Depuis l'arrivée du lanceur de la mission Artemis I sur son site de lancement, les équipes de l'agence américaine préparent le WDR, un test de compte à rebours avec remplissage des réservoirs. Malgré d'importants essais, elles manipulent plusieurs systèmes pour la première fois. Le test a été arrêté net à deux reprises déjà.
Tester, corriger, retenter : cette séquence est prévue pour ça !
Pas de blague pour le compte à rebours
Le 1er avril, les équipes au sol qui s'occupent du Space Launch System (SLS), le nouveau lanceur géant de la NASA, donnaient le feu vert pour démarrer le test à partir de ce week-end. Après des essais électriques et pneumatiques, il s'agit de la dernière grande campagne d'essai pour SLS : un « Wet Dress Rehearsal », c'est-à-dire un test de compte à rebours comme en condition de décollage, qui est arrêté à t-9 secondes, avant l'allumage des moteurs.
Tout le reste doit respecter les mêmes paramètres que le jour du vol. Mais, depuis vendredi dernier, des soucis ont émaillé les journées des techniciens, ingénieurs et responsables présents sur le site. À commencer par un énorme orage dans la nuit de vendredi à samedi, qui a mis en valeur les nouveaux équipements de protection du site : 4 éclairs ont touché les structures, y compris un énorme impact de foudre sur l'un des câbles entre les grandes tours prévues à cet effet. Il a fallu immédiatement faire le bilan… Mais, heureusement, après quelques heures d'inspection, les équipes obtenaient à nouveau le « go ».
Un orage, deux arrêts techniques, et on n'est que mardi
Depuis, le compte à rebours s'est aventuré à deux reprises sous les 6 h 40, mais n'a pas pu y rester bien longtemps, à cause de différents problèmes techniques. Il s'agit de la limite à partir de laquelle le remplissage des réservoirs (azote, oxygène liquide, puis hydrogène liquide) doit démarrer.
Dimanche 3 avril, c'est un équipement de ventilation qui ne fonctionne pas sur la tour de lancement. Or, ce dernier est nécessaire pour les autres équipements, qui servent à pressuriser les lignes cryogéniques… La première tentative est alors stoppée.
Un peu plus d'une journée plus tard, le compte à rebours reprend, et cette fois, tout semble se dérouler comme prévu. Les réservoirs d'azote (utilisés pour pressuriser les grands réservoirs du lanceur) et d'oxygène liquide se remplissent. Mais finalement, c'est le contrôle d'une valve de surpression située sur le lanceur, côté hydrogène, qui ne répond plus (il s'agit d'un équipement bord/sol, contrôlé par la tour de lancement). Rebelote, l'essai est annulé.
Allons-y doucement
Si cette campagne d'essais avec SLS, qui semble prête à décoller, est poussive, c'est plus ou moins dans l'ordre des choses. En effet, il ne s'agit pas tant de répéter le compte à rebours que de trouver les quelques erreurs et problèmes techniques qui pourraient mettre en danger la véritable campagne de tir…
Mais l'objectif est aussi de préparer les équipes et le matériel aux lancements suivants. En effet, le prochain SLS, après Artemis I, aura la lourde tâche d'emmener trois astronautes passer quelques semaines en orbite lunaire. Une responsabilité que tout le monde prend très au sérieux. Enfin, on peut rire de ces quelques reports face aux années de retard que soutient déjà le projet. Parfois, il vaut mieux prendre le temps…