La confédération d'organisations caritatives Oxfam vient de publier un rapport dans lequel elle pointe les émissions de gaz à effet de serre des personnes les plus riches de la planète, et en particulier des 1% les plus riches (63 millions de personnes).
Selon l'ONG, ces 1% émettraient à eux seuls deux fois plus de gaz à effet de serre que la moitié la plus pauvre de l'humanité.
52% des émissions dues aux 10% les plus riches
Le rapport est cinglant. D'après le communiqué de presse qui l'accompagne, « les 1% les plus riches de la planète ont été responsables de plus de deux fois plus de pollution au carbone que les 3,1 milliards de personnes qui composaient la moitié la plus pauvre de l'humanité » sur une période de 25 ans.
Les données retenues couvrent ainsi la période de 1990 à 2015, une période durant laquelle les émissions mondiales de CO2 ont grimpé de 60%.
Durant ce laps de temps, et toujours selon Oxfam, les 10% les plus riches de la planète ont représenté la majorité (52%) des émissions de gaz à effet de serre. Les 1% les plus riches ont représenté à eux seuls 15% des émissions, alors que la moitié la plus pauvre de l'humanité n'en a représenté que 7%.
Une « justice sociale et économique pour tous »
Le rapport complet d'Oxfam donne plus de détails par niveau de revenus et par origine géographique. La classe moyenne globale, qui constitue 40% de la population mondiale, a pour sa part émis 41% des émissions de gaz à effet de serre.
Le texte ajoute qu'« environ la moitié des émissions des 10% les plus riches (24,5% des émissions mondiales) est aujourd'hui associée à la consommation des citoyens d'Amérique du Nord et de l'Union européenne, et environ un cinquième (9,2% des émissions mondiales) aux citoyens chinois et indiens. Plus d'un tiers des émissions des 1% les plus riches (5,7% des émissions mondiales) est aujourd'hui lié aux citoyens américains ».
Le texte réclame ainsi une « justice sociale et économique pour tous » dans les plans de relance post-pandémie. Oxfam estime qu'« au cours des 20-30 dernières années, la crise climatique s'est amplifiée et le budget carbone mondial a été dilapidé au service d'une intensification de la consommation d'une population nantie, et non pour sortir des personnes de la pauvreté ».
Pour l'ancien secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, « c'est une dichotomie fallacieuse de suggérer que nous devons choisir entre la croissance économique et le climat ». Il ajoute : « Cet engagement collectif doit avoir comme priorité de réduire les émissions de CO2 de la frange la plus riche de la société, qui pollue de manière disproportionnée ».