En juillet 2021, le réalisateur James Gunn (Les Gardiens de la Galaxie) proposait une nouvelle version de la Suicide Squad de DC Comics avec un film assurément plus convaincant que celui de 2016. À tel point que l'un des personnages du film, à savoir Peacemaker, a eu le droit à sa propre série. Voyons ce que vaut ce show porté par John Cena.
Et si vous l'avez déjà vue et appréciée, vous serez probablement contents d'apprendre qu'une saison 2, à nouveau entièrement scénarisée et réalisée par James Gunn, a été commandée !
Accompagnez la lecture de cet article avec la musique de la série (ou, plutôt ici, avec son glorieux générique d'ouverture) :
Peacemaker vaillant rien d'impossible
Comme dans le film The Suicide Squad, Peacemaker est un « super héros » qui se bat pour la paix à tout prix, peu importe le nombre de personnes qu'il doit tuer pour l'obtenir. Et il est de retour.
Précisons pour commencer que, Peacemaker se déroulant directement après The Suicide Squad, il est fortement conseillé (bien que non obligatoire) d'avoir vu le film au préalable pour pleinement saisir la situation dans laquelle le héros de la série se trouve. Tout juste sorti de l'hôpital, le personnage incarné par John Cena se fait à nouveau engager malgré lui dans une étrange mission, dont nous ne dévoilerons bien évidemment rien.
S'il n'est pas question ici de refaire équipe avec les zigotos du film, les nouveaux membres introduits dans la série ne sont pas nécessairement plus brillants qu'Harley Quinn et compagnie… Au contraire, Murn (Chukwudi Iwuji), Economos (Steve Agee), Adebayo (Danielle Brooks), Harcourt (Jennifer Holland) ou encore, et surtout, Vigilante (Freddie Stroma) ont tous des défauts majeurs… quand ils ne sont pas juste totalement stupides.
Comme dans les Gardiens de la Galaxie, James Gunn (qui a écrit tous les épisodes et en a réalisé plus de la moitié dans cette première saison) réunit des gens lambda et des super zéros pour s'amuser de leurs relations, à leurs dépends. Peacemaker en tête, dont les motivations sont aussi absurdes que son cerveau est vide en dehors de la bombe menaçante laissée par Amanda Waller. Accompagné de son aigle de compagnie, Eagly, et vivant dans une caravane aux couleurs du drapeau américain, Christopher Smith de son vrai nom est une caricature de patriote US « éclatée au sol », comme disent les jeunes.
Le Con, la Brute et le Volant
Cependant, la série ne se contente pas de se moquer de lui. Elle vient en effet approfondir le personnage en s'intéressant notamment à son père (Robert Patrick), un déchet d'être humain intolérant, raciste et détestable, qui façonnera le pauvre Peacemaker dès son enfance compliquée. Au fil des épisodes, on en vient même à éprouver de l'empathie pour l'anti-héros, d'autant qu'il ne se retrouve pas tout le temps dans des situations absurdes uniquement à cause de sa propre bêtise.
Et on fait de même pour les autres personnages, humains sans pouvoirs, très souvent débordés par les situations qui prennent des proportions bien trop importantes pour eux. Les relations qui se tissent entre les protagonistes, malgré les tensions et les insultes sans filtres qui fusent régulièrement, fonctionnent bien. On pense une fois de plus à la recette efficace des Gardiens de la Galaxie, ici appliquée sur Terre et dans l'univers DC.
« Peacemaker est une série brillament divertissante qui cache un peu d'émotions et de réflexion sous sa bêtise crasse. »
Série HBO Max oblige, Peacemaker est vulgaire, décomplexée et graphique, elle ne s'adressera donc pas à tout le monde. Les morts sales et les affrontements réussis s'enchaînent, les jurons colorées sont légion, et les amateurs d'humour gras et bas du front (mais efficace) seront probablement ravis. James Gunn glisse également dans sa série une dose d'absurde comme il en a le secret, pour un résultat qui, logiquement, ne devrait pas convaincre les allergiques à son style. On en viendrait même à espérer un crossover avec Doom Patrol (également sur HBO Max) qui partage de nombreuses caractéristiques avec Peacemaker.
Les Gardiens de la WTFquerie
D'autant qu'on sent que James Gunn s'amuse à la réalisation, en nous offrant notamment de chouettes moments musicaux qui prennent leur temps, juste pour le plaisir. Les amateurs de rock et de morceaux qui tapent devraient d'ailleurs apprécier les choix de musiques opérés dans la série. Quelques passages mémorables et musclés aux effets spéciaux sérieux risquent eux aussi de vous faire vibrer dans votre canapé.
Certes mesurée, la série dispose tout de même d'une certaine ambition scénaristique et se donne les moyens de les réaliser, notamment dans sa seconde moitié. Le show est d'ailleurs bel et bien inscrit dans le DCEU, mais il n'est absolument pas nécessaire de le connaître sur le bout des doigts pour saisir les quelques références très directes qui y sont faites.
Car à l'image de son générique d'ouverture atypique, Peacemaker est surtout là pour s'amuser et faire globalement n'importe quoi. Vous voudrez d'ailleurs rester quelques secondes après chaque épisode, où se cachent de courtes scènes post-génériques aussi inutiles que débiles.
Plus d'une fois votre serviteur aura pouffé ou poussé de réjouis « Mais qu'ils sont cons c'est pas possible ! » suite à un dialogue inspiré, une situation improbable ou un personnage au nom volontairement premier degré. Le personnage de Vigilante, dont le principal talent est d'arriver à faire passer Peacemaker pour quelqu'un de brillant, est d'ailleurs souvent impliqué dans ces situations…
Peacemaker est une série brillamment divertissante qui cache un peu d'émotions et de réflexion sous sa bêtise crasse. Elle repose sur un bon équilibre en critiquant frontalement des entités réelles (comme le Ku Klux Klan…) et fictives (comme A.R.G.U.S.) et en rendant ses personnages attachants malgré les nombreux face palm qu'ils génèrent, tout en n'oubliant jamais de s'amuser. Nous pouvons ainsi le dire sans détour : mission accomplie et rendez-vous en saison 2 !
La première saison de Peacemaker reste pour le moment inédite en France. Si personne n'en récupère les droits d'ici là, il faudra attendre le lancement de HBO Max dans l'année.
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