Voici un bel exemple de crowdsourcing. Le laboratoire sismologique de l'université de Berkeley ouvre un réseau sismologique reposant sur la multiplicité des smartphones en circulation, plutôt que sur une minorité de stations. Il ambitionne ainsi de « changer la manière de faire de la sismologie » et de « réduire les victimes des tremblements de terre ».
L'université lance pour ce faire une application baptisée MyShake, qui s'exécute en arrière-plan et prévient en cas de secousse. Le fonctionnement est optimal lorsque le téléphone est posé sur une table, mais l'application est capable de distinguer l'activité humaine d'un tremblement de terre non seulement par la nature des mouvements enregistrées par l'accéléromètre, mais aussi par le caractère simultané des remontées.
L'application analyse les vibrations à la manière d'une application de suivi d'activité. Si ce n'est que lorsqu'elle identifie une secousse susceptible de correspondre à un tremblement de terre, elle envoie les mesures à un réseau neural. Le cas échéant, les multiples remontées simultanées permettent de valider le tremblement de terre et d'en déterminer l'épicentre et la magnitude.
Le service peut dès lors alerter la population plusieurs dizaines de secondes avant la propagation de l'onde, ce qui permet de s'abriter en prévision.
Le niveau de précision des accéléromètres qui équipent les smartphones permet de détecter, à 10 km de l'épicentre, des tremblements de terre d'une magnitude minimale de 3,5. Une station séismique haute qualité détecte quant à elle toutes les secousses. Mais MyShake peut compléter ces stations. Et dans certaines régions du globe, il n'y a pas de station alors qu'il y a des millions de smartphones.
MyShake est une application gratuite, disponible dès à présent sur Android. Ses créateurs promettent une consommation minimale d'énergie et donc un impact négligeable sur l'autonomie. Ils « espèrent » avoir une version iPhone dans le futur. Ils sont probablement limités par les règles d'exécution en arrière-plan d'Apple.