Vue d'artiste de Proxima d, la "petite nouvelle". © ESO / L. Calçada
Vue d'artiste de Proxima d, la "petite nouvelle". © ESO / L. Calçada

Combien d'exoplanètes autour de l'étoile la plus proche de notre Système Solaire ? Au moins trois, si l'on en croit les résultats d'une nouvelle étude qui a utilisé les instruments du Very Large Telescope (VLT). Proxima d est la plus petite détectée jusqu'ici avec cette méthode.

De quoi encore renforcer l'intérêt pour cette petite naine rouge…

Des planètes chez les voisins !

L'étoile la plus proche de notre bon vieux Soleil, à 4,2 années lumières d'ici, continue de faire parler d'elle. Proxima Centauri est une petite « naine rouge », et cela ne fait qu'un peu plus de 5 ans, depuis août 2016, que les équipes d'astronomes ont découvert autour d'elle une première exoplanète. Proxima b mesure à peu près la taille de la Terre et orbite tous les 11 jours au sein de la « zone habitable » de Proxima Centauri.

Une deuxième exoplanète a ensuite été identifiée, Proxima c, qui est beaucoup plus petite et prend plutôt 5 ans à faire le tour de son étoile… Mais c'est en étudiant le mouvement de l'étoile (la vitesse radiale) lié à Proxima b, à l'aide de l'instrument ESPRESSO du Very Large Telescope de l'ESO, au Chili, qu'une équipe a observé les premiers indices laissant penser à une troisième exoplanète. Des relevés secondaires ont ensuite solidifié ces résultats : bienvenue, Proxima d !

La petite planète de la famille

Son existence doit encore être confirmée (il faudra d'autres observations plus poussées pour ça), car Proxima d est encore officiellement une candidate. Ce ne sera pas évident, car elle orbite en seulement 5 jours autour de son étoile, à une distance de 4 millions de kilomètres… C'est extrêmement proche ! Par comparaison, Mercure fait le tour du Soleil à une distance de 63 millions de kilomètres.

Le VLT de l'ESO (European Southern Observatory), élément clé des découvertes autour de Proxima Centauri. © ESO
Le VLT de l'ESO (European Southern Observatory), élément clé des découvertes autour de Proxima Centauri. © ESO

Même si Proxima Centauri est plus petite que notre propre étoile, c'est bien trop proche pour faire partie de la fameuse zone habitable, au sein de laquelle les scientifiques estiment qu'il est possible pour une planète d'abriter une atmosphère et de l'eau sous forme liquide. « C'est un challenge excitant de détecter un aussi petit signal, et ce faisant, découvrir une exoplanète aussi proche de la Terre ! » explique Joao Faria, astrophysicien portugais et auteur principal de l'étude.

Mini-vitesse radiale

Proxima d n'a pas été découverte par la technique « classique » des transits, mais par l'étude de la variation de vitesse radiale : en tournant autour de l'étoile, la planète a un effet gravitationnel sur cette dernière, forçant son déplacement car le centre de gravité de l'orbite n'est pas exactement au centre de l'étoile.

Pour identifier cela, il faut des mesures extrêmement précises, qu'ESPRESSO est l'un des seuls à pouvoir fournir aujourd'hui. Imaginez donc, l'attraction de Proxima d (qui pèserait tout de même un quart de la Terre) sur Proxima Centauri n'induit qu'un mouvement de 40 cm/s ! Elle est la plus petite et plus légère planète détectée à ce jour par la méthode des vitesses radiales.

Source : ESO