Left 4 Dead, Couter Strike et autres jeux tirés de la plateforme Steam pourraient bientôt être de l'histoire ancienne pour les gamers sud-coréens : en effet, le Game Rating Board, l'organisme gouvernemental chargé d'évaluer et valider les jeux vidéo accessibles dans le pays envisage d'y interdire le service.
On le sait depuis longtemps, la Corée du Sud entretient une relation conflictuelle avec les jeux vidéo, en majeure partie en raison de la forte dépendance d'une certaine partie de la population du pays à ce loisir toujours en plein essor. Pour tenter de garder un maximum de contrôle sur ce secteur, le gouvernement a créé en 2006 le Game Rating Board, un système de classification des jeux propre au pays qui valide, ou non, leur disponibilité en Corée du Sud.
La particularité de cette évaluation, c'est qu'elle concerne absolument tous les jeux vidéo, des jeux sur téléphones mobiles aux jeux sur PC en passant par les productions en flash, ou encore les jeux sous navigateurs, gratuits ou payants. L'évaluation, obligatoire, est également au frais de l'éditeur, ou du développeur dans le cas d'un jeu indépendant : une opération qui peut vite se révéler coûteuse, comme le révèle un article posté sur Reddit, et qui pousse bien souvent les entreprises à ne pas faire évaluer leurs jeux... mais à les proposer quand même dans le pays.
Une situation qui ne convient plus au gouvernement sud-coréen qui semble bien décidé à sévir : et après s'être attaqué dernièrement à des productions moindres, le GRB se tourne désormais vers Steam. En effet, les jeux disponibles via la plateforme de Valve en Corée du Sud n'auraient jamais fait l'objet des contrôles en rigueur dans le pays, et seraient donc, de fait, persona non grata.
Si le fait qu'une plateforme aussi conséquente que Steam ne s'acquitte pas des sommes pour faire évaluer ses jeux en Corée du Sud peut s'avérer étonnant, cette possible interdiction du service s'avère également être, pour beaucoup, un moyen de pointer du doigt la politique gouvernementale du pays : la semaine dernière, c'est un jeu amateur réalisé sous RPG Maker qui a fait les frais de l'autorité. Proposé gratuitement, le jeu a finalement été supprimé par ses créateurs, faute de fonds suffisants pour payer l'évaluation.
Il y a fort à parier que Valve régisse à cette menace de blocage en payant l'évaluation des jeux proposés sur Steam. Pour les autres éditeurs et les développeurs indépendants confrontés au même problème, c'est une autre histoire...