Pleins de mystères, les trous noirs fascinent scientifiques et passionnés d'astrophysique. Les travaux de trois chercheurs sont mis à l'honneur aujourd'hui.
L'Académie royale des sciences de Suède a nommé Roger Penrose, Reinhard Genzel et Andrea Ghez comme lauréats du prix Nobel de physique 2020.
Les Nobel annoncés cette semaine, la cérémonie annulée
Le 114e prix Nobel de physique connaît ses vainqueurs. Le Britannique Roger Penrose, l'Allemand Reinhard Genzel et l'Américaine Andrea Ghez ont été récompensés pour leurs travaux sur la formation des trous noirs.
Comme récompense, les lauréats recevront 10 millions de couronnes suédoises, l’équivalent de 950 000 euros. La moitié sera attribuée à Penrose, pour avoir découvert que « la formation d’un trou noir [était] une prédiction solide de la théorie de la relativité générale (d'Einstein ndlr.) ». Genzel et Ghez se partageront l’autre moitié pour « la découverte d’un objet compact supermassif dans le centre de notre galaxie. »
Tandis que le Nobel de physiologie-médecine a été décerné hier à Harvey Alter, Charles Rice et Michael Houghton, les prix restants seront annoncés cette semaine, à commencer par la chimie, mercredi 7 octobre. La cérémonie de remise de prix, prévue le 10 décembre prochain, est pour sa part annulée en raison de la pandémie de Covid-19.
Les trous noirs, c’est quoi au juste ?
Imaginée à la fin du XVIIIe siècle, prédite par Einstein, l’idée de trou noir ne date pas d’hier. Il faut cependant attendre 2019 pour qu’une équipe d’astrophysiciens réussisse à obtenir la première photographie d’un trou noir.
Inventé en 1967 par le physicien John Wheeler, un trou noir désigne le phénomène qui se produit lorsqu’une énorme masse se concentre très fortement à un endroit et que son champ de gravitationnel capte tout ce qui l’entoure, y compris la lumière (c’est pourquoi ils sont invisibles). C’est ce phénomène qui se produit lorsqu’une étoile s’effondre.
« On ne sait pas ce qu’il contient, on n’en a aucune idée, c’est pourquoi c’est aussi exotique, ça fait partie de l’intrigue, ça pousse les limites de notre compréhension », a réagi Andrea Ghez après l'annonce de sa nomination.
« Alors que nous sondons de plus en plus près des horizons des trous noirs, la nature pourrait nous réserver de nouvelles surprises » prophétise de son côté Ulf Danielsson, professeur de physique théorique à l'université d'Uppsala.
Source : The Guardian