Le direct du lancement de Firefly était opéré par Everyday Astronaut. Crédits : YouTube/Everyday Astronaut
Le direct du lancement de Firefly était opéré par Everyday Astronaut. Crédits : YouTube/Everyday Astronaut

Les premiers lancements sont toujours des moments de tension particuliers. Après plusieurs reports, Firefly Aerospace a tenté d'envoyer sa fusée Alpha vers l'orbite pour la première fois ce 3 septembre. Ce premier essai est un échec qui s'est conclu par l'explosion du lanceur à quelques kilomètres du site de Vandenberg.

Ce sera sans doute lourd d'enseignements.

Firefly, besoin de rebond

Dans son histoire, Firefly Aerospace revient déjà de loin. En 2017, la start-up du NewSpace est en faillite et tous ses employés sont renvoyés à la maison… Avant de reprendre le chemin du travail grâce à un rachat par un fonds d'investissement dirigé par l'Ukrainien Max Polyakov.

Depuis, l'entreprise cravache pour mettre en service sa fusée Alpha. Début 2020, un incendie se déclare lors d'un essai de mise à feu statique, puis la campagne qui mène au premier vol est retardée pour cause de crise sanitaire mondiale. Firefly Aerospace et ses équipes pensaient que le plus difficile était derrière eux avec cette tentative orbitale depuis le site de Vandenberg en Californie. Alpha s'élance depuis un pas de tir cher au cœur des amateurs de spatial, puisqu'il accueillait depuis longtemps les lanceurs Delta II s'élançant de la côte Ouest.

Alpha sur son pas de tir à Vandenberg. Crédits : Firefly
Alpha sur son pas de tir à Vandenberg. Crédits : Firefly

Firefly, ou fly… fire.

Après un premier report du compte à rebours à 3 h du matin (Paris, soit 18 h en Californie), Firefly a retenté la séquence une heure plus tard, et Alpha allumait correctement ses quatre moteurs Reaver à 3 h 59. La première phase du décollage semblait bien se passer, mais les annonces déclarant le passage à Mach 1 et Max-Q ont été émises beaucoup plus tard que prévu initialement dans la chronologie du vol. Cela pourrait être dû à un mauvais fonctionnement de l'un des quatre moteurs, mais une enquête interne pourra donner des conclusions plus solides.

Peu après 2 minutes de vol, la fusée a commencé à dévier à gauche puis à droite, avant de quitter complètement sa trajectoire et se retrouver moteurs en avant. Le système de sauvegarde a été activé, c'est l'explosion que l'on peut retrouver ce matin sur un grand nombre de photos et de vidéos. En effet faire sauter la fusée est une mesure de sécurité pour éviter que sa déviation n'entraîne des risques pour les populations. La sévère FAA se penchera d'ailleurs sans doute sur le résultat : dispersés à haute altitude, des débris semblent s'être retrouvés chez des particuliers.

Un calendrier incertain

Si la majorité des premières tentatives se terminent mal, la suite des opérations sera intéressante à observer pour Firefly, dont un deuxième vol est d’ores et déjà prévu pour la fin de l'année 2021. Y aura-t-il une nouvelle tentative avec simplement de l'instrumentation à bord ? Ce premier vol transportait bien des satellites de différentes entités (principalement liées à l'éducation), mais avec une offre gratuite compte tenu des risques.

Firefly Aerospace est engagé dans un grand nombre de projets avec ses clients initiaux, mais aussi des institutions telles que la NASA, pour laquelle l'entreprise fait partie des concepteurs de nouveaux petits véhicules lunaires robotisés.