Alors que Qualcomm a sorti sans grande conviction sa propre technologie d'upscaling l'année dernière, un autre gros acteur du hardware mobile veut proposer un véritable standard pour cette technologie qui a toute sa place sur nos smartphones.
Le monde des technologies graphiques évolue à toute vitesse, avec des solutions d'upscaling qui transforment l'expérience de jeu sur toutes les plateformes. Pendant que NVIDIA domine le segment PC avec son DLSS et qu'AMD perfectionne son FSR dont la quatrième génération équipe les récentes Radeon RX 9070 et 9070 XT, l'écosystème mobile attendait sa solution universelle. Avec Arm ASR, officiellement dévoilé lors de la Game Developer Conference 2025, cette attente pourrait-elle enfin toucher à sa fin ?
L'ADN d'AMD au cœur de la technologie
L'Arm Accuracy Super Resolution n'est pas une création ex nihilo, mais s'appuie directement sur l'architecture FidelityFX Super Resolution 2 (FSR 2) d'AMD. Cette filiation technologique n'est pas sans rappeler la collaboration entre Sony et AMD pour le PlayStation Spectral Super Resolution (PSSR) destiné à la PS5 Pro, où l'on retrouve des principes similaires d'optimisation graphique.
Contrairement à la solution GSR de Qualcomm basée sur le FSR première génération, Arm a privilégié une approche temporelle plus sophistiquée. Le mécanisme est astucieux : certaines parties de l'image sont rendues à basse résolution puis intelligemment upscalées en combinant les informations de plusieurs images consécutives. Cette méthode permet une préservation remarquable des détails fins comme les branches d'arbres ou les contours précis, là où les techniques spatiales traditionnelles montrent souvent leurs limites.
Des performances qui changent la donne
Les tests effectués sur des appareils équipés du GPU Arm Immortalis-G720 révèlent des résultats impressionnants : jusqu'à 53% d'augmentation des FPS par rapport au rendu natif, tout en réduisant la consommation d'énergie d'environ 20%. Les démonstrations sont encore plus frappantes en mode Performance, qui réalise un upscaling 2x (de 630p vers 1260p) : la démo technique « Mori » sous Unreal Engine 5 a vu ses performances bondir de 20 à 40 FPS sur certaines scènes. Même en mode Qualité, avec un upscaling plus modeste de 1,5x, le gain reste significatif à environ 17%.

Gros point fort : la technologie se veut agnostique, et fonctionne donc sur la quasi-totalité des SoC mobiles modernes : Qualcomm Snapdragon, MediaTek Dimensity, Google Tensor, Samsung Exynos, et même les puces Apple A/M. Cette universalité explique en partie pourquoi l'ASR pourrait s'imposer là où d'autres solutions propriétaires ont échoué.
Un déploiement stratégique et accessible
Arm a fait le choix judicieux de distribuer l'ASR en open source sous licence MIT, facilitant son adoption à grande échelle. Avec cette approche, ARM s'inscrit dans la continuité d'AMD avec son FSR, également basé sur une philosophie ouverte. Un kit d'expérience complet incluant un plugin pour Unreal Engine est déjà disponible pour les développeurs. Arm a également confirmé qu'un plugin Unity serait déployé d'ici la fin de l'année, couvrant ainsi les deux moteurs de jeu dominants sur mobile.
Des studios comme Enduring Games, Infold Games et Sumo Digital ont déjà intégré cette technologie dans leurs projets. On peut légitimement s'attendre à voir l'ASR apparaître prochainement dans des titres majeurs comme Genshin Impact (Unity), Wuthering Waves ou Fortnite (Unreal Engine).
Pour les joueurs mobiles, cette technologie répond à une double problématique : profiter de graphismes toujours plus riches sans voir la batterie de leur smartphone se vider à vue d'œil. L'Arm ASR pourrait bien représenter ce compromis idéal que le secteur recherchait depuis longtemps, promettant une expérience gaming mobile enfin comparable à celle des plateformes traditionnelles, mais adaptée aux contraintes spécifiques de la mobilité.
Source : WCCFTECH
14 mars 2025 à 16h36