Le patron du réseau social s'est entretenu avec les représentants d'organisations de défense des droits civiques qui portent le boycott, mardi. Mais en fin de réunion, la déception dominait.
Alors que Facebook subit le boycott de plus de 900 entreprises, dont certaines sont des multinationales, ayant provisoirement mis en pause leur budget publicitaire sur les réseaux sociaux du groupe dans le cadre du mouvement anti-haine et anti-raciste Stop hate for profit, Mark Zuckerberg avait coché dans son agenda une réunion en visioconférence avec les représentants d'associations de défense des droits civiques, mardi 7 juillet. Sauf que celle-ci ne semble pas avoir été fructueuse.
Les associations déçues par le manque de réaction de Facebook
Tout s'annonçait bien pourtant. Quelques heures avant la réunion, Facebook avait annoncé, par l'intermédiaire de la sulfureuse numéro deux de l'entreprise Shery Sandberg (d'ailleurs présente durant l'entretien), que la firme californienne allait s'engager à faire plus d'efforts dans la lutte contre les contenus haineux, provocateurs et racistes, au travers de mesures concrètes.
Mais dès la fin de la vidéoconférence, la co-présidente de l'association américaine Free Press, Jessica Gonzalez, a fait part de son amère déception. "Je suis très déçue que Facebook continue de refuser de se montrer responsable vis-à-vis de ses utilisateurs, de ses annonceurs et de la société en général", a-t-elle déclaré.
Se faisant le relais des représentants des autres organisations de défense des droits civiques à l'origine du boycott, Jessica Gonzalez a d'ores et déjà prévenu que le mouvement allait se poursuivre et qu'il serait, comprenons-le, suivi par la plupart des annonceurs qui ont renoncé à faire figurer leurs publicités sur les réseaux sociaux du groupe de Mark Zuckerberg, du moins tant que celui ne fera pas preuve d'un "engagement à agir."
Joindre les actes aux paroles
Pour les associations de défense des droits civiques, Facebook insiste un peu trop sur le dialogue et tarde à s'engager dans l'action. Un comportement quelque peu attentiste qui irrite les organisations. "Nous savons que nous serons jugés par nos actions et non par nos paroles et sommes reconnaissants envers ces groupes et d'autres pour leur engagement au quotidien", a réagi le réseau social dans un communiqué, alors que la co-présidente de Free Presse attendait, elle, "de l’humilité et une réflexion profonde sur l’influence disproportionnée de Facebook sur l’opinion publique, les croyances et les comportements, ainsi que sur les nombreux torts qu’il a causés dans la vraie vie."
Facebook et ses 1,73 milliard d'utilisateurs quotidiens est en train de perdre des dizaines de millions de dollars, amputée des revenus publicitaires portés par des groupes comme Unilever, Starbucks, Ford, LEGO, Coca-Cola, Levi's, Puma, Adidas, Ben & Jerry's ou Verizon, qui ont tous accepté de s'associer au mouvement né du décès tragique de l'afro-américain George Floyd, le 25 mai dernier.
Source : New York Times