Blackrock

Le premier groupe mondial de gestion d'actifs, BlackRock, commence à montrer les dents face aux multinationales sur la gestion de la question climatique.

La société épingle dans un rapport 53 sociétés cotées et dit en « surveiller » 191 de plus, estimant que leurs efforts dans le domaine sont insuffisants. Parmi ces sociétés, on trouve notamment ExxonMobile, Daimler et Volvo.

244 multinationales surveillées

Le rapport, publié mardi 14 juillet, dit mettre sous surveillance 191 grandes entreprises dont il gère les actifs. Cette surveillance est une classification utilisée par BlackRock qui indiquer aux dirigeants de ces sociétés qu'ils ont désormais entre 12 et 18 mois pour répondre à ses attentes en matière de politique climatique.

Pour 53 de ces grandes entreprises, le géant est passé à l'étape supérieure. Estimant que ses avertissements précédents avaient été ignorés, il a engagé des sanctions, le plus souvent en votant contre la réélection de leurs dirigeants respectifs.

Selon le rapport, les entreprises contre lesquelles BlackRock a voté provenaient d'un mélange d'industries, bien que le secteur de l'énergie ait représenté à lui seul 37 des entreprises sanctionnées. BlackRock a également voté contre sept sociétés de services publics, quatre sociétés industrielles, quatre sociétés de matériaux et une société financière.

Parmi elles, on trouve notamment le constructeur automobile allemand Daimler, la compagnie aérienne Lufthansa ainsi que le spécialiste français des gaz industriels Air Liquide.

Un blason à redorer

Ce rapport doit mettre la pression sur les multinationales, mais également dissiper une méfiance vive, mais compréhensible envers la nouvelle attitude de BlackRock. Relativement peu connu du public, ce groupe gère pourtant les actifs de centaines de grandes entreprises à travers le monde, avec un portefeuille de quelque 6 800 milliards de dollars d'actifs gérés.

En 2019, le groupe n'a toutefois voté en faveur de résolutions climatiques que dans cinq cas sur 41. Il a d'abord voté contre le Climate Action 100+, une coalition de 370 grands investisseurs engagés contre le réchauffement climatique. Mais après avoir été lui-même épinglé par une ONG, il a finalement fait un volte-face complet en janvier dernier en rejoignant l'organisme. Les critiques ne se sont pas tues pour autant, criant au « greenwashing ».

Les votes aujourd'hui rendus doivent donc fournir la première preuve tangible de ce changement de politique, et annoncer les premiers effets de promesses annoncées il y a maintenant six mois. Dans son rapport, le groupe rappelle toutefois que sa nouvelle politique reste guidée en priorité par des intérêts financiers. Il rappelle ainsi que « Notre approche sur les questions climatiques en particulier consiste à concentrer nos efforts sur les secteurs et les entreprises où le changement climatique représente le plus grand risque matériel pour les investissements de nos clients ».