Pour répondre à l'urgence climatique, Google veut retirer le CO2 de l'air. © Pixabay
Pour répondre à l'urgence climatique, Google veut retirer le CO2 de l'air. © Pixabay

Google a annoncé un partenariat avec Holocene, jeune start-up qui développe une technologie d'élimination du carbone. Leur objectif : atteindre les 100 dollars de coûts par tonne de CO2 retirée, bien en deçà de ce que proposent les dispositifs actuels.

La neutralité carbone pour 2030 constitue l'un des grands projets de la firme de Mountain View. Il est toutefois rendu difficile par l'essor de l'intelligence artificielle générative. L'entraînement et le fonctionnement des grands modèles requièrent des capacités de calcul colossales, faisant drastiquement augmenter les dépenses énergétiques des centres de données. Le constat est sans appel : en seulement cinq ans, les émissions de CO2 de Google ont ainsi grimpé de 48 %.

Selon le géant des logiciels, les technologies d'élimination du carbone sont essentielles pour lui permettre de respecter ses engagements.

Un processus plus abordable que la concurrence

Fondée en 2022, Holocene promet des coûts bien plus abordables que la concurrence. Un engagement qu'elle attribue à sa méthode d'élimination du carbone, qui repose sur deux boucles chimiques. D'un côté, Holocene capture le CO2 de l'air en le faisant passer dans une solution d'acides aminés, puis le transforme en cristaux solides faciles à isoler.

De l'autre, elle libère ce CO2 sous forme pure avec un simple chauffage à basse température. Ce processus continu produit un flux concentré de CO2 prêt à être stocké sous terre. « Cette approche permet à Holocene de faire face aux coûts élevés de l'énergie et du capital qui rendent le captage direct de l'air si difficile », assure Randy Spock, responsable des crédits et de l'élimination du carbone chez Google.

« La chaleur à basse température peut provenir de sources de chaleur sans carbone ou de déchets, et le processus chimique d'Holocene utilise des équipements industriels largement disponibles, ce qui lui ouvre la voie vers une mise à l'échelle propre et abordable », poursuit-il.

Un long chemin à parcourir

L'accord entre les deux sociétés s'est établi à 10 millions de dollars, dont « une partie significative » a d'ores et déjà été réglée par Google. D'ici à 2032, l'entreprise ambitionne de capturer 100 000 tonnes de CO2, ce qui équivaut à retirer environ 20 000 voitures à essence de la circulation pendant un an.

Holocene va pouvoir s'appuyer sur ces fonds pour développer sa technologie, qui est aujourd'hui à un stade précoce de son élaboration. Elle ne dispose, pour l'instant, que d'une petite usine pilote à Knoxville, dans le Tennessee. Celle-ci est capable d'extraire seulement 10 tonnes de CO2 de l'air chaque année. La première étape va consister à transformer cette installation en usine de démonstration, avec des objectifs d'extraction d'environ 5 000 tonnes par an.

Ensuite, Holocene souhaite construire une usine commerciale capable de capturer 500 000 tonnes de CO2 chaque année. « Nous espérons que cet investissement incitera le marché à soutenir davantage les solutions qui ont de fortes chances d'avoir un impact mondial dans les décennies à venir, et qu'il donnera à ces solutions les ressources à court terme dont elles ont besoin pour démontrer leur viabilité et atteindre l'échelle commerciale », explique Randy Spock.

La consommation d'énergie des centres de données ne cesse d'augmenter. © rameez126 / Shutterstock
La consommation d'énergie des centres de données ne cesse d'augmenter. © rameez126 / Shutterstock

Une goutte dans l'océan

Si l'engagement de Google représente un volume considérable dans ce jeune secteur, il est encore insignifiant comparé à ce qui serait nécessaire pour lutter efficacement contre le réchauffement climatique. Le chiffre s'établirait alors à plus de 1 milliard de tonnes de carbone capturées dans l'air annuellement.

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La firme de Mountain View n'est pas le seul géant technologique à s'intéresser à un tel dispositif. L'année dernière, Microsoft a fait l'acquisition de CarboneCapture, là aussi pour tenter de respecter son objectif de neutralité carbone dès 2030.

Mais il est surtout vital que ces entreprises donnent la priorité à la réduction de leurs émissions sans se contenter de les capturer après coup, d'autant plus qu'elles émettent de plus en plus de gaz à effet de serre.

Sources : The Verge, Google