Avant même la destruction tragique d’Arecibo, le télescope chinois FAST se présentait déjà comme la nouvelle référence en matière de radiotélescope géant. Désormais seul dans sa catégorie, ce gigantesque instrument d’observation astronomique devrait prochainement s’ouvrir aux chercheurs du monde entier.
Toutefois, 90 % du temps d’observation restera consacré aux projets menés par Pékin.
Le plus grand radiotélescope parabolique du monde
Comme son nom l’indique, le Five-hundred-meter Aperture Spherical Radio Telescope est un radiotélescope parabolique de 500 mètres de large, le plus grand de ce type jamais construit. Seul le télescope russe RATAN-600 le surpasse en diamètre, mais il s'agit d'une structure beaucoup plus simple, sans parabole. Après trois ans de tests donnant déjà lieu à de belles découvertes, FAST est pleinement opérationnel depuis janvier 2020. Cet impressionnant ouvrage, d’une précision remarquable, est capable d’obtenir des données astronomiques extrêmement précises.
Dans les années qui viennent, il permettra d’étendre la connaissance de l’espace lointain en observant notamment de nouveaux pulsars ou en détectant des molécules interstellaires. En collaboration avec d’autres télescopes dans le monde, il permettra d’affiner la cartographie de l’univers visible et pourra ponctuellement servir à la recherche de vie extraterrestre (programme SETI).
Outil scientifique remarquable, FAST est également un instrument de prestige scientifique pour la Chine. Lors de sa mise en service, FAST est ainsi venu damer le pion au célèbre radiotélescope américain d’Arecibo, qui est longtemps resté la plus grande antenne parabolique pleine au monde. Mais suite à la destruction accidentelle – et impressionnante – d’Arecibo, FAST est également devenu le seul radiotélescope capable de mener certaines des observations.
10 % de temps d’observation pour les chercheurs étrangers
Aux dernières nouvelles, Arecibo était voué à la destruction, même si les autorités de Puerto Rico, où l’antenne était installée, tentent aujourd’hui de lancer la reconstruction du radiotélescope géant.
Pour l’heure, l’annonce par Pékin de l’ouverture de FAST aux chercheurs étrangers est donc perçue avec un grand soulagement ! La destruction d’Arecibo a en effet stoppé brutalement de nombreux projets de recherche qui pourraient, peut-être, se poursuivre grâce à FAST.
Cependant, il n’est pour l’instant prévu de n’offrir que 10 % du temps d’observation de FAST aux projets étrangers. Si FAST est capable d’amasser des données plus précises, plus variées et surtout incomparablement plus nombreuses qu’Arecibo, cela limitera tout de même le nombre de projets pouvant bénéficier de cette nouvelle infrastructure.
FAST : instrument de prestige et outil diplomatique
De plus, les projets étrangers devront être soumis à l’aval des Observatoires astronomiques nationaux de Chine (CNAO), qui gèrent déjà les programmes scientifiques chinois exploitant FAST. Dès lors, on peut imaginer que certaines recherches concurrentes de celles menées directement par le CNAO pourraient être écartées par Pékin.
Plus qu’un instrument scientifique, et en l’absence de concurrent sérieux, il est donc probable que FAST devienne également un instrument de diplomatie scientifique pour les autorités de Pékin.
Source : Engadget