L'intelligence artificielle est à l'honneur cette année avec le prix Nobel de physique 2024. John Hopfield et Geoffrey Hinton ont été récompensés pour leurs travaux fondamentaux sur les réseaux de neurones artificiels, pierre angulaire de l'IA moderne.

Et les lauréats de cette année sont... © AFP
Et les lauréats de cette année sont... © AFP

Qui l'eût cru ? L'IA, cette technologie qui fait tant parler d'elle ces derniers temps, se voit adoubée par la plus prestigieuse des récompenses scientifiques. L'Académie royale des sciences de Suède a en effet décidé de mettre en lumière les travaux pionniers qui ont permis l'essor fulgurant de l'intelligence artificielle ces dernières années. C'est donc un duo de choc qui reçoit le prix Nobel de physique 2024 : l'Américain John Hopfield, 91 ans, et le Canado-Britannique Geoffrey Hinton, 76 ans.

Des neurones artificiels qui apprennent tout seuls

Mais qu'ont donc fait ces deux chercheurs pour mériter un tel honneur ? Tout simplement poser les bases théoriques et pratiques des réseaux de neurones artificiels, ces systèmes informatiques qui imitent le fonctionnement du cerveau humain. John Hopfield a développé en 1982 un modèle de réseau capable de stocker et recréer des motifs, s'inspirant des concepts de spin atomique de la physique des systèmes.

Geoffrey Hinton, quant à lui, a utilisé ces travaux comme point de départ pour créer le réseau de Boltzmann. Ce dernier est capable de reconnaître des patterns caractéristiques au sein de données variées, ouvrant la voie à la classification d'images ou à la génération de nouveaux exemples.
Ces avancées ont jeté les bases de l'apprentissage profond (deep learning en anglais), une technique d'IA qui permet aux machines d'apprendre par elles-mêmes à partir de grandes quantités de données. C'est cette approche qui est aujourd'hui au cœur des systèmes d'IA les plus avancés, comme ChatGPT ou Midjourney.

Les deux font la paire ! © Fondation Nobel
Les deux font la paire ! © Fondation Nobel

De la physique à l'IA : un parcours atypique

Il est intéressant de noter que ces deux lauréats ont un parcours un peu atypique pour des prix Nobel de physique. En effet, leurs travaux se situent à la frontière entre la physique, l'informatique et les neurosciences. C'est d'ailleurs ce qui fait toute leur force : ils ont su utiliser des concepts de physique pour modéliser le fonctionnement du cerveau et les appliquer à l'informatique. Cette approche interdisciplinaire n'est pas sans rappeler celle d'Alan Turing, considéré comme le père de l'informatique moderne.

Lui aussi avait su faire le lien entre les mathématiques, la biologie et l'informatique pour poser les bases théoriques de l'IA dès les années 1950. Geoffrey Hinton n'en est d'ailleurs pas à sa première récompense prestigieuse. En 2018, il avait déjà reçu le prix Turing (souvent surnommé le « Nobel de l'informatique ») aux côtés de Yoshua Bengio et Yann LeCun, deux autres pionniers du machine learning.

Alors, ce prix Nobel, une consécration pour l'IA ? Certainement ! Mais c'est aussi un rappel que les grandes avancées technologiques d'aujourd'hui reposent souvent sur des travaux fondamentaux menés il y a plusieurs décennies. Un bon prétexte pour se replonger dans l'histoire passionnante de cette discipline qui façonne notre présent et notre futur.

ChatGPT
  • Chat dans différentes langues, dont le français
  • Générer, traduire et obtenir un résumé de texte
  • Générer, optimiser et corriger du code
Midjourney
  • Droits commerciaux inclus dans tous les forfaits payants
  • Pertinence dans la compréhension des prompts
  • Tarifs accessibles

Sources : Le Monde, AFP