Le logo Nvidia s'affiche sur un smartphone, avec en fond, le PDG Jensen Huang © Shutterstock
Le logo Nvidia s'affiche sur un smartphone, avec en fond, le PDG Jensen Huang © Shutterstock

Le cours de Nvidia a violemment reculé en début de semaine, laissant craindre pour certains la fin d'une bulle. Pourtant, quand on regarde dans le détail, il semble qu'à ce stade, il n'y ait pas trop à s'inquiéter pour la firme de Jensen Huang.

Pour beaucoup, l'explosion de l'IA générative, c'est avant tout OpenAI et son chatbot ChatGPT. Mais si depuis l'on a vu de nombreux concurrents essayer de, et quelques fois, faire mieux que l'entreprise de Sam Altman, dans l'arrière-cuisine, un autre acteur profite aussi de cette nouvelle vague, mais de manière bien plus dominante.

On parle ici bien évidemment de Nvidia, dont les puces sont recherchées partout dans le monde afin de développer des IA de pointe. Installée dans une position très inhabituelle de quasi monopole de fait, la société a vécu une ascension vertigineuse à la bourse. Une ascension qui est pour la première fois en un an et demi ralentie par une chute violente de son cours. Pour autant, les fondamentaux sont toujours là.

La chute du cours de Nvidia, un record historique

Jusqu'à ce début de semaine, le record de la plus forte chute en valeur enregistrée par une société à la bourse en une seule séance se retrouvait du côté de Meta. La firme de Mark Zuckerberg avait en effet enregistré le 3 février 2022 un recul de 26% de son cours, ce qui représentait, une perte de 232 milliards de dollars.

Un chiffre impressionnant dorénavant effacés des tablettes. Car Nvidia affichait ce mercredi matin à la clôture de la séance un recul de 9,53%, soit une chute de sa valorisation boursière de 279 milliards de dollars (environ 252 milliards d'euros) en une seule journée !

© Chung-Hao Lee / Shutterstock.com
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L'entreprise accusée de pratiques anticoncurrentielles

Il faut dire que la société est vu avec un regard un peu moins béat dorénavant par les investisseurs. Déjà la semaine dernière, la présentation de ses résultats trimestriels avait entraîné un recul de son titre à la bourse, malgré des chiffres légèrement au-dessus des attentes des investisseurs.

Mais cette fois, c'est l'annonce par plusieurs médias d'une enquête du département de la Justice des États-Unis pour de potentielles pratiques anticoncurrentielles qui a fait s'effondrer le cours de près de 10%. Nvidia est en effet soupçonné par les autorités américaines d'avoir effectué certaines manœuvres pour empêcher certains de ses clients de changer de fournisseur ou diversifier leurs approvisionnements.

Les investisseurs reviennent simplement à la réalité

Reste pour autant qu'il n'y a absolument pas le feu à la maison. Il s'agit ici très certainement d'un coup de bourse, avec potentiellement un délit d'initié à la clé, comme le soupçonne dans un message posté sur X (et disponible ci-dessus) la présidente de la Chambre des représentants des États-Unis, Nancy Pelosi. Cette chute n'illustre donc en rien la valeur de Nvidia aujourd'hui, et même demain.

De manière plus globale, l'image de Nvidia a changé auprès des investisseurs. L'entreprise, qui continue de générer des revenus pharaoniques, n'est plus vue comme la société qui étonne de manière spectaculaire, mais simplement comme une entreprise (extrêmement) profitable. C'est là le résumé du sentiment qui s'est dégagé lors de la présentation des résultats de la semaine dernière. Ainsi, si à l'avenir, la pente jusqu'alors très verticale de l'ascension du cours de Nvidia devrait s'horizontaliser, la firme de Jensen Huang restera tout de même très rentable.

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Nvidia reste à l'heure actuelle sans rival

Car la séance boursière qui vient de passer n'est pas représentative de la place essentielle de Nvidia dans l'écosystème de la tech mondiale - ce qui est rappelé par les investisseurs aujourd'hui, qui font déjà remonter le cours à la bourse de l'entreprise californienne.

Les puces Nvidia sont en effet toujours absolument incontournables pour développer des systèmes IA de pointe. Partout dans le monde, les puces Hopper H100 s'arrachent à prix d'or, et en Chine, où leur exportation est interdite, les spécialistes multiplient les moyens plus ou moins ingénieux pour s'en procurer, au lieu d'essayer de trouver des alternatives chez la concurrence. Et ce, pour une raison simple : on ne fait à l'heure actuelle pas mieux que les produits du géant américain. Raison pour laquelle certains ont pu débourser jusqu'à 40 000 dollars la pièce pour s'offrir les fameuses puces H100.

Et Nvidia a déjà bien préparé l'avenir. Au mois de mars dernier, elle présentait les GPU Blackwell, en dévoilant au monde les futurs processeurs B200 et GB200. Des monstres de puissance, si l'on en croit les propos tenus à cette occasion par Jensen Huang. Le PDG de Nvidia estimait alors que la puce B200 afficherait des performances multipliées par 5 par rapport à la H100 dans le domaine de l'intelligence artificielle. Et si des problèmes ont pu entretemps être repérés sur ces puces, Nvidia a la semaine dernière annoncé avoir trouvé des solutions pour régler le souci, avant leur lancement prévu à la fin de l'année. De quoi s'attendre à une année 2025 encore de grande qualité ?

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