Découverte d'une cité maya : l'histoire était trop belle
Mardi, nous avons relayé cette incroyable découverte d'une cité antique maya qu'un jeune canadien de 15 ans avait découverte par déduction, en étudiant la position des étoiles et en utilisant Google Earth. Une histoire reprise par de très, très nombreux médias, jusqu'au journal télévisé de France 2. Une diffusion rapide et dénuée de retenue devant un récit qui, pourtant, était difficile à croire. Comment un petit gars du Québec avait-il pu trouver l'une des cinq plus grosses cités mayas au nez et à la barbe des archéologues, historiens et autres spécialistes de cette civilisation précolombienne ?
Comment expliquer qu'une bonne partie de la presse - moi le premier - se soit pourtant risquée à publier cette information ? Certains mettront cela sur le compte de la course au buzz et déploreront la dégradation du journalisme. Pour ma part, et comme je l'évoquais plus haut, ce genre de nouvelle rafraîchissante est clairement de celles que l'on a envie de partager sans retenue, au détriment parfois de l'essentiel travail de vérification que nous devons nous imposer.
Mea culpa, donc, car même si l'unique source de cette histoire (à savoir le Journal de Montréal) ne permettait pas de recouper les informations, et si l'Agence spatiale canadienne semblait impliquée, l'emploi du conditionnel aurait dû être de mise, a minima.
Pour revenir à cette histoire, les journalistes d'Arrêt sur Images ont contacté Marie-Charlotte Arnauld, directrice de recherche émérite à l'ArchAm (Archéologie des Amériques, CNRS) et spécialiste de l'habitat et de l'urbanisation mayas. D'après elle, « inutile de perdre son temps à essayer de situer le nouveau site du jeune canadien ; les coordonnées, la carte, le principe de localisation, tout est faux, incohérent et absurde ».
Wired a investigué et interrogé David Stuart, chercheur américain également spécialiste des Mayas. Ce dernier assène ainsi : « Toute cette histoire est un gâchis - un terrible exemple de science de pacotille qui frappe un Internet en chute libre. Les anciens Mayas n'ont pas établi le plan de leurs anciennes cités selon les constellations. ».
De son côté, le Journal de Montréal tente une défense en affirmant que les scientifiques qui ont eu accès au travail du jeune William Gadoury continuent de lui accorder du crédit. Daniel DeLisle, de l'Agence spatiale canadienne, ayant fourni des images satellites de différentes agences spatiales au jeune homme, indique ainsi « William a commencé à faire une hypothèse, développé une méthodologie et a obtenu des résultats qui doivent être validés. Néanmoins, sa démarche est louable. On a appuyé ses recherches et je serais très content pour lui si des vestiges mayas se trouvaient sur son site ». En attendant, l'adolescent a précisé qu'il ne répondra plus aux sollicitations des journalistes avant la fin de l'expo-science canadienne qui aura lieu du 18 au 20 mai à l'université McGill.
Le fin mot de cette histoire sera sans doute donné par un survol sur les lieux désignés par le jeune homme, qui devrait lever tout doute. Il n'en reste pas moins que la belle curiosité de l'adolescent a quelque chose de rassurant et de rafraîchissant. Un sentiment précieux que l'emballement médiatique généré ne devrait pas gâcher.
Mes domaines de prédilection ? Les ordinateurs portables et les SSD ! Mais de temps à autre, je m'autorise quelques infidélités pour des boîtiers, des alimentations ou des solutions de refroidissement, tests dont je suis particulièrement friand. Je déteste l'expression "Le mieux est l'ennemi du bien" (notamment lorsqu'il s'agit de rendre mon PC silencieux), les livreurs qui arrivent sans bordereau et les coups de pieds de Polo sous le bureau. J'aime réussir mes photos-produit, améliorer les protocoles de test et cocher la case "Public" de notre interface d'édition. Féru de football, je m'essaie également à la photographie à mes heures perdues et ne recule jamais devant une petite partie de poker. Le tout saupoudré de beaucoup, beaucoup de musique.
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