Une expérience inédite
Pour la première fois, des scientifiques ont cultivé les cellules souches qui produisent le sang humain dans un laboratoire. Cette expérience inédite pourrait représenter un tournant majeur et ouvrir la voie à la création de sang pour les transfusions et à des traitements pour les patients ayant des maladies du sang, en utilisant leurs propres cellules au lieu de compter sur des donneurs pour des greffes de moelle osseuse.« Les greffes de moelle osseuse permettent de soigner la leucémie, la drépanocytose, et une grande variété de maladies du sang » a confié au site Digital Trends le Dr. Raphael Lis, du Weill Cornell Medical College à New-York. « Le problème est que de nombreux patients n'ont pas de donneur bien assorti pour leur fournir la moelle dont ils ont besoin pour reconstituer leur sang avec des cellules en bonne santé. Pour répondre à ce défi, nous, et d'autres, avons essayé de développer une méthode fiable, en laboratoire, pour générer le composant essentiel producteur de sang de la moelle osseuse : les cellules souches hématopoïétiques. »
Des avancées possibles
Pour fabriquer les cellules souches du sang, les chercheurs ont extrait des cellules des parois des poumons d'animaux et ont ensuite utilisé quatre protéines, qu'ils avaient identifiées comme encourageant la formation de cellules souches du sang. Au cours de leur expérience, ils ont observé que les cellules souches du sang reprogrammées permettaient de régénérer tout le système sanguin des souris et boostait leurs systèmes immunitaires. Les résultats de cette expérience ont prouvé qu'il était possible de convertir efficacement les cellules alignées le long des vaisseaux sanguins en cellules souches fonctionnelles, qui peuvent être greffées pour de nouvelles cellules sanguines en bonne santé.« Nous testons maintenant notre méthode sur de plus gros animaux » poursuit Lis. « Nous avons élaboré une nouvelle approche non-intégratrice que nous testons sur des singes en collaboration avec le Fred Hutchinson Institute ». Si les singes réagissent positivement et ne montrent aucun signe de malignités hématologiques, Lis estime que cela leur « permettra de se rapprocher de l'application de cette méthode en clinique ».