Maxime M., 19 ans, et Bertrand L., 20 ans, ont ainsi été condamnés respectivement à 18 et 8 mois de prison avec sursis, une mise à l'épreuve et l'obligation d'indemniser Ankama à hauteur totale de 250 000 euros. Une somme qui correspondrait à celle que les deux pirates ont réussi à récupérer auprès de la communauté d'environ 33 000 joueurs que comptait leur serveur privé Key Paradise.
Interrogé par La Voix du Nord, Maxime M., l'initiateur du projet, a expliqué son geste par sa déception vis-à-vis du « graphisme de la version 2 de Dofus » qui l'a motivé à mettre en ligne une version antérieure du jeu. Cette dernière a attiré de nombreux joueurs : « Il a été dépassé par les évènements » a ajouté Me Florent Fache, l'avocat des deux inculpés. Bertrand L. devient rapidement modérateur du jeu et travaille avec Maxime M. pour entretenir le serveur.
Chaque utilisateur du serveur privé, qui a fonctionné durant 18 mois, devait s'acquitter d'un « abonnement » de 1 euro par mois : une somme dérisoire au cas-par-cas mais qui, dans son ensemble, aurait permis au duo d'amasser 251 718 euros en un an et demi. Ankama, la société roubaisienne qui développe et édite le jeu Dofus, a estimé le préjudice à 1,4 millions d'euros.
Par l'intermédiaire d'un communiqué de presse, Ankama a laissé entendre que cette condamnation ne serait pas la dernière, et que l'entreprise souhaite continuer à lutter contre les serveurs privés. « La création et l'animation d'un jeu tel que DOFUS mobilise plus d'une centaine de personnes à temps plein et s'articule autour de principes forts tel que l'égalité des joueurs, et l'accès au jeu à un tarif raisonnable. Principe que les serveurs privés ne respectent pas » explique l'entreprise, qui ajoute que « ce sont également les intérêts des joueurs qui sont ici menacés. »
Ce n'est pas la première fois que la contrefaçon du jeu Ankama fait parler d'elle en France : en septembre 2010, deux adolescents de 15 ans avaient déjà été arrêtés pour avoir administré un serveur privé, qui leur aurait rapporté 80 000 euros en six mois.