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En février dernier, le géant des hydrocarbures BP a annoncé sa volonté d'atteindre la neutralité carbone d'ici 2050. L'enseigne précise aujourd'hui cette feuille de route, envisageant de réduire de 40 % sa production de pétrole d'ici 2030.

Le groupe prévoit également une multiplication des investissements en faveur des énergies vertes.

Un cap qui se précise

Ce lundi, BP a effectivement publié un communiqué dans lequel il décrit « une nouvelle stratégie qui remodèlera les activités de BP en ​​passant d'une société pétrolière internationale axée sur la production de ressources à une société énergétique intégrée axée sur la fourniture de solutions aux clients. »

Cette stratégie impliquerait notamment une multiplication par 10 des investissements dans les énergies bas carbone, de 500 millions à 5 milliards de dollars par an, d'ici 2030. Ceci comprendra notamment de nouvelles infrastructures de transport (avec une multiplication des points de recharge pour véhicules électriques), une nouvelle production d'électricité renouvelable de l'ordre de 50 GW et des infrastructures destinées au captage et au stockage du CO2. BP souhaite également développer la production d'hydrogène « vert » (produit par des énergies renouvelables) et « bleu » (produit par des énergies fossiles, mais dont le CO2 émis est capté et stocké).

Cette feuille de route, qui précise une ambition annoncée il y a plusieurs mois, fournit le changement de cap pour le géant de l'hydrocarbure. Parallèlement à ces productions vertes, BP prévoit de réduire de 40 % sa production de pétrole d'ici 2030, passant de 2,6 millions de barils quotidiens actuellement à 1,5 million dans 10 ans.

Ce qu'il faut comprendre de l'engagement

Ces mesures doivent ainsi faire baisser les émissions de gaz à effet de serre du groupe. De quelles émissions parle-t-on ?

Lorsqu'on évoque le CO2 émis par une société, on distingue trois types d'émissions que l'on découpe en « scopes ». Le scope 1 représente les émissions directes de l'entreprise et le scope 2 les émissions indirectes liées à la production du produit, comme l'approvisionnement en électricité par exemple. Le scope 3 détermine enfin toutes les autres émissions indirectes liées à la production et à la vente du produit, comme l'approvisionnement en matières premières ou le transport.

Mais si le scope 3 représente généralement la grande majorité des émissions globales (plus de 80 %), les entreprises pétrolières estiment souvent que leur réduction est plutôt l'affaire d'autres sociétés.

© Company disclosures
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Ainsi, dans son annonce, BP fournit des caps qui, selon elles, sont en accord avec l'objectif de limiter le réchauffement climatique sous la barre d'1,5°C : entre 2019 et 2030, ses émissions directes doivent réduire de 30 à 35 % et ses émissions indirectes de 35 à 40 %. L'intensité carbone de ses « produits commercialisés », elle, doit être réduite de 15 %. Mais en laissant une partie de ses émissions de scope 3 en dehors de ces objectifs, il est difficile de savoir ce que valent effectivement ces ambitions. Cela dit, il faut reconnaître que BP promet ici plus d'efforts que d'autres géants du secteur.

Source : ArsTechnica, BP.