Profiter de l'impesanteur en orbite basse pour produire des objets aux propriétés uniques avant de les envoyer sur Terre ? C'est le projet de Varda Space, start-up fondée il y a moins d'un an et qui a déjà levé des dizaines de millions de dollars. La première des trois démonstrations à venir est prévue pour 2023.
Bientôt des produits « made in Space » ?
Voili Varda
53 millions de dollars. C'est le montant de la première levée de fonds de Varda Space, toute jeune entreprise californienne créée fin 2020. Profitant d'une nouvelle vague d'investissements, la start-up s'attaque à un domaine complexe, qui n'a pas jusqu'ici tenu toutes ses promesses… Puisqu'elle veut produire des objets en orbite autour de la Terre, en profitant directement de l'impesanteur.
Structures complexes 3D pour des matériaux innovants, assemblage de fibre optique, médicaments profitant de molécules innovantes ou de cristaux particuliers, voilà tout un monde qui semble tendre les bras à Varda Space. Mais l'aventure est plus facile à vendre qu'à mettre en place. Sans client identifié ou produit exact à générer dans ses futures petites « usines orbitales », l'entreprise se prépare tout de même à démontrer ses capacités.
De l'orbite à la Terre
Au mois d'août, Varda Space a acheté trois plateformes satellitaires Photon à RocketLab, afin de n'avoir à se focaliser « que » sur l'aspect production et… transport du produit fini. Car oui, produire en orbite c'est bien, mais il faut pouvoir transférer ensuite l'objet à son client, qui se trouve sur Terre.
Il s'agit donc organiser à la fois la production en orbite basse, mais aussi de prévoir une capsule capable de traverser l'atmosphère et de livrer rapidement et en bon état son contenu. Will Bruey, cofondateur de l'entreprise, ne s'y trompe pas : « Foncer à travers l'atmosphère à Mach 28, c'est le défi le plus important », explique-t-il.
Varda, un futur poids lourd ?
Reste que Varda Space a réussi à impressionner les investisseurs, et se démarque par une approche pragmatique et bien informée du domaine. Pas étonnant, car on retrouve à la création et à la manœuvre des anciens de SpaceX ainsi que des investisseurs du même groupe. L'entreprise a d'ailleurs révélé un choix stratégique assez original pour sa première mission de démonstration (estimée à 2023), puisqu'elle enverra l'un de ses satellites (plateforme de RocketLab) avec SpaceX.
Varda Space explique vouloir tirer parti des avantages de fiabilité et de cadence des uns, tout en profitant des innovations des autres. Aucun des fournisseurs ne semble vexé… Quant à la mission proprement dite, elle fabriquera « quelque chose » (oui c'est très précis) et détachera bel et bien une petite capsule pour la renvoyer aux États-Unis avec le produit fini.
Véritable début d'une aventure industrielle de l'usine spatiale, ou bien énième tentative de faire tourner la « space economy » ? D'autres tentent dans le même pari de fabriquer des structures en orbite…
Source : Spacenews