AMD vient de dévoiler sa nouvelle puce IA, l'Instinct MI325X, et affirme qu'elle surpasse les performances de NVIDIA. Le géant vert, qui règne en maître sur le marché des processeurs IA, pourrait-il voir son trône vaciller ?
L'intelligence artificielle est devenue le nouveau champ de bataille des géants de la tech, et AMD ne compte pas rester sur la touche.
Lors d'un événement organisé à San Francisco, Lisa Su, la P.-D.G. d'AMD, a présenté la nouvelle arme de la firme pour conquérir le marché de l'IA : l'Instinct MI325X. Cette puce promet de faire de l'ombre à NVIDIA, le leader incontesté du secteur depuis des années.
David contre Goliath : AMD relève le défi
AMD n'y va pas par quatre chemins : sa nouvelle puce MI325X serait capable de surpasser les performances du H200 de NVIDIA, le fleuron de la gamme du géant vert. Selon les chiffres avancés par la firme, le MI325X offrirait jusqu'à 40 % de meilleures performances en inférence sur le modèle Llama 3.1 de Meta.
De quoi faire trembler NVIDIA ? Il faut dire qu'AMD a mis le paquet sur cette nouvelle génération de puces. Le MI325X embarque 256 Go de mémoire HBM3E, soit près de deux fois plus que le H200 de NVIDIA. Cette capacité mémoire accrue permet de traiter des modèles d'IA plus volumineux et plus complexes, un atout non négligeable à l'heure où les Large Language Models (LLM) ne cessent de grossir.
Mais AMD ne compte pas s'arrêter en si bon chemin. La firme a déjà annoncé la couleur pour les années à venir : un nouveau modèle chaque année, avec le MI350 prévu pour 2025 et le MI400 pour 2026. Cette cadence effrénée montre bien la détermination d'AMD à rattraper son retard sur NVIDIA.
Le marché de l'IA, nouveau Far West de la tech
Si AMD met autant d'énergie à développer ses puces IA, c'est que l'enjeu est colossal. Le marché des processeurs pour l'intelligence artificielle devrait atteindre les 400 milliards de dollars d'ici 2027. Un gâteau dont NVIDIA s'est jusqu'ici taillé la part du lion, avec plus de 90 % de parts de marché.
Mais la donne pourrait changer. Les géants du cloud comme Microsoft, Meta ou Google, principaux clients de NVIDIA, cherchent à diversifier leurs fournisseurs pour ne pas dépendre d'un seul acteur. Une aubaine pour AMD, qui voit là une opportunité en or de grappiller des parts de marché.
Reste que le chemin est encore long pour AMD. NVIDIA bénéficie d'un avantage de taille : son écosystème logiciel CUDA, devenu un standard de facto dans l'industrie. Pour contrer cela, AMD mise sur son framework ROCm, qu'elle ne cesse d'améliorer pour faciliter la transition des développeurs vers ses puces.
Malgré ces annonces prometteuses, le marché semble rester prudent. L'action d'AMD a chuté de 4 % à la suite de la présentation de sa nouvelle puce. Les investisseurs attendent visiblement des preuves concrètes avant de s'emballer. Il faut dire que NVIDIA ne compte pas se laisser faire. Le géant prépare déjà sa riposte avec sa prochaine génération de puces, baptisée Blackwell, prévue pour début 2025.
