L'avenir du transport public urbain semble favorable aux minibus électriques autonomes de niveau L4, c'est-à-dire sans intervention humaine, actuellement testés en France, en Espagne et en Suisse par le groupe Renault.

Renault Group a intensifié ses efforts dans la mobilité autonome avec un ambitieux programme de miniBus électriques sans conducteur, développés avec le spécialiste mondial WeRide et testés dans plusieurs villes européennes, dont une Française. Ces navettes de niveau L4, le deuxième plus haut niveau d'autonomie, démontrent déjà leur efficacité en ville mais aussi dans les environnements périurbains et certaines zones privées sécurisées. La vision du constructeur d'une mobilité plus accessible et durable pour tous les territoires est en train de prendre vie.
Du test à la commercialisation : Valence, en France, inaugure le premier service régulier de transport autonome
Après une première démonstration en grande pompe lors du dernier Roland-Garros, il y a bientôt un an, où deux « miniBus » autonomes avaient parcouru 1 000 km et transporté près de 700 personnes, Renault est allé plus loin ! Le constructeur étend désormais son programme à l'international. Cette première phase a prouvé la maturité technologique de ses véhicules et suscité l'intérêt de nombreux acteurs de la mobilité à travers le continent.
À Barcelone, l'expérimentation la plus récente se déroule en ce moment même, du 10 au 14 mars 2025, en plein cœur de la ville. Deux miniBus électriques autonomes y parcourent une boucle de 2,2 kilomètres sur route ouverte à la circulation. De quoi permettre au grand public de découvrir la technologie dans un environnement urbain dense et complexe, typiquement méditerranéen.
À Valence, en France, le projet prend une dimension plus commerciale. Une phase d'expérimentation se terminera le 19 avril, avec l'objectif de lancer un véritable service de navettes autonomes de niveau L4, dès juillet 2025. Le réseau, déployé en partenariat avec beti et la Macif, reliera la gare TGV de la ville à un parc d'activités de 162 hectares, qui accueille 150 entreprises et 3 000 salariés.
Renault voit grand pour le véhicule autonome, en différenciant voitures particulières et transport collectif
En Suisse, du côté de l'aéroport de Zurich, WeRide mène depuis le mois de janvier une expérimentation dans un environnement aux exigences de sécurité évidemment élevées. Les navettes autonomes facilitent les déplacements des employés entre les terminaux, pour démontrer la capacité de ces technologies à opérer avec efficacité dans des zones privées, à circulation complexe.
Renault entend bien distinguer ses opérations entre véhicules particuliers et transport public. Pour les voitures individuelles, le constructeur se concentre actuellement sur des systèmes ADAS avancés (niveau L2/L2+), tout en restant vigilant sur l'évolution des coûts et de la réglementation, avant d'envisager des niveaux d'autonomie supérieurs.
On notera que des véhicules autonomes de niveau L4 circulent déjà dans des zones spécifiques et contrôlées à travers le monde. Aux États-Unis, des robotaxis opèrent sans conducteur à San Francisco, non sans créer quelques dommages, tandis qu'en Chine, des taxis autonomes sont en service à Pékin. Au Japon, un service de transport L4 a été lancé en mai 2023 dans la ville d'Eiheiji, et des navettes autonomes fonctionnent également dans certains aéroports internationaux.
Renault compte poursuivre sa collaboration avec WeRide, qui compte plus de 1 200 véhicules autonomes déjà en service dans le monde, dont 300 miniBus ayant parcouru collectivement plus de 40 millions de kilomètres en Asie, au Moyen-Orient et en Amérique du Nord. D'ici 2030, le constructeur français Renault espère proposer une plateforme robotisée de miniBus électrique intégrant ces technologies d'automatisation.