Bientôt des patchs pour arrêter progressivement les jeux vidéo ? Si l'image est caricaturale, à en croire de récentes études sud-coréennes, elle ne serait pas loin de la réalité : trois psychiatres de l'Université de Chung Ang ont en effet déterminé qu'un antidépresseur, le Bupropion, principalement utilisé pour aider les fumeurs à calmer leur addiction au tabac, serait un moyen efficace pour calmer également celle aux jeux vidéo.
L'étude a porté sur 11 adeptes de Starcraft jouant en moyenne quatre heures par jour. Un rythme de jeu que l'on peut considérer comme modeste, mais qui avait pourtant entraîné l'absentéisme scolaire pendant plus de 2 mois de 6 d'entre eux, et le divorce de 2 autres. Les chercheurs ont administré à chacun du Bupropion pendant 6 semaines pour en mesurer les effets sur l'envie de jouer, et ont déterminé que cette dernière avait diminué de 23,6% après la période d'essai, et de 35,5% à la fin de l'expérience.
Les participants ont également subi une IRM durant laquelle les médecins ont mesuré les réactions des joueurs en « désintox » face à des visuels de Starcraft, et ont déterminé que les cerveaux des adeptes du jeu réagissaient moins fortement après la prise du médicament.
Soigner l'addiction aux jeux vidéo par le biais de médicaments pourrait bel et bien devenir une réalité plausible en Corée du Sud, qui est l'un des pays les plus touchés au monde par le problème. Le gouvernement du pays estime qu'un internaute sur dix est accro au Net - ce qui représenterait au bas mot 2 millions de personnes. Ces derniers mois, les dirigeants du pays ont pris de nouvelles mesures pour enrayer ce problème de santé publique, à commencer par la mise en place d'un couvre-feu visant à forcer les joueurs accros à se déconnecter durant la nuit. La sortie de Starcraft II n'a pas dû arranger les choses...