Après 12 ans de travaux, c'est la première fois que le SLS, entièrement assemblé, fait le voyage pour son site de lancement au Centre Spatial Kennedy. Un trajet qui a duré onze heures, grâce aux chenilles du vénérable véhicule Crawler. Mais surtout, c'est un spectacle. Pour les yeux… et le futur de l'agence.
La NASA a mis le paquet pour Artemis.
This is America
Fanfare, émission en direct, clips vidéo, discours, l'agence américaine a préparé le « roll-out » de sa fusée super-lourde SLS (Space Launch System) comme un événement national. La fusée et sa structure de lancement étaient portées par le gigantesque véhicule à chenilles, le Crawler Transporter. Et il a fallu onze heures pour parcourir 6,4 kilomètres, entre le bâtiment d'assemblage VAB et le site LC-39B, deux sites du Centre Spatial Kennedy déjà très chargés en histoire.
Tout était d'ailleurs organisé pour que le spectateur soit plongé dans une sorte de « rétro-adoration », entre les images des missions Apollo, celles de la navette spatiale et la Lune, omniprésente dans les clips d'archives, dans les vues d'artistes des missions futures et dans le ciel lors du lent voyage.
Impressionnante malgré l'attente
Reste qu'au-delà du sentiment national et de la formidable machine à communiquer américaine autour de ce qui n'est finalement qu'un premier essai du lanceur sur son pas de tir (il reviendra d'ailleurs dans son bâtiment d'ici quelques semaines), l'avancée du programme est bien visible.
L'agence, handicapée par des années de retard, l'explosion de son budget pour SLS et ses demandes de fonds pour le programme Artemis, peut maintenant avancer un argument massue : les 120 mètres de puissance et d'ambition lunaire installés à la vue de tous et pointés vers le ciel. Et d'ici le départ pour la Lune, nous pourrons nous régaler avec ces centaines de clichés d'un des plus puissants lanceurs de son temps (et même, car il y en a assez peu dans cette catégorie, de tous les temps).
Source : Filckr