Voici une vue d'artiste de l'exoplanète WASP-39b proposée par la NASA. © NASA
Voici une vue d'artiste de l'exoplanète WASP-39b proposée par la NASA. © NASA

Le télescope James Webb (JWST) ne se contente pas de nous permettre de visionner des images extraordinaires de l'univers.

Ce dernier a également été capable de confirmer la présence de dioxyde de carbone (CO2) dans l'atmosphère d'une exoplanète, un fait inédit.

Une nouvelle première dans l'histoire de l'exploration spatiale

WASP-39b est une exoplanète, c'est à dire un corps céleste situé en dehors de notre système solaire, à quelques 700 années-lumière de la Terre, dans la constellation de la Vierge. Elle est actuellement au centre de l'attention depuis que le télescope James Webb a détecté la présence de dioxyde de carbone dans son atmosphère. L'information a été officiellement communiquée par la NASA le 25 août dernier.

C'est tout simplement la première fois dans l'histoire de l'humanité que ce composé chimique est découvert de manière certaine en dehors de notre système solaire. Jusqu'alors, cela n'avait pu être concrètement confirmé, y compris en 2008 lorsque le prédécesseur de James Webb, le télescope Hubble, avait fait une découverte similaire dans l'atmosphère d'une exoplanète baptisée HD 189733b.

WASP-39b a été découverte en 2011, et en 2018 des molécules d'eau ont été détectées par les télescopes Hubble et Spitzer dans l'atmosphère de cette exoplanète, dont la température avoisine les 900 degrés Celsius. Il y aurait environ trois fois plus d'eau dans son atmosphère que dans celle de Saturne. WASP-39b fait environ 1,3 fois la taille de Jupiter mais ne pèse qu'un quart de sa masse.

La technologie de pointe de James Webb est décisive

Les observations de James Webb concernant l'exoplanète WASP-39b doivent faire l'objet d'une publication à paraître dans la revue scientifique Nature le 29 août 2022. La présence de CO2 a pu être détectée par le biais de l'un des instruments embarqués sur le télescope : le spectrographe dans le proche infrarouge. La sensibilité de l'appareil embarqué sur le télescope a permis une analyse détaillée de l'atmosphère et la distinction de variations lumineuses trahissant la présence de molécules comme le dioxyde de carbone.

© NASA
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Pour autant, pas de quoi s'imaginer une vie paisible sur cette exoplanète. Du fait de la température moyenne très élevée, la forte présence de dioxyde de carbone n'est pas forcément favorable au développement d'un environnement propice à la vie. Mais dans tous les cas, il s'agit d'une superbe découverte permise par James Webb.