Le P.-D.G. et fondateur de NVIDIA, Jensen Huang, est à la tête de la première capitalisation boursière © NVIDIA
Le P.-D.G. et fondateur de NVIDIA, Jensen Huang, est à la tête de la première capitalisation boursière © NVIDIA

Le géant des cartes graphiques vient de frapper un grand coup dans le monde de l'IA. En lançant NVLM 1.0, une famille de modèles de langage multimodaux open source, l'entreprise se positionne comme un acteur majeur de l'IA générative, au risque de faire de l'ombre à ses propres clients.

Alors qu'on la connaît surtout pour ses puissants GPU qui équipent les data centers et les PC des passionnés, NVIDIA a décidé de jouer dans la cour des grands de l'IA.

Avec NVLM 1.0, l'entreprise propose une famille de modèles de langage multimodaux capables de rivaliser avec les ténors du secteur comme GPT-4 d'OpenAI ou PaLM 2 de Google. Cette initiative audacieuse pourrait bien redistribuer les cartes dans l'industrie de l'IA.

NVIDIA sort l'artillerie lourde avec NVLM 1.0

Le fleuron de cette famille, NVLM-D-72B, est un monstre de puissance avec ses 72 milliards de paramètres. Il excelle dans les tâches combinant vision et langage, comme l'interprétation de mèmes, l'analyse d'images ou la résolution pas à pas de problèmes mathématiques. Mais ce n'est pas tout, car l'entraînement multimodal a aussi boosté ses performances sur les tâches purement textuelles, avec un gain moyen de 4,3 points sur les benchmarks clés.

Proche des ténors du marché © NVIDIA
Proche des ténors du marché © NVIDIA

Ce qui distingue NVLM 1.0 des autres, c'est son caractère open source. Contrairement à la tendance actuelle de garder les modèles d'IA avancés sous clé, NVIDIA a décidé de rendre les poids de ses modèles publics et promet même de publier le code d'entraînement. Cette décision ouvre des perspectives inédites pour les chercheurs et développeurs du monde entier.

Quand NVIDIA bouscule l'écosystème de l'IA

En ouvrant ainsi ses modèles, NVIDIA ne fait pas qu'un geste pour la communauté, elle rebat les cartes de l'industrie de l'IA. Jusqu'ici, les modèles les plus puissants étaient l'apanage de quelques géants de la tech richement dotés. En donnant accès à une technologie rivalisant avec les systèmes propriétaires des champions du secteur, l'entreprise permet à des acteurs plus modestes de jouer dans la cour des grands. Et si Meta se targue aussi de proposer des modèles open source, la réalité est tout autre lorsqu'on jette un œil à leurs licences…

Cette décision pourrait déclencher une réaction en chaîne, poussant d'autres leaders à ouvrir leurs recherches, au risque d'accélérer les progrès de l'IA de manière incontrôlée. Car si une IA puissante devient plus accessible, les risques de mauvais usage et les questions éthiques vont se multiplier. La communauté de l'IA va devoir promouvoir l'innovation tout en établissant des garde-fous pour une utilisation responsable.

L'initiative de NVIDIA soulève aussi des questions sur l'avenir des business models de l'intelligence artificielle. Si des modèles à la pointe deviennent gratuits, les entreprises vont devoir repenser leur façon de créer de la valeur et de maintenir un avantage compétitif. Ironiquement, NVIDIA pourrait faire de l'ombre à ses propres clients comme Mistral AI, avec qui elle a récemment co-développé le modèle Mistral NeMo 12B.

Source : VentureBeat