Attendu de pied ferme à la Gamescom de cette année, Quantum Break s'est dévoilé en grande pompe lors de la conférence donnée mardi par Microsoft. Et force est de constater que Remedy a révélé un titre particulièrement ambitieux : au programme, un gameplay orienté action à la troisième personne et misant sur une temporalité particulièrement maltraitée, étoffé par un casting trois étoiles et une construction narrative qui s'annonce des plus innovantes.
Je le connais, lui !
C'est au cours d'une session de hands-off dirigée par Sam Lake himself que nous avons pu en découvrir davantage sur les mécaniques de jeu de Quantum Break, mais également sur ses ambitions narratives. L'une des premières surprises du titre, c'est son casting : le héros du jeu, qui était anonyme l'année dernière, a désormais la tête de l'acteur canadien Shawn Ashmore, qui incarne Iceberg dans la franchise X-Men. Et ce n'est pas la seule tête connue : Paul Serene, le grand méchant, est incarné par Aidan Gillen, connu pour son rôle de Petyr Belish dans Game of Thrones, et son bras droit est campé par Lance Reddick, vu notamment dans Fringe.Shawn Ashmore en chair et en os...
Un casting plutôt luxueux qui n'est pas uniquement exploité dans le cadre du face modelling, puisque les acteurs ont également été sollicités pour tourner des séquences filmées, qui viennent ponctuer le jeu entre ses différents segments. Mais comme cet élément dépend du gameplay, gardons-le pour la fin et intéressons-nous d'abord à la manière dont Quantum Break se joue.
Le flux du temps est une rivière incontrôlable...
Quelques mots sur ce qu'on sait de l'intrigue : à la suite d'une expérience ratée de voyage temporel dans une université américaine, le temps est totalement détraqué : gels temporels, retours en arrière, « lags » des gens et des événements... la situation entraîne le monde à sa perte. Le joueur incarne Jack Joyce, qui a vraisemblablement pris part à l'expérience et en a tiré le pouvoir de figer le temps. Jack n'a qu'un objectif : réparer les erreurs commises. Mais Paul Serene, qui a quant à lui écopé du pouvoir de voir dans l'avenir, ne compte pas le laisser faire.... et Shawn Ashmore en polygones et en pixels !
Pour le reste des détails, on verra plus tard : ce qu'il faut retenir, c'est que le temps représente autant un danger qu'un allié quand on joue à Quantum Break. Dans la séquence de jeu présentée, un bateau cargo s'effondre littéralement sur le chemin de Jack. Ce dernier doit s'échapper au plus vite pour ne pas se retrouver ensevelit et, pour ça, il doit profiter du moindre ralentissement du temps pour se glisser dans une brèche, attendre que le cours des événements remonte pour éviter une mort certaine et autres subtilités. Mais le temps peut également s'accélérer brusquement, faire apparaître un objet qui avait disparu... autant de situations qui ne sont pas à l'avantage de Jack, et jouent contre lui.
Le héros a toutefois d'autres cordes à son arc, à savoir un panel plutôt vaste de pouvoirs exploitant de près ou de loin la temporalité. Outre le fait de pouvoir figer un ennemi pour l'empêcher de bouger, Jack peut notamment ralentir tous les éléments présents dans une zone, créer un bouclier temporel qui le protège momentanément ou encore accélérer brièvement sa progression pour attaquer. Des pouvoirs qui, combinés à une palette de coups au corps-à-corps et aux armes, offrent des combats particulièrement dynamiques, même si fondamentalement le déferlement de pouvoirs combinés à des bastons plus traditionnelles n'a rien de bien révolutionnaire.
La série dont vous êtes le héros
Mais la bonne nouvelle, c'est que le nouveau jeu de Remedy ne compte pas se limiter à de l'action linéaire : il compte mettre le joueur face à des choix. Et ces derniers auront de l'influence sur les « épisodes » live qui seront proposés à différents moment du jeu.« Concrètement, le jeu se focalise sur les actions du héros, tandis que la partie filmée s'intéresse de son côté au point de vue des méchants » a résumé Sam Lake, avant de nous montrer différents exemples. On a donc pu voir deux variations d'une même scène, entraînées par différents choix réalisés par le joueur, mais également une séquence filmée avec de vrais acteurs d'un point de ces derniers, avant de découvrir la séquence de gameplay associée du point de vue de Jack. Concrètement, les actions de Jack en cours de jeu auront des répercutions sur les plans du camp adverse dans les séquences filmées.
Cette complémentarité s'avère efficace d'un point de vue narratif, même si on peut se demander si les « épisodes », dont la durée devrait tourner autour d'une vingtaine de minutes, n'auront pas tendance à casser la dynamique du jeu. En tout cas, il faudra jouer en connaissance de cause : l'expérience Quantum Break sera la somme de ses phases jouées et de ses phases filmées. On ne sait pas encore exactement le nombre d'épisodes qui se débloqueront au cours du jeu.
La présence de nombreuses scènes tournées a également un avantage : elle pousse les développeurs à affiner les graphismes du jeu, pour combler au maximum l'écart entre le virtuel et le réel. Evidemment, Quantum Break ne sera jamais photoréaliste durant ses phases de gameplay, mais le titre est aujourd'hui graphiquement réussi.