Alimenté par la lumière du soleil, le robot Philae s'est rapidement retrouvé sans énergie aux environs du 17 novembre dernier, 5 jours après son largage par la sonde Rosetta sur la comète 67P/Tchouri. Une mission qui n'avait pas été de tout repos puisque sa stabilisation à la surface de la comète ne s'était pas passée comme prévue : Philae n'avait pas atterri à l'endroit prédéfini en raison de plusieurs rebonds effectués lors de son atterrissage. Une situation qui laisse depuis planer le doute quant au déroulé de la suite des événements.
Depuis le 12 mars et jusqu'au 20 mars, les équipes du Centre national d'études spatiales de Toulouse vont tenter de réveiller Philae. « Il y a deux fois plus d'énergie lumineuse disponible aujourd'hui par rapport à novembre » explique Jean-Pierre Bibring, astrophysicien en charge du projet au CNES. « Il ne faut que 5 watts pour redémarrer l'ordinateur de bord mais près de 20 W pour établir une communication avec Rosetta » ajoute-t-il. « Il est possible que l'on ait déjà cette puissance, cela va dépendre des ombres portées sur les panneaux. Nous basculons peu à peu de l'hiver au printemps local, donc le soleil monte. C'est une bonne chose, mais comme nous ne savons pas exactement où est Philae, nous n'avons aucune certitude. »
Rosetta téléphone Philae
La sonde Rosetta a donc la tâche d'appeler Philae pour tenter de le réveiller dans les prochains jours. Une mission délicate qui inclut une part non négligeable de hasard, puisque pour parvenir à rallumer le robot, la sonde doit l'avoir en vue à un moment où il est éclairé par le soleil. Les scientifiques estiment que durant la semaine qui vient, « il y aura onze fenêtres de deux à trois heures pendant lesquelles Rosetta sera en position d'échanger des données avec l'atterrisseur », en supposant que la position estimée de Philae soit exacte.Si cette série de tentatives échoue, il faudra attendre mi-avril pour avoir une autre fenêtre de réveil. Les scientifiques sont parés à toute éventualité, et ont déjà préparé différentes séquences de travail pour tirer parti au moins de l'efficacité du robot au moment de son éveil éventuel. Si Philae peut encore délivrer de nombreuses informations aux chercheurs, ces derniers peuvent, dans tous les cas, compter sur les données récupérées par la sonde Rosetta. La comète Tchouri sera au plus près du soleil le 13 août 2015.
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