Il y a des jeux qui attirent alors qu'on peine à en comprendre le sens, voire même le concept. Dreams, le nouveau bébé de Media Molecule, fait clairement partie de ceux-là. Si les Little Big Planet avait un concept clair à la base, à savoir un jeu de plateforme permettant de créer ses propres niveaux et de les partager avec la communauté, Dreams va beaucoup plus loin. A dire vrai, après avoir découvert un peu plus la finalité de l'expérience avec les charismatiques développeurs du titre, on se demande bien où le jeu s'arrête.
Dreams porte plutôt bien son nom, puisqu'il propose une machine à rêve. Comme la démonstration réalisée lors de la conférence de Sony donnée à la Paris Games Week l'a fait apparaître, la proposition qui est faite au joueur est de visiter un « monde » fantasmagorique, où la cohérence est celle qu'on cherche à lui donner. Le joueur contrôle un avatar volant, très expressif, et capable de prendre le contrôle de n'importe quel personnage et de certains objets croisés dans le jeu. Des possessions qui permettent d'avancer en résolvant des puzzles, qui mettent à contribution l'imagination du joueur, invité à créer en permanence l'environnement dans lequel il avance.
Expliqué comme ça, ce n'est peut-être pas évident. Le fait est que Dreams s'annonce comme un véritable ovni, parfaitement déroutant de prime abord. Focalisé sur la création et la « performance », comme l'expliquent les développeurs, il pousse le joueur à inventer en permanence son univers. Pour avancer, il faut débloquer des objets cachés dans les différents niveaux, qu'il faut positionner pour progresser. Mais de façon générale, le positionnement est libre, et aucune partie ne se ressemble.
A travers des scènes improbables - c'est un peu le cas de tout rêve, non ? - on découvre des personnages dont les expressions sont multiples, guidées par le joueur avec sa manette. C'est là le côté « performance » du titre. Au joueur de s'inventer sa propre histoire à travers un cheminement à base de puzzles, en faisant vivre les personnages comme bon lui semble.
Rêves sur demande
Dreams est un titre encore teinté de mystère. Mais une chose est sûre : pour qui apprécie l'expérience bac à sable, il sera très probablement une grande source de plaisir. Si Media Molecule explique que le jeu proposera une aventure à jouer dès le départ, c'est loin, très loin d'être le fond réel de l'expérience : le studio proposera en effet aux joueurs de créer leurs propres niveaux, leurs propres personnages, leurs propres rêves, en somme. Et ces derniers pourront être proposés à la communauté, pour étendre l'expérience.Pour ce faire, des outils de création particulièrement puissants seront proposés. Ce sont d'ailleurs les mêmes outils qu'utilisent les développeurs pour concevoir la campagne de base du titre, tout comme c'était déjà le cas pour Little Big Planet. Gérable à la manette, mais également à l'aide des PS Move de la PS4, les outils en question offrent une palette absolument énorme de formes, objets, personnages et autres contenus qui permettront aux joueurs de concevoir leurs propres univers. Et comme tout pourra être partagé pour être utilisé, on parle littéralement de milliers d'éléments qui seront proposés dans un énorme catalogue, consultable à l'aide d'un moteur de recherche.
A voir les développeurs concevoir en direct un personnage portant un chapeau sur lequel un niveau jouable a pris forme en quelques minutes, on se dit que le potentiel de Dreams est véritablement énorme. La prise en main devrait cependant rebuter une certaine catégorie de joueurs : car si Dreams s'annonce extrêmement riche, on est en droit de penser qu'il l'est tellement qu'il ne touchera en profondeur qu'une partie assez « extrême » des joueurs. Le titre pousse son concept jusqu'à permettre d'exporter ses créations pour les imprimer en 3D.