Un écran plus fin que du papier, émettant sa propre lumière et pliable comme un origami. C’est ce que semblent promettre les dernières études du Centre de Recherches sur les Nanoparticules de Séoul, qui a dévoilé un prototype d’écran QLED à structure 3D pliable.
Il faudra cependant attendre un peu avant d’en équiper nos smartphones pliables.
Une nouvelle évolution pour le QLED
En 2015, une équipe de recherche associée à l’Université Nationale de Séoul avait dévoilé un premier prototype d’affichage exploitant les « Quatum dot LED » (QLED), ou boîtes quantiques en français. Le principe théorique des boîtes quantiques est connu depuis les années 1970, et repose sur les propriétés étonnantes des cristaux de séléniure de cadmium à l’échelle quantique (quelques nanomètres). En effet, lorsqu’ils sont soumis à un champ électrique, ces cristaux vont émettre une lumière colorée dans une longueur d’onde bien précise dépendant du diamètre de chaque cristal, sans nécessiter de rétroéclairage.
L’exploit accompli en 2015 consistait alors à produire et agencer ces cristaux de telle manière à ce qu’ils forment les pixels d’un écran, alors beaucoup plus fin qu’un écran OLED classique. On parlait à l’époque de trois micromètres d’épaisseur, soit le douzième d’un cheveu humain ! On imaginait déjà les nombreux usages qu’une telle finesse autoriserait, que ce soit pour équiper des vêtements ou même des tatouages électroniques.
Au final, la principale utilisation de cette technologie consiste à doter des écrans OLED conventionnels d’un filtre QLED permettant de rendre les couleurs plus vives et plus fidèles. De sorte que les écrans QLED commercialisés par Samsung, notamment, sont en réalité des écrans OLED + QLED. Mais avec les nouvelles avancées publiées par les chercheurs coréens, l’exploitation commerciale des écrans purement QLED devient enfin un peu plus crédible.
Des écrans QLED pliables à volonté
Les premiers prototypes dévoilés par les chercheurs coréens étaient très fins, mais également très fragiles. Ces dernières années, ils ont donc concentré leurs efforts sur l’amélioration de leur concept.
Pour cela, ils ont modifié leur processus de fabrication, qui permet désormais d’effectuer des microgravures au laser sur le film époxy servant de support à l’écran QLED, sans endommager les points quantiques eux-mêmes. Ces microgravures seront autant d’arêtes de pliage pour l’écran, dont le rayon de courbure sera réduit à moins de 50 micromètres. Autrement dit, au toucher, la ligne de pli sera plus tranchante que celle d’une feuille de papier.
À terme, l’idée serait alors de pouvoir grandement améliorer les écrans pliables actuels, en améliorant leurs capacités de pli, en les rendant plus solides, voire étanches. Cela permettrait aussi de développer des structures d’affichages en 3D pour toutes sortes d’usages, aussi bien à très grande qu’à très petite échelle. Si l'idée de réaliser des origamis lumineux semble possible, on ne pourra toutefois pas plier l'écran en dehors des lignes de pli prévues à cet effet. Pas pour l'instant en tous cas.
Si cette nanotechnologie semble prometteuse, il faudra cependant patienter encore un peu avant de la retrouver dans notre poche. En effet, le prototype récemment dévoilé ne comporte que 64 pixels.
Source : Techxplore