Les scaphandres de ces jolis visuels ne sont pas nécessairement ceux qui seront amenés sur la Lune ! © NASA
Les scaphandres de ces jolis visuels ne sont pas nécessairement ceux qui seront amenés sur la Lune ! © NASA

La décision était attendue, les scaphandres actuels étant vieillissants et parfois en panne. Mais préparer ces combinaisons n'est pas une tâche facile, ce sont de véritables petits véhicules spatiaux. Collins Aerospace et Axiom Space, sélectionnés par la NASA avec un joli chèque à la clé, auront du travail.

De nombreux industriels célèbres avaient postulé pour ce contrat…

Du xEMU aux XEVAS

En 2020, la NASA a plusieurs fois évoqué, et même montré en public son concept xEMU (pour Exploration Extravehicular Mobility Unit), un scaphandre qui devait prendre le relai des vénérables combinaisons spatiales utilisées actuellement sur les flancs de la Station Spatiale Internationale. Il faut dire que leur conception remonte à la fin des années 70, et qu'à part quelques éléments sur mesure (les gants notamment), les pièces ont entre 20 et 30 ans, et font régulièrement des allers-retours très coûteux entre la station et le sol…

Et c'est sans oublier les quelques problèmes de fuites d'eau, l'inconfort des articulations ou le fait qu'elles ne sont pas adaptées pour aller sur la Lune. Les technologies du xEMU sont développées à la NASA grâce aux retours d'expériences depuis plus d'une décennie, mais les coûts sont devenus pharaoniques et la mise en œuvre était sans cesse retardée.

Du style, du style…

En 2021, l'agence a donc pris la décision d'utiliser un nouveau contrat public-privé pour ses scaphandres : charge à des entreprises américaines d'utiliser les briques technologiques déjà développées, et d'investir dans les combinaisons que l'agence s'engage ensuite à acheter.

C'est le contrat XEVAS (Exploration Extravehicular Activity Services), et il a été attribué hier à deux entreprises parmi plus d'une vingtaine de postulants : Collins Aerospace et Axiom Space. La NASA continuera donc à développer des éléments technologiques innovants, mais n'a plus à sa charge le développement du produit ou la réalisation. En échange, les industriels s'engagent à la disponibilité et la maintenance sur le long terme…

Et un gros chèque !

Le premier des deux industriels n'est autre que celui qui a fabriqué et maintient aujourd'hui les systèmes-vie des scaphandres EMU, la NASA a donc choisi la stabilité, et un brin de nouveauté privée avec Axiom Space, qui a (faut-il le rappeler) de grandes ambitions avec l'envoi de touristes en orbite, une station orbitale privée, etc. D'autres grands noms étaient sur la liste des finalistes, comme SpaceX (qui travaille déjà sur son propre scaphandre extérieur), Blue Origin ou Sierra Space.

La NASA a ouvert une ligne de crédit, qui grimpera jusqu'à 3,5 milliards de dollars maximum entre 2022 et 2034 pour couvrir le développement final et l'achat des scaphandres, qui devront être aussi adaptés aux sorties sur l'ISS que pour aller explorer la Lune. Et il ne faudra pas trop traîner, les premières démonstrations des scaphandres sont attendues dès 2024-25.

Source : NASA