Rencontre du deuxième type en orbite géostationnaire... © Orbit Fab
Rencontre du deuxième type en orbite géostationnaire... © Orbit Fab

Orbit Fab et Astroscale ont signé un accord ce 11 janvier pour que le futur véhicule de service LEXI puisse se ravitailler en orbite géostationnaire. Des missions qui semblent encore très exotiques aujourd'hui, mais qui visent à construire un ensemble cohérent dans un futur proche.

Quand les acteurs traditionnels attendent les contrats étatiques…

Dépannage orbital, bonjour ?

C'est un marché qui devait rapidement s'étendre dès le début des années 2020 et qui, pour l'instant, n'a pas encore tenu ses promesses : celui des véhicules de service. Des « satellites qui s'occupent des satellites » et qui peuvent, en théorie, les aider à prolonger leur mission, ou même à étendre leurs capacités.

Northrop Grumman opère actuellement deux « MEV », des satellites amarrés à leurs clients et qui s'occupent de les aider à manœuvrer pour une durée de cinq ans. Mais cela devrait aller plus loin dans les années à venir. Astroscale, qui s'impose actuellement comme l'un des acteurs futurs du « nettoyage orbital », travaille à son propre véhicule de service en orbite géostationnaire, le LEXI (Life EXtension In orbit). Et l'entreprise vient de signer avec une autre firme ambitieuse, Orbit Fab, un accord pour utiliser leurs futurs dépôts de carburant.

Quand LEXI se rend utile

Dans un monde idéal, la première unité LEXI décollera en 2026, pour se rendre en orbite géostationnaire. Là-haut, le véhicule d'Astroscale sera adapté à plusieurs usages, mais essentiellement comme satellite remorqueur : il viendra, comme les MEV actuellement, s'amarrer à un (vieux) satellite, pour l'amener d'un point A à un point B, ou bien l'emmener jusqu'à une orbite cimetière, le faire changer d'inclinaison, ou tout simplement pour l'aider à manœuvrer finement et garder sa place au sein de la « ceinture » terrestre que constitue l'orbite géostationnaire. LEXI est prévu pour fonctionner avec différents types de satellites, y compris pour la défense américaine. Mais ces activités de manœuvre et de remorquage vont vider ses réservoirs de Xénon (propulsion ionique).

Plutôt que d'envoyer un LEXI pour ravitailler un autre LEXI, de nouveaux fournisseurs de service sont à l'écoute… Orbit Fab, dont l'entreprise se définit elle-même comme « les station-service de l'espace » souhaite disposer à cet horizon de plusieurs dépôts de carburants (dont du Xénon, jusqu'à une tonne sur le papier), dont un en orbite géostationnaire. Il s'agirait d'un satellite-dépôt dont Astroscale vient de s'assurer un droit de visite. En effet, l'entreprise a négocié l'installation d'une interface de transfert de carburant qui soit compatible (elle se nomme RATFI pour Rapidly Attachable Fluid Transfer Interface). Il ne s'agit pas vraiment d'un contrat, le modèle économique d'Orbit Fab consiste plutôt à faire payer les clients une fois qu'ils sont passés à la pompe…

Vue d'artiste d'un dépôt de carburant Orbit Fab. Ce ne sera pas léger... © Orbit Fab
Vue d'artiste d'un dépôt de carburant Orbit Fab. Ce ne sera pas léger... © Orbit Fab

Un arbre des possibles

En première lecture, tout cela peut sembler un peu optimiste : les dépôts de carburants orbitaux n'existent pas pour le moment, Astroscale est toujours au stade de la démonstration de technologie et de la levée de fonds, et le modèle économique pour supporter des véhicules de service est régulièrement en discussion au sein des grandes réunions des opérateurs. Eh oui, qui a besoin de tels satellites lorsque les unités en orbite géostationnaire dépassent régulièrement les 15 ans de durée de vie opérationnelle ?

Souvent, il est stratégiquement plus intéressant de commander de nouvelles unités… Mais, avec la crise actuelle et des délais liés aux approvisionnements (l'autre crise, celle du COVID), le marché peut changer rapidement. Et c'est toute la qualité de ces start-up : au moindre signe, elles seront prêtes.

Source :

Orbit Fab