Moins de 24 heures après la sonde Hope des Émirats arabes unis, la mission chinoise Tianwen-1 réussit à son tour à s'insérer sur une orbite elliptique autour de la planète rouge. Une réussite et une première étape capitale pour cette aventure particulièrement ambitieuse.
Atterrissage prévu avant la fin du printemps.
Un succès, mais discret
Pas de direct à la télévision chinoise, pas de gratte-ciel décoré à l'image du véritable festival audiovisuel déployé par les Émirats arabes unis ce 9 février : la couverture des événements liés à la mission Tianwen-1 est assurée par quelques sobres communiqués chinois.
Pourtant, c'est une étape majeure pour le programme d'exploration spatiale de la Chine, qui n'avait jamais réussi avant 2020 à envoyer une mission vers une autre planète. Sept mois de trajet, quatre corrections de trajectoire et même le largage d'une petite caméra inédite plus tard, la première étape de Tianwen-1 s'achève sur un succès. La Chine est donc la sixième puissance spatiale à entrer en orbite de Mars.
Grandes manœuvres
La communauté amateure, elle, était au rendez-vous. Amateure étant d'ailleurs un bien grand mot : une équipe de l'AMSAT allemande disposait du radiotélescope de Bochum (20 mètres) pour « écouter » les signaux renvoyés par la sonde chinoise. Sans être particulièrement graphique, cela a permis d'observer l'allumage moteur de 15 minutes environ réceptionné à partir de 13h05 (Paris), suffisant pour que la sonde passe « derrière » Mars au bon moment, et réapparaisse quelques poignées de minutes plus tard, exactement comme prévu.
La CNSA et les médias d'État chinois confirmaient quelques minutes plus tard : Tianwen est approximativement sur une orbite très elliptique de 400 x 180 000 kilomètres d'altitude au-dessus de Mars.
Tienwen encore ?
Après vérification de ses systèmes de bord, la mission devrait progressivement abaisser son orbite pour évoluer à seulement 265 km au-dessus de la surface martienne. Une première phase scientifique devrait également démarrer, même s'il faudra attendre mai ou juin pour que les 13 instruments de la mission soient actifs.
En effet avec Tianwen-1, la Chine ne dispose pas que d'un orbiteur, puisque le véhicule est triple et comporte aussi une plateforme atterrisseur et un rover d'une taille comparable à ses cousins (Yutu) du programme lunaire Chang'E, d'une masse d'environ 240 kg. La tentative pour se poser sur Utopia Planitia sera, espérons-le, plus médiatisée que l'arrivée sur la planète rouge… Même si historiquement, les premiers essais pour atterrir à la surface de Mars ont un taux d'échec particulièrement impressionnant.
Tianwen-1 embarque des imageurs, mais aussi différents instruments comme des radars (un à bord du rover, un autre de l'orbiteur), spectromètres et magnétomètres. L'orbiteur devrait centrer sa mission sur l'identification de glace d'eau, l'étude de l'atmosphère et des zones humides sur la surface.
Il ne reste plus qu'une seule arrivée martienne pour le trio qui a quitté la Terre en juillet dernier, celle du grand rover Perseverance de la NASA, qui tentera directement de se poser le 18 février au soir.
Source : Spacenews