pour faire le plein complet de la batterie de la P10. Rapporté à la durée d’utilisation, c’est un temps finalement très bas.
Boyue Likebook P10 : le verdict de Clubic
La liseuse Likebook P10 est une machine qui ne conviendra clairement pas à tous les publics. Si vous voulez un e-reader clé en main et simple d’usage, passez votre chemin pour aller du côté de Kobo et Amazon.
Par contre, si vous être prêt à mettre les mains dans le cambouis, alors la dernière-née des Likebook devrait vous séduire. Il faudra certes passer l’éponge sur une interface traduite avec les pieds, mais le jeu en vaut la chandelle. Cette liseuse Android améliore ce qui pêchait sur les précédents modèles de la marque asiatique en devenant plus efficace pour la partie lecture. Android permet une polyvalence sans précédent grâce à un accès aux meilleures applications de lecture du moment.
La prise de notes est un peu plus en retrait, la faute à l’absence de stylet digne de ce nom. On sent bien que Boyue a centré sa P10 sur la lecture avant tout. Magazines, mangas, BD et comics ne résisteront pas à cette machine finalement très abordable dans un marché où les modèles équivalents s’affichent à plus de 400€. Il sera difficile de trouver mieux en format 10’’ pour de la lecture électronique !
- Excellentes finitions
- Polyvalence d’Android
- Belles performances
- Plus qu’une simple liseuse !
- Connectique anémique
- Définition d’écran un peu faible (mais pas si gênant sur ce type de format)
- Pas de stylet inclus
- Pas de gyroscope