Une vision d'artiste du SKA en Afrique du Sud © SKA Project Development Office and Swinburne Astronomy Productions / CC BY 3.0
Une vision d'artiste du SKA en Afrique du Sud © SKA Project Development Office and Swinburne Astronomy Productions / CC BY 3.0

C’est officiel : la construction de la branche australienne du plus grand radiotélescope du monde va débuter dès l’année prochaine, à environ 800 kilomètres au nord de la ville de Perth.

À terme, ce projet international incroyablement ambitieux, en discussion depuis un plus de 25 ans et baptisé SKA (Square Kilometer Array), devrait permettre des avancées et des découvertes révolutionnaires dans le domaine de l’astronomie. 

130 antennes radio dans l’outback australien

Après sept ans de travail acharné sur les prototypes et le design du dispositif grâce à un partenariat entre quatorze pays, l’université de Curtin, qui collabore avec l’International Centre for Radio Astronomy Research (ICRAR), a annoncé la réussite d’un examen critique pour la suite du programme. « Nous avons maintenant franchi la dernière grande étape technique avant que la communauté internationale ne commence la construction du SKA, avec un budget de 1,87 milliard d’euros sur ses dix premières années », a détaillé Steven Tingay de l’université de Curtin. 

Cette construction aura lieu à proximité de l’Observatoire de radioastronomie du Murchison (MRO). 130 000 antennes radio vont ainsi être installées et recouvriront une surface de plusieurs milliers de kilomètres carrés.

Un radiotélescope étendu sur deux continents pour percer les mystères de l’univers visible

Ces antennes radio seront ensuite associées à 197 antennes paraboliques présentes dans le désert de Karoo en Afrique du Sud. Ces lieux n’ont évidemment pas été choisis par hasard : ils se trouvent dans des régions isolées où les interférences radio sont moindres. 

Ce réseau fonctionnant par interférométrie s’étendra sur deux continents et couvrira, comme son nom l’indique, une surface collectrice équivalente à un kilomètre carré. Il pourra observer une très large gamme d’ondes pour atteindre des performances inédites en matière de radioastronomie.

Les défis techniques et technologiques à relever pour son déploiement sont colossaux, notamment en ce qui concerne le traitement des données : elles devraient atteindre une dizaine de téraoctets par seconde pour les hautes fréquences, et un pétaoctet par seconde pour les basses fréquences, précise Futura-Sciences.

L’immense champ de vision et la technologie de pointe du SKA nous mèneront probablement à des découvertes exceptionnelles concernant l’univers et ses prémices : nous pourrions en découvrir davantage quant ses origines et ses composantes. L’instrument devrait atteindre ses capacités maximales dans les années 2030, et sera alors le radiotélescope le plus puissant jamais construit par l'humain.