Sunset Riders

Au tout début des années 90, la vogue du village voisin permettait généralement aux jeunes du coin de s’adonner à quelques jeux mythiques. NBA Jam, Mortal Kombat, Terminator 2 (et ses énooormes guns)… mais aussi un certain Sunset Riders. Un western spaghetti Konami, semblable à un Metal Slug ou un Contra, et qui plongeait le(s) joueur(s) dans un univers trip cowboy aussi réussi que déjanté.

Aux antipodes de la bataille des téraflops, de la 4K et des 60 fps, NEO•Classics vous propose un retour vers les origines du jeu vidéo. Du titre 2D en gros pixels au moins lointain jeu à la 3D hésitante, cette chronique vous invite à (re)découvrir les pépites vidéoludiques qui ont ouvert le monde au 10ème art...

Sunset Riders

Sunset Riders, le jeu de cowboys de notre enfance

En effet, au début des années 90, les amateurs de borne d’arcade pouvaient notamment compter sur les jeux signés Konami, et beaucoup se souviennent de l’intemporel TMNT Turtles in Time et de son mode 4 joueurs. Dans la lignée de ce dernier, Sunset Riders permettait lui aussi de s’adonner aux plaisirs vidéoludiques avec trois amis/inconnus, au travers d’un run’n gun particulièrement mémorable.

À noter qu’il ne faut pas confondre Sunset Riders avec un autre jeu de western, lui aussi très populaire en salles d’arcade à l'époque, à savoir un certain Mad Dog McCree.

Lancé en 1991 en arcade, Sunset Riders permet donc à quatre joueurs de coopérer dans un jeu d’action ultra-coloré, ultra-détaillé et à l’univers déjanté. Quatre personnages au choix, à savoir Steve, Billy, Bob et Cormano, lesquels manient flingues et fusils, dont la puissance pourra être améliorée au fil des bonus glanés dans le jeu.

Un run’n gun fidèle aux standards de l’époque (Contra, Metal Slug…) et dans lequel une seule balle suffit pour mourir. Autant dire qu’il fallait disposer de réflexes très affutés pour éviter les balles ennemies en sautant ou en glissant au sol, tout en prenant le soin de canarder toute forme de vie (ou presque) à l’écran.

Une affiche Teenage Mutant Ninja Turtles (un autre jeu signé Konami) en haut à gauche

Evidemment, à la fin de chaque niveau, un boss plus résistant, sur lequel on a tous gaspillé de nombreuses pièces (ou jetons), ces derniers étant particulièrement résistants dans la version arcade.

"Difficile d’oublier les nombreuses parties lancées sur ce Sunset Riders à la vogue du coin. Un jeu ultra rythmé, ultra aguicheur, avec un premier niveau/boss toujours aussi mythique. A l’époque d’ailleurs, la lutte faisait rage entre ceux qui entendaient « marry me with my money » et ceux qui juraient entendre « bury me with my money », lorsque Simon Greedwell s’écrasait au sol."

Un jeu qui fait aujourd’hui figure de grand classique dans le genre arcade, mais comme beaucoup d’autres jeux à l’époque, Sunset Riders va rapidement migrer des salles d’arcade… vers nos consoles de sal(o)ons.

Sunset Riders aussi sur Mega Drive….

Car oui, si certains ont écumé les vogues et autres salles d’arcade de la région à la recherche de ce Sunset Riders, d’autres ont eu le privilège de pouvoir (re)jouer à ce titre chez eux.

Dès 1992, le jeu Sunset Riders arrive en effet sur une certaine SEGA Mega Drive. Une aubaine pour les joueurs, ravis de pouvoir retrouver « l’arcade à la maison ».

Toutefois, la conversion ne se fait pas sans quelques sacrifices, et Sunset Riders version Mega Drive permet de sélectionner uniquement deux héros (Billy et Cormano), en plus d’afficher des graphismes (forcément) bien en-deçà de la version arcade.

À noter également que seulement 4 boss sont présents ici, sans compter un découpage des niveaux propre à cette version. Exit également les doublages pour les boss, remplacés par une petite bulle de texte. A la fin du premier stage, Simon Greedwell déclare d’ailleurs (mais à l’écrit) « Bury me with my money ». Le mystère est levé !

Il convient quand même de souligner que cette adaptation Mega Drive de Sunset Riders n’est pas vraiment un portage de la version arcade, mais plutôt un jeu « original », qui reprend certains éléments de la version arcade, tout en ajoutant quelques nouveautés.

"Malgré d'évidentes concessions, quel plaisir ce fut à l'époque de pouvoir jouer à Sunset Riders à la maison, sur la TV cathodique du salon (ou de sa chambre) avec cette version Mega Drive, sans avoir à abandonner le jeu en cours de route, la faute à une pénurie de jetons/pièces…."

Le test, pas très élogieux, de Sunset Riders version Mega Drive dans le magazine Player One (Avril/Mai 1993), alors qualifié de "petit jeu sans prétention, adapté d'un sympathique jeu d'arcade". - Via Abandonware-France

… et Super Nintendo !

Ce n’est que l’année suivante, en 1993 donc, que les joueurs Super Nintendo peuvent à leur tour goûter aux joies de Sunset Riders sur leur console 16 bits fétiche.

L’autre bonne nouvelle, c’est que cette déclinaison Super Nintendo bénéficie d’un feeling arcade assez extraordinaire, à commencer par la présence des quatre héros, mais aussi d’une interface bien plus aguicheuse, sans oublier des boss qui ont retrouvé leurs cordes vocales. Les « vrais » stages bonus sont également de retour dans cette version Super Nintendo.

La publicité US de Sunset Riders

Alright Ma’am !

Une fois en jeu, la différence technique saute littéralement aux yeux, et la mouture Super Nintendo de Sunset Riders se pare d’un rendu très arcade, avec un écran qui tremble dans tous les sens à la moindre explosion, un feeling incroyable, des comportement très drôles de la part des héros, des sons nettement plus aboutis…

Il n’y a qu’à parcourir le premier niveau du jeu pour s’en convaincre, Sunset Riders est un pur régal sur Super Nintendo, face à une version Mega Drive très honnête malgré tout, mais loin de tenir la comparaison.

"Aujourd’hui encore, j’admets prendre un plaisir fou à (re)parcourir ce Sunset Riders. Et même si la version SEGA est moins aboutie, cette dernière est assez différente en termes de contenu et de feeling pour proposer une expérience somme toute différente de la version SNES, et en aucun cas désagréable (au contraire). Un peu comme pour le cas Aladdin, j’ai tendance à apprécier les deux versions, aussi différentes soient-elles."

Evidemment, « Seal of Quality Nintendo » oblige, on n’échappe pas à une certaine forme de censure, notamment au niveau des personnages féminins dans le premier niveau ou des danseuses du niveau 4, mais aussi certains ennemis du niveau 6.

Certains ennemis féminins (et explosifs) dans la version arcade ont également été remplacés par des ennemis masculins ici. Exit également la jolie femme agrippée amoureusement au bras de notre héros lorsque l’on rentre dans un saloon (pourtant bien présente sur Mega Drive).

Visuellement, Sunset Riders version SNES a également dû faire amende honorable vis-à-vis de Nintendo, et le côté « sérieux » de la version arcade, laisse place ici à des couleurs très flashys, et des balles de couleur… rose.

Et la meilleure version de Sunset Riders est…

À l’époque, que l’on soit joueur SEGA ou Super Nintendo, quel plaisir que de pouvoir (re)parcourir ce Sunset Riders sur nos consoles, et ce, malgré les nombreuses concessions (graphiques, censure, contenu…) par rapport à la version arcade.

Evidemment, et comme c’est le cas pour l’immense majorité des jeux de l’époque, s’il est une version de Sunset Riders qu’il faut absoluement jouer aujourd’hui, c’est la version arcade. On y retrouve un dynamisme général extraordinaire, des graphismes très réussis et colorés, ce challenge très (très) relevé, tout en conservant ce côté « humoristique » propre à Sunset Riders et cette musique qui reste gravée dans les tympans.

Bref, une chevauchée fantastique assez extraordinaire à parcourir aujourd’hui encore, et un genre qui est toujours aussi apte à rassembler toutes les générations, visiblement destiné à ne jamais vieillir. Outre les versions originales, il faut savoir que Sunset Riders est également disponible, via la case Arcade Archives, sur PS4 et Nintendo Switch, pour un peu moins de 7 euros. Vous savez ce qu'il vous reste à faire cowboys…