Six mois après son décollage, le JWST démarre sa campagne scientifique. Les étalonnages sont terminés, et les agences partenaires publieront demain les premières images, travaillées, pour montrer ses performances. Ce qui s'annonce déjà comme une petite révolution pour l'astrophysique…
Les équipes ne tarissent pas d'éloges sur leur nouveau bijou de technologie.
Lever de rideau
Il aura fallu six mois de préparation, comme prévu. Pour que le télescope James Webb arrive au Point de Lagrange Terre-Soleil L2 à 1.5 million de kilomètres de notre planète, mais aussi pour que les opérations démarrent. Le déploiement des éléments, puis l'alignement des miroirs, les réglages et l'étalonnage des instruments scientifiques… Des milliers de commandes minutieuses et de vérifications à mener pour assurer que le JWST sera aussi performant que prévu, et même un peu plus !
Selon les équipes scientifiques, le télescope dispose de son plein potentiel et pourra, si tout se passe bien, découvrir l'univers durant les 20 ans à venir. Depuis plusieurs semaines, la NASA, l'ESA et la CSA (l'agence spatiale canadienne) préparent la diffusion des « premières images » du télescope, qui devront être visuellement marquantes tout en montrant l'étendue des nouvelles capacités de ce joyau qui a coûté presque 10 milliards de dollars et plus de 20 ans d'efforts.
Le JWST au boulot
Alors certes, des images produites par le télescope James Webb, il y en a déjà eu. D'ailleurs, nous vous les avions partagées… Mais elles n'étaient pas issues des instruments, n'étaient pas étalonnées, travaillées, ne faisaient pas vraiment honneur à ce que la plateforme peut produire.
Ce 11 juillet à 23 h (Paris), le président des États-Unis, Joe Biden lui-même dévoilera la première photographie, surnommée « Webb's First Deep Field » (le premier champ profond de Webb). Elle sera la plus profonde et la plus détaillée de notre univers : en plus d'étoiles, et de potentiels nuages de gaz, on y verra des centaines et plus probablement des milliers de galaxies, dont la lumière des plus anciennes a voyagé 13 milliards d'années pour nous parvenir. Une mise en abîme inédite pour un début !
Cinq clichés pour la première
Les autres images de cette première sélection ne manqueront pas non plus de piquant, en particulier parce que les clichés pourront être comparés à ceux des grands télescopes spatiaux (comme Hubble) de la génération précédente.
Chacun des cinq clichés montrera un thème d'étude du télescope Webb. On retrouvera ainsi la Nébuleuse de la Carène, véritable maternité de futures étoiles, mais aussi NGC 3132 (également appelée la nébuleuse de l'Anneau austral), un système d'étoiles binaires avec une naine blanche et une étoile semblable à notre Soleil, mais bien plus vieille.
Les exoplanètes ne sont pas en reste avec WASP-96b, une géante gazeuse située à 1150 années-lumière d'ici dont le spectre sera déchiffré. Il y aura encore le groupe de galaxies de la Quintette de Stephan, qui regroupe des milliards d'étoiles en interaction, et SMACS 0723, la zone choisie pour le « champ profond », présentant un effet de lentille gravitationnelle. Cela promet un régal pour nos yeux, mais aussi un festival de données scientifiques !
Source : NASA