Décollant ce 29 mai depuis le site de Wenchang, le cargo Tianzhou 2 a pu s'amarrer quelques heures plus tard au module Tianhe, qui constitue le cœur de la nouvelle station spatiale chinoise. Une étape importante avant l'arrivée des astronautes prévue le mois prochain.
Toute l'opération était automatisée.
La dynamique chinoise se poursuit
La Chine poursuit sa folle cadence spatiale pour 2021. Après l'atterrissage de son rover Zhurong sur la surface de Mars, l'actualité revient en orbite terrestre. En effet, voilà plus d'un mois que le grand module Tianhe a décollé, et ce dernier a terminé ses tests initiaux le 18 mai selon le bureau chinois des missions habitées (CMSEO).
Avant que les astronautes puissent s'y rendre, il manquait une dernière étape : le décollage et l'amarrage automatisé d'un grand cargo Tianzhou. Sur son pas de tir dès le 16 mai avec la fusée CZ-7 qui devait l'emmener en orbite, ce dernier n'a pu décoller que le 29, à cause de deux reports du lancement : le premier dû à la météo et le second à un problème technique sur l'un des quatre boosters du lanceur.
Contrairement à d'autres missions chinoises, le décollage a été largement diffusé en Chine, tandis qu'un public toujours plus nombreux s'était rendu sur les différents points d'observation autour de Wenchang pour admirer la fusée grimper vers le ciel. Le tir a eu lieu à 14 h 55 (Paris), avec seulement le troisième exemplaire d'une fusée CZ-7, succès important pour ce programme.
Tianzhou, un mastodonte !
8 heures et 6 minutes après avoir quitté la Terre, Tianzhou 2 est venu s'amarrer à Tianhe, sur une orbite basse de 343 x 377 km d'altitude. Un transfert « rapide » (les rendez-vous orbitaux ont traditionnellement lieu à des écarts de 24 heures ou plus) qui préfigure selon une grande partie des observateurs la cadence à laquelle la majorité des véhicules rejoindront la station spatiale chinoise à l'avenir. Ce premier amarrage automatisé à la SSC, diffusé une fois de plus en direct à la télévision chinoise, s'est déroulé sans accroc.
Tianzhou 2 est un impressionnant cargo de 13,5 tonnes environ, qui transporte 4,69 tonnes de fret dans son compartiment pressurisé (eau, provisions, vêtements, expériences scientifiques, installation de la station, scaphandres pour les futures sorties EVA des astronautes) et pratiquement 2 tonnes supplémentaires de carburant qui serviront aux futures manœuvres pour le reste de 2021.
Telle l'architecture russe, la station chinoise peut utiliser Tianzhou 2 pour rehausser l'orbite de la station, ou bien transférer le carburant au sein de Tianhe pour utiliser les propulseurs du grand module principal. Le chiffre « 2 » se rapporte au nombre total de missions Tianzhou, une première ayant eu lieu en 2017 avec la station expérimentale Tiangong-2.
Tous les voyants au vert
À présent équipée pour de futurs habitants, la SSC va pouvoir accueillir son premier équipage qui devrait décoller à la mi-juin avec la capsule Shenzhou-12 depuis le site spatial de Jiuquan.
Les trois occupants, dont l'identité sera confirmée quelques jours avant le lancement (a priori Nie Haisheng, Deng Qingming et Ye Guangfu) auront fort à faire durant leur mission de trois mois pour mettre en route les systèmes principaux de la station et démarrer le programme scientifique.
Plusieurs sorties sur les flancs de la SSC sont d'ores et déjà prévues. Une nouvelle routine de rotations et de ravitaillements en cargo se met en place en orbite !
Source : NasaSpaceFlight