Vue d'artiste représentant Proxima b. ©ESO/M. Kornmesser
Vue d'artiste représentant Proxima b. ©ESO/M. Kornmesser

Après la découverte de l’exoplanète Proxima b en 2016 grâce à l’instrument HARPS, les équipes ont utilisé un spectrographe échelle de nouvelle génération pour confirmer cette mesure.

Verdict : Proxima b reste bien l'exoplanète la plus proche de notre Système Solaire !

(re)découvrir Proxima b

C'est un côté parfois insoupçonné de la recherche, caché derrière les titres des articles annonçant de nouvelles découvertes. En 2016, une nouvelle exoplanète était détectée, orbitant l'étoile la plus proche de notre Système Solaire, Proxima Centauri (ou Proxima du Centaure). Et quelle aubaine : selon les données de l'instrument HARPS, elle devait se situer dans la zone « habitable » de la naine rouge et peser à peu près la même masse que la Terre. Reste que découvrir une exoplanète est un exercice difficile, qui nécessite confirmation.

Vue d'artiste imaginaire depuis la surface de Proxima b. ©ESO/M. Kornmesser
Vue d'artiste imaginaire depuis la surface de Proxima b. ©ESO/M. Kornmesser

Proxima b ne peut être observée par la méthode des transits, elle a été découverte grâce à la variation de vélocité radiale de son étoile. Pour résumer la mesure, l'attraction gravitationnelle entre Proxima b et son étoile génère sur cette dernière une minuscule variation de sa rotation, de quelques mètres seulement… Mais c'est suffisant pour être détecté par les télescopes équipés d'un spectrographe échelle à grande précision.

Grands progrès pour l'ESO

HARPS (High Accuracy Radial velocity Planet Searcher), installé à l'Observatoire La Silla (Chili) est resté plusieurs années l'instrument le plus précis de sa génération. Mais un nouvel instrument peut maintenant peser dans les recherches : ESPRESSO (Echelle Spectrograph for Rocky Exoplanet- and Stable Spectroscopic Observations), qui dépend du Very Large Telescope, est jusqu'à dix fois plus précis que son prédécesseur !

Il était alors très important de pouvoir observer Proxima Centauri et de confirmer la découverte de l'exoplanète ne serait-ce que pour illustrer les performances de l'instrument, appartenant au groupement astronomique européen ESO.

Pendant ce temps là, à 4,24 années lumière…

Heureusement, les résultats indépendants confirment les annonces précédentes dans un nouvel article publié dans Astronomie et Astrophysics.

Proxima b, avec une masse environ 20 % supérieure à celle de la Terre, orbite tous les 11,2 jours autour de sa petite étoile. Elle est probablement rocheuse, et se situe dans la zone habitable de la naine rouge, ce qui signifie qu'avec de bonnes conditions elle pourrait héberger de l'eau sous forme liquide. Toutefois, étant donné la nature de Proxima Centauri (les naines rouges sont sujettes à de puissantes éruptions), et le fait que Proxima b lui présente sans doute toujours la même face, l'exoplanète n'est pas une candidate idéale pour être une « jumelle de la Terre ».

Reste que sa proximité est attrayante. Il est par exemple possible d'en profiter pour y entraîner nos nouveaux instruments de mesure et, d'ici quelques années, elle devrait faire partie des exoplanètes les plus documentées du catalogue.

Par ailleurs, l'étude n'exclut pas tout à fait la présence d'autres exoplanètes autour de Proxima Centauri (comme celle dont la découverte a été annoncée en janvier, loin de son étoile) mais restreint amplement le champ des possibles candidates.