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Dans quelques mois, des petits bolides de quelques kilos commandés depuis la Terre se livreront à une course folle sur notre satellite.

Voici un projet un peu délirant mais dont a déjà dû rêver tout amateur de voitures téléguidées : participer à une course sur Lune. C’est le projet imaginé par la start-up Moon Mark en partenariat avec Intuitive Machines. Le nom de cette entreprise vous est peut-être familier, et pour cause : elle a conçu l’atterrisseur Nova-C qui, propulsé par une fusée Space X Falcon 9, doit se rendre sur la Lune en octobre 2021. C’est justement dans le cadre de cette mission, dont vous pouvez découvrir une vidéo de présentation en fin d’article, que les voitures télécommandées débarqueront sur notre satellite pour y faire la course.

Une course dans un environnement peu commun

L’élaboration de ces voitures incombera en partie à des lycéens. Six équipes s’affronteront autour d’une série de défis. Les deux meilleurs « gagneront une occasion unique de construire et de faire rouler deux véhicules sur la Lune ». Pour élaborer leur bolide, les deux groupes vainqueurs seront notamment épaulés par Frank Stephenson, chef designer automobile chez McLaren P1.

Ce dernier explique : « Il y a beaucoup de choses à prendre en compte. [...] la poussière, la traction, le poids, les matériaux, l'endurance, la stabilité… Ensuite, il y a le centre de gravité et la protection - si les véhicules se retournent, il faut s’assurer qu'aucune des pièces ne soit endommagée. Vous devez pouvoir les redresser d'une manière ou d'une autre. »

Les voitures de course s’inspireront de la plateforme de prospection mobile autonome (MAPP) que vous pouvez admirer en vidéo ci-dessous. Mais dans une version un peu plus dynamique toutefois, puisque MAPP a une vitesse de pointe de 10 cm par seconde, soit 0,36 km/h. Pas terrible pour une voiture de course.

En matière de poids justement, chaque voiture pèsera 2,5 kg et nécessitera un « mécanisme de déploiement » pour les déposer sur la surface lunaire d’environ 3 kg. Avec leur attirail, elles représenteront environ 8 % de la charge utile de la navette. Le reste sera occupé par du matériel de la NASA dans le cadre du programme CLPS (Commercial Lunar Payload Services) en prévision de l’envoi d’astronautes sur la Lune en 2024.

Les voitures télécommandées auront pour terrain de jeu les dunes de sable d'Oceanus Procellarum, près de la vallée de Schröter. Là, « les concurrents feront rouler leur rover à distance, en naviguant sur un terrain accidenté, en faisant la course autour d'une sphère de caméras, qui en saisiront tous les détails ».

Un contrôle forcément en léger différé

Selon Todd Wallach, directeur technique de Moon Mark, lors de la course, les équipes jouiront « de visuels en temps quasi réel, de la télémétrie et du contrôle total des véhicules. » Les deux bolides « seront connectés à l'atterrisseur Intuitive Machines via le Wi-Fi, et l'atterrisseur enverra et recevra la télémétrie, les commandes et les contrôles vers et depuis la Terre pour conduire les véhicules de course ».

Néanmoins, comme le fait remarquer New Atlas, même si l’on partait du postulat qu’une vitesse de communication Terre / Lune est aussi rapide que la vitesse de la lumière, la distance de 384 000 kilomètres qui séparera les pilotes de leur engin induirait forcément une latence. Elle serait au minimum de 1,3 seconde avant que la voiture ne réagisse aux sollicitations, et de 2,6 secondes pour que l’effet soit visible sur le flux vidéo.

Bref, plus de 50 ans après que Neil Alden Armstrong a posé le pied sur la Lune, certains y feront peut-être bientôt des courses de voitures téléguidées.

Sources : MoonMark, NewAtlas