© Capture d'écran Twitter @EmmanuelMacron
© Capture d'écran Twitter @EmmanuelMacron

Le président de la République Emmanuel Macron et l'astronaute Thomas Pesquet ont échangé durant une vingtaine de minutes ce matin, depuis Paris pour l'un, depuis l'ISS pour l'autre.

C'est avec un regard d'enfant, sans doute un peu admiratif, qu'Emmanuel Macron a discuté avec Thomas Pesquet jeudi matin. Le président de la République a pris des nouvelles de celui qui a rejoint la Station spatiale internationale (ISS) à la fin du mois d'avril, et dont on attend le retour sur Terre – reporté déjà deux fois – pour ce mois de novembre. Mais après les sourires, l'intérêt de la discussion a rapidement tourné autour de l'état global de notre planète. Et Thomas Pesquet l'affirme : visuellement, le changement est notable depuis son premier passage à bord de l'ISS fin 2016-2017.

Thomas Pesquet, impressionné et inquiet d'avoir vu, à l'œil nu parfois, certains phénomènes météorologiques

En pleine COP26, Emmanuel Macron n'allait évidemment pas manquer l'occasion de demander à Thomas Pesquet si depuis l'espace, la dégradation de la Terre était bien visible :

« Au-delà des clichés que vous partagez durant votre observation de la Terre, est-ce que vous voyez véritablement les conséquences du dérèglement climatique, les traces tangibles de ce qu'on décrit et ce contre quoi nous luttons chaque jour ? »

« Malheureusement oui, monsieur le Président », lui a répondu l'astronaute. « On voit distinctement, par le hublot de la Station spatiale, la fragilité de la Terre », a-t-il ajouté, évoquant même un « choc, une expérience sensorielle ».

Thomas Pesquet relève aussi voir au quotidien « les effets néfastes des activités humaines », évoquant la pollution des rivières et la pollution atmosphérique. Durant sa mission, le Rouennais a été particulièrement choqué par « les phénomènes météorologiques ou climatiques extrêmes. On voyait des régions entières qui brûlaient, au Canada, en Californie ». Thomas Pesquet indique avoir vu, à l'œil nu et pourtant à 400 km d'altitude, les flammes des grands incendies qui ont frappé le monde ces derniers mois, que ce soit en Californie, en Grèce, en France et ailleurs. « On voyait aussi malheureusement le triste spectacle des tempêtes tropicales. On avait l'impression qu'elles s'enchaînaient. Une fois que l'une était passée, on en voyait une autre qui se formait dans l'Atlantique Sud », a-t-il raconté.

Une dégradation de la planète en seulement quelques années, constatée par l'astronaute

L'astronaute français, qui a conscience de l'accélération et de la plus grande intensité de ces phénomènes climatiques ravageurs, s'est ensuite vu demander par le président Macron s'il avait constaté des évolutions par rapport à sa dernière mission. Et ici encore, la réponse ne peut que nous alarmer et nous sensibiliser un peu plus :

« Ce qu'on a vu vraiment, c'est l'accélération de ces phénomènes météorologiques. Ça s'accélère d'une manière inquiétante. D'une année sur l'autre, on bat des records de température, et on bat des records de feu, de tempête et d'inondation. Et j'ai très clairement vu la différence par rapport à ma mission d'il y a 4 ou 5 ans. »

Emmanuel Macron a ainsi rappelé la nécessité d'accélérer les engagements et leur mise en œuvre sur le plan mondial pour essayer de contenir au mieux les effets du réchauffement climatique.

Le spationaute de 43 ans a aussi rappelé au président Macron quelques-uns des moments forts de sa deuxième aventure en orbite, comme l'arrivée tant attendue du nouveau module russe, l'ajout de nombreux équipements scientifiques et l'installation, à l'extérieur, de nouveaux panneaux solaires.